Rotorua, au coeur de la Nouvelle-Zelande

Trajet sous la pluie, le chauffeur du bus sert aussi de guide en expliquant quelques points interessants des regions traversees. Et meme parfois il se prend pour un DJ en annoncant les villes traversees. Je dois avouer que je ne comprends pas tout, mon anglais a encore des progres a faire et en plus les kiwis ont un accent assez terrible. Nous traversons des cultures de vignes. La premiere chose qui me frappe c'est qu'elles sont toutes jeunes. Les plus vieilles que je vois doivent avoir 7 ou 8 ans pas plus. Alors soit ils replantent souvent soit ils sont en plein developpement. Je pense que c'est plutot la deuxieme solution la bonne et apparemment ils sont plutot confiants vu le nombre d'hectares plantes. Mais ca reste sur de petites regions quand meme. Nous traversons surtout des zones de paturages pour les moutons. Des collines vertes a l'herbe bien tondu par les brebis dont certaines ont deja leurs agneaux. Les paysages rappellent un peu la comte du "seigneur des anneaux". Normal c'est en Nouvelle-Zelande que ca a ete tourne. En traversant un village je vois aussi les eleves d'une ecole en tenue classique en train de faire du sport. Ils courent dans le quartier pres de l'ecole sous l'oeil de surveillantes. Ca n'a rien de particulier en soit, le truc c'est juste que la plupart d'entre eux sont pieds nus, garcon comme fille et que je vous rappelle nous sommes encore en hiver. Imaginez ca en France, des eleves qui courent pieds nus le prof est renvoye et ca souleve une polemique dans tout le pays. A mon avis c'est courant et meme plutot benefique pour les enfants. Soeurette tu devrais lancer ca dans ton college. A l'arrivee a Rotorua il fait encore quelques gouttes fines. Je me dirige vers le backpacker que j'ai repere dans le guide. On ne peut pas le louper avec sa facade peinte avec un mexicain et un gros cactus. Le reste est du meme accabi : chaque chambre ou dortoir est la devanture d'une boutique de western. J'echoue dans la prison. La ville est une bourgade de quelques milliers d'habitants et est encore tres calme, posee a cote d'un lac. Les rues sont larges un peu comme on voit dans les films americains qui se passent dans les campagnes. Toujours pas de magasin, il va falloir que je demande au concierge ou je peux trouver a manger. Dans l'apres midi je vais faire un tour dans un parc de la ville. Plusieurs mares d'eau chaude voire bouillonante degagent de la vapeur dans ce parc ou je rencontre mon premier silver eye ( oeil d'argent ), un petit oiseau tres commun en Nouvelle-Zelande ainsi qu'une jolie petite hirondelle. Dans un coin du parc sont amenagees des petites piscines d'eau chaude pour permettre de tremper les pieds avec des bancs autour. En fait les eaux chaudes affleurent un peu de partout dans la ville et il n'est pas rare de voir s'echapper de la vapeur d'une plaque d'egout. Le soir a la tele il y a un test match de rugby : Samoa-Nouvelle Zelande, j'ai repere un pub qui le diffuse. En attendant je me prepare une soupe chinoise. Depuis que Laura et Franck m'ont fait decouvrir ca je m'y suis mis. C'est pas mauvais, vite fait et surtout pas cher. Quatre jeunes vont regarder le match a la tele. J'attends que ca commence et je sors pour aller au pub. Quand j'arrive le temps affiche est de 56 minutes et le score de 7 a 73. Qu'est ce qu'il s'est passe? J'ai rompu un continuum de l'espace temps? J'ai ete enleve par des extras terrestres? Il me semble n'avoir marche que 5 minutes pourtant. Je crois avoir une reponse plus rationnelle. Le match qu'attendait les jeunes est le meme mais diffuse sur une chaine publique en differe alors qu'il etait sur le satellite au pub. Les boules, j'ai rate les 3/4 du match. Je commande tout de meme un cidre et regarde la fin. La serveuse du bar a revetu le maillot de l'equipe nationale. Il n'y a pas tant d'ambiance que ca de toute facon. Il faut dire que le match etait desequilibre et qu'il a du etre plie assez vite. Pour l'histoire ca se termine 14 a 101. De retour je regarde la fin de la premiere mi-temps sur la chaine publique et je vais me coucher vers 23h. Le lendemain je vais au parc Te Pua. C'est un parc qui permet de promener dans une zone ou l'activite de la terre viens affleurer a la surface. Un peu comme dans le parc de rincon de la vieja au Costa Rica sauf que la il y a un geyser et en plus une approche de la culture maorie. Je me dirige tout d'abord vers le geyser.
Au debut il ne fait que fumer puis il commence a s'activer un peu, il bouillonne en ejectant de l'eau a environ un metre de hauteur. Je reste un moment a le regarder puis il a un moment de grosse activite et propulse de l'eau a plus de dix metres. C'est assez impressionnant ce bruit de cocote minute et toute cette eau qui jaillit. Desole le film n'est pas super, mais c'es la seule video que j'ai en horizontal, il faudra patienter pour voir celles en vertical. Je crois que j'ai compris pourquoi il pleut souvent en Nouvelle-Zelande : ils ont une usine a nuages. Je crois que j'ai passe une heure a regarder le geyser. Le parc est bien amenage, ce n'est pas comme au Costa Rica ou on aurait pu croire qu'on decouvrait le site, les chemins sont bien traces et il y a pas mal de barrieres. Des mares de boues bouillonantes se trouvent un peu de partout, une vasque avec de l'eau a plus de 100 degre ou parait-il les maoris venaient faire cuire leur nourriture dans des paniers tresses avec les plantes du coin comme le flax, ou le tussock. Une petite maison abrite aussi deux kiwis, les oiseaux. Ce sont des oiseaux nocturnes alors bien sur la piece est dans le noir et il est interdit de prendre des photos ou de filmer. Mais on peut les voir s'activer. C'est assez bizarre comme bestiole, les ailes sont tellement reduites ( je rappelle que le kiwi est un oiseau qui ne vole pas, un ratite ) et les plumes tellement fines qu'on dirait un mammifere qui marcherait sur ses pattes arrieres. En fait son corps a la forme d'une bouteille d'orangina sur pattes avec un long bec. Il marche assez vite et fouille le sol de son long bec. J'ai pris quelques photos des panneaux expliacatifs qui explique les particularites de ces oiseaux. Si vous ne comprenez pas ou ne pouvez pas lire je vous ferai un topo en rentrant. Il faut preciser que la Nouvelle-Zelande c'est separee du reste des autres continents qui formaient le Gondwana il y a 150 millions d'annees et que depuis elle derive seule et a conserve beaucoup d'especes qui se sont developpees a part des autres. Autant animales que vegetales. Mais l'arrivee de l'homme a beaucoup modifier l'equilibre qui y regnait notamment en important des predateurs qui n'existaient pas sur l'ile. C'est comme ca que de nombreuses especes ont carrement disparues comme les moas, sortes de grandes autruches que les maoris ont beaucoup chasse. Les kiwis, oiseaux incapables de voler et pas du tout habitues a se defendre de predateurs ont ete decimes par l'introduction de chats, de rats qui accompagnent les europeens mais surtout par la fouine qui a ete introduite par l'homme pour limiter la propagation des lapins aussi introduits par les europeens. Tout ces predateurs s'attaquent au kiwi et a d'autres especes en mangeant leurs oeufs ou les jeunes vulnerables. C'est ainsi que seulement 5% des oeufs de kiwis arrivent a maturite. Pour proteger les especes les plus vulnerables des programmes de reintroductions sont developpes sur des petites iles debarassees de predateurs. Mais le combat est loin d'etre gagne. Vers midi j'assiste au spectacle maori donne par quelques locaux qui preservent la tradition. Dans notre groupe un chef est designe qui doit entrer en contact avec le guerrier de la tribu dans laquelle on est sense etre invite. Le guerrier arrive en maniant son tahia ( desole pour l'ortographe ) long baton qui servait au combat et depose un rameau de plante que notre chef doit ramasser en signe de bonne volonte et de paix. Alors les deux hommes se touchent le nez en guise de bonjour. Les autres guerriers et les femmes effectuent un haka de bienvenue devant le marae ( le marae ici c'est la maison ou se reunissait les maoris, pas tout a fait comme en Polynesie ). Nous sommes invites a rentrer dans marae en enlevant nos chaussures. La nous avons droit a un spectacle de chants et de danses. L'apres midi je continue mon tour dans le parc. A certains endroits mon passage est repere par des capteurs qui declenchent de la musique ou des chants qui viennent s'ajouter a l'ambiance des lieux. Des statues de divinites maoris sont cachees le long du chemin. Les tuis (oiseau national ) chantent partout dans les bois autour. Le chant du tui est vraiment etrange, il arrive a faire des sons metalliques et alterne avec des sifflements plus melodieux. Et en plus il n'est pas moche du tout avec ses deux petites plumes blanches sous la gorge. Le parc renferme aussi une ecole de sculpture sur bois et de vannerie. Avant de partir je retourne voir le geyser une derniere fois. De retour je descends un peu avant le centre ville et me fais deposer pres du supermarche vu que les magasins traditionnels ne courent pas les rues. J'essaie de reserver ma place de bus sur internet grace a mon numero de pass mais ca ne fonctionne pas. Demain j'irai voir a l'office de tourisme pour voir ce qui ne va pas et reserver un trajet jusqu'a Turangi. Je ne sais pas trop ce que je vais faire la bas mais il me semble qu'il y a des randonnees a faire dans le parc du Tongariro. Le hic c'est que j'ai vu dans un journal qu'il y a encore 350 cm de neige dans les stations de ski alors les randos ca risque d'etre difficile. On verra sur place.

Le lendemain, je vais au i site ( c'est comme ca qu'ils appellent les offices de tourismes ou centre d'informations ) et la fille me dit qu'elle peut me reserver la place sans probleme mais qu'elle ne sait pas pourquoi ca ne fonctionne pas avec moi. Je reessaierai d'un autre endroit sinon j'irai aux i site a chaque fois. Du coup mon bus part vers 11h25. Je rentre dans mon village western et prepare mon sac. Ensuite je fais un petit tour en ville. Je passe par les jardins du gouverneur, notez comme le gazon est coupe raz et encore il y a un type qui l'entretien en passant un rouleau. Je crois que ca doit servir de terrain de jeu a une sorte de petanque ancestrale. Un peu plus loin pres du lac je prend en photo mon premier pukeko, une sorte de grosse poule d'eau. Je me rachete un chargeur de bateries puisque le mien est mort et je vais attendre le bus.