Le lendemain je me réveille vers 7h, une grande lueur éclaire le dortoir. Je regarde par la fenêtre et vois le ciel bleu. Je sors appareil photo en main. La vue est magnifique les nuages sont descendus dans la vallée et forment une mer de nuages d’où émergent les sommets enneigés tout autour. Le givre recouvre les tussocks et le chemin est en partie glacé. Je monte sur la colline à côté pour avoir une vue d’ensemble. Finalement je ne regrette pas d’être arrivé dans le brouillard et le froid hier comme ça la récompense de ce matin est encore plus belle. J’ai décidé comme John, Karen et Rachel d’aller jusqu’au sommet du mont Luxmore qui se trouve à environ 1h30. Je pars un peu après eux et le norvégienne qui elle va faire le tour complet du Kepler track. Elle m’a proposé de l’accompagné mais même si j’ai un peu de nourriture en plus je n’en aurais pas assez pour tout le parcours. Je me contente donc du sommet où nous nous retrouvons tous. De là nous avons aussi une vue sur une autre vallée bien encaissée. Le vent a du soufflé fort ici parce que les cristaux de glace qui se sont formés suivent tous la direction du vent du même côté des pierres et autres supports. Je rentre manger au refuge avec la famille kiwi et pars juste un peu après eux sur le chemin du retour. Maintenant que les nuages ont fondu dans la vallée nous pouvons voir briller le lac Te Anau au dessous de nous. Ils marchent rapidement, John est féru de randonnée et a déjà escalader le mont Cook sommet du pays et la famille semble apprécier de partir marcher ensemble de temps en temps. Je profite du soleil pour faire quelques photos de plus dans la forêt. Je retrouve Karen, Rachel et John à l’entrée du parcours au bout de 3h. John part chercher la voiture et ils me proposent de me ramener jusqu’au DOC. Ca m’arrange bien d’autant que la partie près du lac n’est pas la plus belle. Au DOC nous ramenons l’autre partie du formulaire pour signifier que nous sommes bien rentrés et qu’il n’est pas nécessaire de déclencher les secours à partir de la date limite de retour que nous devions mentionner. Ils sont bien organisés pour ça. Avant de nous quitter John me donne quelques conseils de balade autour du mont Cook où je compte aller. Demain ils partent faire une partie du Routeburn track. Le soir au backpacker je discute un peu avec un jeune allemand, Marcus. Il compte aller près du routeburn demain en stop. John m’a donné son numéro de téléphone, je les appelle et très gentiment ils accepte de le prendre demain en passant. En discutant un peu avec Marcus j’apprends qu’il a un correspondant en France à Pertuis ( à 5km de chez moi ) ! Le soir après manger il y a la demi finale de football rugby et nous allons dans un bar avec Ben et Marcus. Ben qui joue aussi au rugby nous explique un peu les règles de ce rugby un peu spécial. En fait une équipe a droit à six tentatives pour aller marquer un essai. C’est pour ça que quand un joueur est plaqué il n’y a pas de jeu au sol et qu’il peut reprendre le ballon pour son équipe. Au bout de six tentatives avortées par un plaquage le ballon passe à l’autre équipe. Les joueurs peuvent être remplacé et revenir sur le terrain dans la limite de dix remplacements par équipe. Si une faute est commise contre une équipe elle a droit à nouveau à six tentatives même si elle en était à la troisième. Les mêlées ne sont pas poussées car les joueurs se donnent à fond tout le reste du temps et les touches sont jouées comme des mêlées à l’intérieur du terrain. Le sport est du coup beaucoup plus rapide et violent que le rugby classique et je dois reconnaître que c’est pas mal. En fait cette compétition est constituée uniquement de clubs australiens et seul le club des Warriors d’Auckland est convié à la partie. Donc s’ils pouvaient battre les australiens se serait un fierté pour le pays. Malheureusement les choses semblent bien mal engagées quand à la mi-temps les kiwis sont menés 6-13 et qu’ils ne semblent pas avoir de solution tant la pression australienne est forte. Ben fait un peu la tête. Mais la seconde mi-temps est une folie, les australiens ne touchent plus terre et encaissent 4 essais ( un essai transformé vaut 6 points ) sans marquer le moindre point. Les Warriors l’ont emporté 30-13 avec des actions magnifiques. Une bonne petite soirée qui nous fait coucher vers minuit.
Le lendemain est une journée tranquille pour moi. J’accompagne Marcus à son rendez vous d’autostop, lave mon linge, dit au revoir à Ben qui part sur le Hollyford track. Cette région est bourrée de randonnée et nécessiterait un mois à elle seule, il va falloir que je revienne en Nouvelle-Zélande c‘est sûr. Je vais faire u petit tour en ville, j’avais repéré un t-shirt qui me plaisait bien mais le magasin est fermé le dimanche. Ca me fera faire des économies. Je passe encore une partie de l’après midi au bord du lac à regarder la vie s’écouler tranquillement et écouter le chant vraiment particulier des tuis ( n’en déplaise à ton livre bidon Matthieu ! ). A midi j’aperçois la jeune norvégienne qui est déjà revenue de sa boucle sur le Kepler. Le chemin était plutôt bien dégagé de neige et elle a pu faire une double étape un jour. Le soir nous sommes dans le même bus pour Queenstown.
mardi 30 septembre 2008
Te Anau, decu mais pas trop
Dunedin
J'attends le bus en compagnie d'un vieil écossais qui part faire ses courses dans la ville d'à côté. Pour la suite de mon voyage il me conseille Wanaka plutôt que Queenstown trop touristique d'après lui. Je prends note de son conseil. Le bus n'arrive pas et il commence a faire quelques micro gouttes. Le monsieur va voir si quelqu'un est au courant et revient en disant que le bus aura 20 minutes de retard. Et le bus n'arrive toujours pas. Finalement il arrive a 9h05 avec donc 50 minutes de retard. Quand l'ecossais se renseigne sur la cause du retard le gars lui dit tout simplement : "je suis en retard". C'est un minibus et les valises sont chargees dans une remorque derriere. Nous traversons la region de Marlborough reputee pour ses vins. Plus tard nous faisons une pause a Kaikoura pendant laquelle je vais faire un tour sur la plage de galets. Kaikoura est un endroit visite pour sa faune marine : otaries, dauphins et pendant la saison les baleines croisent pres des cotes. Nous arrivons a Christchurch, plus grande ville du sud, a 13h45. Je dois changer de bus ici et je n'avais que 45 minutes de marge entre les deux bus. Le second est sense partir 14h. J'ai bien l'adresse de marquee sur mon billet et je suis effectivement dans Worcester street mais je ne vois aucun bus a l'horizon. Heureusement le i-site est juste sur la place de la cathedrale ou des gens jouent a un jeu d'echecs geant et ou on peut entendre une cornemuse jouer. La fille su i-site me dit que la rue Worcester continue derriere la cathedrale et que l'arret de bus est la. J'arrive pour l'embarquement. J'aime quand un plan se deroule sans accroc. Le truc dans l'affaire c'est que je pensais manger a Christchurch et que je vais devoir me contenter des quelques galettes que j'avais avec moi. En route nous traversons Timaru. Un panneau sur l'hippodrome rappelle que c'est ici la patrie de Phar Lap le fameux cheval champion dont j'ai vu le squelette au musee Te Papa de Wellington. Nous nous arrêtons là une grosse demi heure le temps que certains mangent. Ils mangent un peu à des heures bizarres ces kiwis. Je vais faire un tour en ville qui commence à se préparer pour dormir. Je trouve un petit truc à manger pour tenir jusqu'à l'arrivée. Nous arrivons à Dunedin vers 19h30. Le car ne s'arrête pas vraiment en centre ville mais j'ai repéré le nom des rues et avec le plan que j'ai je pars à pied. Bien sûr la ville est très calme. La gare et une cathédrale sont illuminée. J'arrive dans un backpacker. La aussi c'est très calme à peine quatre chambres d'occuper sur une vingtaine. Une grande pièce commune avec la cheminée allumée. Je sors manger. Sur la place principale il y a un peu plus d'animation, c'est là que sont la plupart des bars et restaurants et Dunedin est une ville étudiante. De retour je lis un peu devant la cheminée et me couche vers 23h.
Le dernier de la trilogie et qui va certainement amener des commentaires sur son nom c'est le kakapo. Perroquet incapable de voler et essentiellement nocturne sa population a beaucoup chuté suite à l'introduction de prédateurs. Il n'est pas dans les cages ici et un programme de sauvegarde est en cours sur une des îles libre de prédateurs. Dans un arbre chante un tui dont je vous ai mis quelques secondes de son chant. Je pense, Matthieu, que quand tu auras entendu les sons que peut faire cet oiseau tu auras envie de jeter le livre qui te dit que le tui fait " tui, tui". C'est aujourd'hui samedi et pas mal de gens sont venus se détendre dans ce très grand parc. Moi même je flâne un peu trop et du coup je reviens assez vite en ville pour récupérer mon vélo car le magasin ferme à 16h. Le soir après manger je sors dans un pub pour voir le match All-blacks-Australie décisif pour la victoire du tri nation. Je réussi à me trouver une chaise pendant que les gens s'entassent dans une partie de la salle. Toutes les catégories sont là : hommes, femmes, jeunes, vieux. La première mi-temps est assez terne et les Blacks rentrent au vestiaire juste aprés avoir encaissé un essai ( 7-10 ). Dès le retour sur le stade les Australien en rajoute un et le moral n'est pas très bon ( 7-17 ). Un australien venu avec un groupe de kiwis est le seul à être heureux. Puis les all blacks se réveillent et alignent trois essais pour passer à 28-17. Là c'est la liesse, il reste 8 minutes à jouer et tout le monde est confiant jusqu'à ce que les Australien reviennent à 28-24 à deux minutes de la fin. Les trois denières minutes sont tendues surtout que les Australiens ont la balle et semblent avancer. Mais les blacks remettent la main sur le ballon et la fin du match est sifflée. Tout le monde est content. Pendant le match j'ai gouté un verre de chardonnay de la région de Marlborough. Il n'était pas mauvais même si je ne suis pas une référence dans ce domaine. Je me couche vers 00h30.
Le dimanche matin je pars vers 8h30 dans les rues presque désertes de Dunedin direction la péninsule d’Otago, avec mon casque sur la tête. Le loueur m’a bien prévenu de porter le casque au risque de prendre une amende de 150 dollars. Heureusement d’ailleurs que les rues sont désertes ça me permet de me familiariser avec la conduite à gauche. C’est pas que ça soit très compliqué mais c’est au moment de tourner qu’il faut faire attention de ne pas se retrouver à contresens. Assez vite je sors de la ville et roule sur la route qui longe la baie. Il fait très beau aujourd’hui et le vent est très léger ce qui dérange à peine par contre il fait un peu frais au début. La route est quasiment plate. Je croise les participants d’une course à pied. Sur le bord de la route une brebis et son agneau posent pour la photo. C’est un peu cliché mais si je ne vous avais pas fait de photo de mouton vous me l’auriez demandé. Bien sûr qui dit mouton dit verts pâturages tondus de près. Mais ce vert est trop beau pour être vrai et d’après ce que j’ai vu au bord des routes je les soupçonne de planter de l’herbe spéciale pour l’élevage. J’en aurai confirmation quelques jours plus tard avec une pub ventant une marque d’herbe. Donc les collines vertes de Nouvelle-Zélande sont une imposture, c’est tout artificiel. On fait ça en France aussi ? Le dernier kilomètre avant d’arriver au bout de la péninsule et au centre de conservation des albatros est une belle montée bien raide. Heureusement un beau point de vue à mi parcours permet de faire une pause pour les photos. Au dessous on peut voir les ombres noires des otaries glisser sous l’eau et ressortir de temps en temps pour respirer. La pointe de la péninsule se termine par une belle falaise, lieu de nidification de cormorans et mouettes. Au pied des falaises les longues chevelures de kelp semblent bercées par le ressac. Les albatros sont au dessus et font leur nid au milieu des touffes d’herbes. La péninsule d’Otago est le seul endroit « continental » du monde où les albatros royaux ( je crois bien que c’était des royaux ) viennent nicher, sinon ils font ça plus sur de petites îles isolées. Une quarantaine de couple vient nicher ici et c’est en progression. Malheureusement la femme de l’accueil me dit que les adultes sont partis en mer chercher la nourriture pour leurs rejetons et qu’on n’a pas trop de chance de les voir vu qu’ils ne reveinnent que tous les deux ou trois jours. Vu que les poussins doivent être blottis au fond de leur nid et qu’on ne peut observer l’aire de nidification que d’assez loin je n’y vais pas. Je profite quand même de la petite galerie qui explique le mode de vie de ces animaux. Les albatros peuvent vivre jusqu’à une soixantaine d’années et vivent en couple fidèle. Ils élèvent un petit par an ou tout les deux ans. Quand le rejeton est assez grand il s’envole pour le large pour une période de trois ans pendant laquelle il ne se pose presque pas sur terre. Au bout de ce temps il revient à terre pour rencontrer sa partenaire et se reproduire à son tour. Comme beaucoup d’oiseaux marins les albatros sont victimes d’accidents causés par l’homme comme les filets dérivants et les lignes d’hameçons pouvant atteindre 100 km. Les albatros voient des poissons dans l’eau pris dans des filets ou à un hameçon, ils l’attrapent sans se douter du danger et sont à leur tour pris au piège. Il faut reconnaître qu’ils ne sont pas malins aussi mais ça fait du boulot pour les protecteurs de la nature. Matthieu corrigera mes erreurs et développera le sujet s’il veut. Je mange à une petite table sous l’œil intéressé de deux mouettes à pattes et bec rouges ( dont je ne sais pas le nom ) qui chassent toutes celles qui voudraient s’approcher de « leur » touriste. Je les trouve élégantes ces mouettes elles ont une certaine classe. En repartant il y a trois otaries qui se chamaillent sur une plage au dessous et c’est le moment que mes piles choisissent pour me lâcher et j’ai oublié l’autre jeu sur le chargeur ( tiens ça me rappelle quelque chose ). J’arrive à prendre quelques photos tout de même. Le retour se fait un peu plus rapidement mais le vent s’est un peu levé et, s’il me pousse une partie du parcours, arrivé en ville il est contre moi et ça me crève bien. Je vais voir le i-site pour réserver mon bus pour Te Anau mais la fille me dit qu’elle devra me prendre une commission et que le mieux est d’appeler le bureau de l’agence. Bizarre cette commission on ne me l’avait jamais demandée avant. Le bus part en début d’après midi j’irai demain matin directement au bureau et j’en profiterai pour régler se problème de code. Mieux vaut tard que jamais. Je passe un bon moment sur internet et discute un peu avec Juan Pablo. Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu de nouvelle de la famille chilienne. Ils viennent d’avoir une voiture, Ivana a eu une promotion, Camila est toujours aussi forte à l’école et Juan Ignacio est un super héros. Le soir je retourne au bar restaurant où j’ai regardé le match la veille. J’ai bien le droit à une récompense après mes efforts. Je mange trois brochettes de fruits de mer apportées sur une pierre chaude qui me permet de les faire cuire à mon goût. Un verre d’un autre chardonnay ( un peu moins bon ) pour accompagner tout ça, on va dire que je me suis mis à picoler. A la télé je vois la fin d’un match d’un rugby un peu bizarre. Tout ce que j’ai pu comprendre c’est que ça se joue à treize et que quand un mec est plaqué le jeu s’arrête et le gars plaqué repart aussitôt avec le ballon. Il n’y a pas de regroupement au sol ce qui fait que le jeu va super vite. A l’ultime instant l’équipe favorite des clients inscrit un essai qui leur permet de gagner le match et se qualifier pour les demi finale de ce football, puisque c’est comme ça que ça s’appelle. Je rappelle qu’ici le football comme on le connaît s’appelle le soccer.
Le lendemain je vais au bureau d’intercity, la compagnie de bus, et la fille m’apprends que le code que j’utilise n’est pas le bon. Ce n’est pas celui que m’a montré la fille le premier jour mais celui plus petit écrit en bas de la feuille. Voilà qui explique tout. Je passe chez un photographe pour essayer de régler le problème de la carte 4 giga. Ils ont le fameux logiciel de récupération ( memory card recovery pour ceux que ça intéresse ) et je leur laisse donc ma carte. Le bus part à 13h55 et ils me proposent de repasser vers 13h parce que c’est assez long. J’hésite un instant à aller visiter la fabrique de Cadburry la grosse entreprise de la ville qui permet de déguster des chocolats pendant la visite, mais je n’y vais pas. Quand je repasse au labo photo le travail sur la carte n’est pas fini et on n’a pas assez de temps pour graver ce qui a été récupéré du coup je pars vers le bus sans avoir gravé mes photos mais en sachant que ça peut marcher. Le bus part vers 14h05.J'ai un doute sur la sincérité de ce qui est écrit sur le tapis.