mardi 30 septembre 2008

Te Anau, decu mais pas trop

Le bus part avec une dizaine de minutes de retard. Nous faisons une pause café vers 15h30 et une autre une heure plus tard. Je trouve leurs pauses un peu aléatoires parfois. On dirait qu'ils sont oblige de s'arrêter a tel endroit par contrat plus que par nécessité. Enfin ça permet toujours de se détendre les jambes. Les collines sont un peu plus élevées maintenant et au détour d'un virage je vois les sommets enneiges des Alpes néozélandaises. Maintenant ça devient sérieux! On va enfin pouvoir marchouiller un peu. Les montagnes ne semblent pas très impressionnantes vues de loin, elles invitent même a les approcher mais je suis sur qu'une fois au pied ça doit être autre chose. Nous arrivons vers 18h30. Le village est juste au bord du lac Te Anau. Je longe la plage en vue de rejoindre le backpacker que j'ai elu sur mon guide. Toute la route qui borde le lac est occupee par des hôtels mais en cette saison c'est assez calme et du coup ça ne fait pas trop touristique. Le temps de m'enregistrer et je file vite au supermarché avant qu'il ne ferme. De retour je demande quelques renseignements a la fille de l'accueil. Elle me dit que le Milford track, une randonnée de 4 jours que je comptais faire, ne peut se faire qu'avec du matériel en ce moment et que le risque d'avalanche est assez élevé. Elle me dit aussi que le Kepler n'est peut-être pas très sur. Allez encore un truc qui tombe a l'eau ou a la neige! En parlant un peu avec un gars j'apprends que le Kepler doit pouvoir se faire en cette saison et que le Routeburn ( la plus belle randonnée pour lui ) doit aussi être ouvert. J'irai voir demain au DOC pour en savoir un peu plus et surtout pour me tenir au courant de la météo. Je mange et vais ensuite en salle vidéo. Une des trois filles qui est avec moi dans la chambre viens juste de finir de regarder un film, du coup je me passe Goldmember, le troisième volet des Austin Powers. C'est débile mais ça fait rigoler, même en VO. Le lendemain je me réveille vers 9h30, pas très tôt mais j'ai décidé de me préparer comme il faut a plusieurs jours de randonnée. Je me dirige tout de suite au DOC. La météo pour aujourd'hui est plutôt morose, pas très clair et possibles pluies. Mais ici on ne sait jamais me dit une des femmes a l'accueil, on peut avoir les quatre saisons dans la même journée. Mais ça n'est pas ça le pire. La femme qui me renseigne me dit aussi que toutes les parties alpines de tous les sentiers présentent des risques d'avalanche et qu'il vaut mieux être équipé de crampons et piolets. Le seul truc qu'il est possible de faire en ce moment c'est de monter au premier refuge du Kepler Track, la Lumore hut, et de redescendre le lendemain par le même chemin. La elle m'a casse le moral. Je vais faire un tour dans le village, quelques boutiques pour touristes et deux magasins de matériel de montagne. J'achète une paire de chaussettes de rando parce qu'avec mes deux paires je commence a être un peu juste. La troisième paire fine que j'avais acheté a Tahiti a déja rendu l'âme. Je les savais fragiles mais j'espérais qu'elles tiendraient plus. Finalement le ciel se dégage bien dans la journée et on peut voir les montagnes enneigées qui entourent le village. Je passe une bonne partie de la journée a ruminer mon sort, et a écouter les tuis chanter sur la plage. Mais comme je me le suis promis a Bora je ne vais pas en rester la. Demain je retourne voir la météo et si le temps est bon je pars sur le Kepler jusqu'au premier refuge et s'il ne fait pas beau j'irai voir le Milford sound. Le Milford sound c'est un des fjords de la région du fjordland, certainement le plus visité car le plus accessible grâce a sa route. Même si ça doit être plus beau avec un ciel dégagé ( comme aujourd'hui ) il parait que sous la pluie il y a des cascades de partout et que ça a pas mal de charme aussi. Je me rends compte aussi que je n'ai pas bien prépare ce voyage en Nouvelle-Zélande. Même si j'avais quelques coins en tête a visiter je ne m'y suis pas bien pris. J'aurai du mettre au point cette strategie hier pour ne pas rien faire aujourd'hui. Tant pis pour moi. Je vais donc au i-site pour voir avec quelle compagnie je peux partir demain pour le milford sound puisque sans voiture c'est quasiment infaisable a moins de faire du stop mais vu que j'ai prévu de le faire par temps de pluie. De nombreuses compagnies proposent une journée jusqu'au fjord avec a peu près les mêmes services mais a des prix différents. La plupart partent de Queenstown et passent ici vers 9h30-10h. Sur une brochure il y a un récapitulatif de toutes les compagnies avec une photo du bateau pour la croisière dans le fjord. Je me rends compte que plusieurs compagnies de bus ont la même photo de bateau. En gros il y a trois bateau qui se partagent plusieurs compagnies de bus. Donc ça doit faire du monde sur les bateaux. Sauf une qui a la photo d'un petit bateau différent des autres et dont les tarifs sont plutôt intéressants. Je demande a la fille de l'accueil s'il est possible de réserver au demain matin et elle me confirme que oui. Bon ça se met en place tout doucement. C'est une journée comme je ne les aime pas que se termine, une journée stérile ou je n'ai rien fait de terrible. Je vais faire quelques courses en vue de la rando et de la nuit au refuge. Pendant que je mange je crois entendre le début du film Whale Rider ( pai en français je crois ). C'est un film que j'ai vu sur Arte quelques semaines avant de partir et qui raconte l'histoire d'une fille maori qui peut communiquer avec les baleines mais son grand père ne veut pas le reconnaitre parce que ça aurait dû être un garçon qui ai ce don dans la famille. C'est une jolie histoire et j'ai vu qu'il y avait la cassette, quelqu'un doit le regarder. Après le repas je vais voir la fin, j'avais raison c'était bien ça. Au passage émouvant j'entends les deux filles dans la salle qui reniflent et je dois avouer que j'ai essuyé une larme ( ou deux ). Le lendemain je me lève a 7h30 bien décidé à faire quelque chose de ma journée. Ca risque d'être vite vu, il pleut a grosse gouttes. Vers 8h30 ça s'est un peu calme et je vais au DOC. Les prévisions ne sont pas très bonnes pour aujourd'hui, par contre pour demain jeudi ça devrait aller et vendredi ne devrait pas être mal non plus. C'est décidé, je vais au fjord aujourd'hui. Je passe au i-site, réserve ma place et prépare mon sac pour aujourd'hui. Je dois être a une boutique de tourisme pour 9h30. J'y suis. C'est l'heure de pointe au village. Plusieurs bus font leur pause depuis Queenstown a deux heures d'ici et les touristes en route pour le fjord prennent un café ou envahissent les magasins de souvenirs ou le bus les dépose. Je crois qu'on ne sera pas seuls sur la route. Nous partons vers 10h. Pendant que nous avançons sur la route le ciel semble se dégager. Peut être qu'au bout des 120 km de route le ciel sera complètement bleu. Nous faisons plusieurs arrêts en route pour voir les vallées, un lac miroir ( comme ils disent ), une autre pause a un autre endroit qui explique un peu la faune du coin et la formation des vallées glaciaires. A chaque fois bien sur nous retrouvons les bus qui sont devant nous et sommes rejoint par ceux qui nous suivent. Certains bus proposent un interprête japonnais et sont donc exclusivement remplis de nippons alors que le notre n'en compte pas un seul. Une pause près d'une rivière a l'eau cristalline avec un Kea qui joue les starlettes sur le parking et la dernière pour s'approcher de cascades. Une fois passe le tunnel il n'est plus permis de s'arrêter sur plusieurs kilomètres en raison des risques d'avalanche. Quand nous arrivons au Milford sound le ciel ne s'est pas dégage et au contraire recommence a se couvrir mais nous pouvons voir le mitre peak, le sommet le plus photographie du fkord. Ce sommet culmine a 1744m et s'appelle ainsi en raison de sa forme de mitre. Nous avons un peu moins d'une demi heure avant que notre petit bateau parte. J'ai effectivement bien vu le coup sur les photos et nous ne serons pas plus d'une vingtaine sur le notre alors que certains groupes sont plus de 60 par bateaux. Je profite de ce moment pour me faire mes sandwichs. Quasiment des que nous partons la pluie se remet a tomber. Doucement au début puis il faut sortir l'imperméable. Mais c'est vrai que du coup des cascades dégringolent un peu de partout sur les falaises qui nous entourent. Nous en approchons certaines de près jusqu'à sentir les embruns. C'est impressionnant de penser que c'est un glacier qui a creuse cette vallée il y a quelques centaines de milliers d'années. Parce que c'est ça la définition d'un fjord : une vallée glaciaire innondée par la mer. Et la mer est au bout du milford sound et c'est la mer de Tasman. Droit devant c'est l'Australie. Près d'une cascade j'ai pu apercevoir un manchot a sourcil jaune, que je n'avais toujours pas vu et que je crois que je ne verrai pas plus loin. Mais il a plonge quand le bateau s'est approche. De retour nous nous arrêtons près d'un rocher ou des otaries se reposent. Entre la pluie et le léger vent on commence vraiment a se cailler, heureusement qu'on rentre. Le tour en bateau a dure un peu moins de deux heures. Le retour se fait dans le calme comme c'est toujours le cas dans ces voyages organises. Les trois quarts des gens dorment et je somnole un peu aussi. Le soir a l'hôtel je change de chambre car une quatrième fille vient d'arriver et je laisse ma place pour faire une chambre de filles. De toute façon elles n'étaient pas très causantes toutes les trois. Dans ma nouvelle chambre je fais la connaissance de Ben, un jeune kiwi qui travaille pour la plus grosse société qui exploite les fjords d'un point de vue touristique. C'est aussi la plus ancienne. Ils ont plusieurs bus et les plus gros bateaux. Ben travaille pour la croisière de nuit sur le Milford sound. Il travaille une semaine et l'autre il se repose du coup il visite pas mal son pays. Après manger je vais en salle télé. Ben est en train de regarder du netball. Un sport beaucoup pratique ici et en Australie. Il y a plus de licencie en netball qu'au rugby en Nouvelle-Zelande. C'est un sport plutôt féminin et justement la Nouvelle-Zélande affronte l'Australie en match amical. Un couple de tchèques regarde aussi et sont très amusés par ce sport que nous ne connaissions pas. C'est trés étrange, ça ressemble a du basket sauf que le panier n'a pas de plateau contre lequel faire rebondir le ballon, c'est donc trés technique pour marquer un point. Mais la partie amusante c'est que une fois que la fille va shooter la défenseuse ne peut pas l'attaquer donc la fille qui a le ballon prend son temps pour s'appliquer a tirer et le jeu semble suspendu sans que la défenseuse ne puisse faire autre chose que de sautiller devant elle car elles doivent toujours avoir un pied au sol. Ben nous explique un peu les règles mais c'est vraiment bizarre quand on n'est pas habitue. On a bien rigole. Et pour finir la soirée en beauté on se passe la cassette de Scarie Movie 2. Je me lève vers 8h prends mon petit déjeuner et vais voir ce qu’annonce la météo au DOC. Grand soleil aujourd’hui et pas trop mal demain. C’est parfait. Bon d’accord pour le moment c’est couvert mais pas menaçant, ça pourrai se dégager plus tard. Je rempli le formulaire de randonnée prévue au DOC et paie pour la place au refuge. Je retourne à l’auberge et laisse tout ce dont je n’ai pas besoin dans le local fait exprès et je pars vers 10h20. Pendant que je marche le long du lac je refais l’inventaire de mon équipement dans ma tête : duvet, polaire, gants, une paire de chaussette en plus, un t-shirt et une petite polaire fine pour pouvoir me changer à l’arrivée, le réchaud, la bouffe… mince ! La bouffe ! Elle est toujours à l’hôtel ! Demi tour ça serait dommage de devoir manger de l’herbe. Ca va je ne suis qu’à deux cent mètres. Donc départ à 10h30. Un peu au dessus du lac se trouve un parc de conservation de la faune. C’est bizarre d’appeler parc de conservation un endroit où on met des oiseaux en cage mais ce sont des oiseaux qui soit disant étaient blessé et ne peuvent pas être relâché. Il y a notamment cette sorte de poule d’eau incapable de voler dont la cousine qui elle peut voler est présente partout sur le territoire. Par contre il ne reste qu’une centaine d’individus de Pakehe ( je ne suis pas sur du nom, j'essaierai de vous retrouver ça ) réintroduits sur une île dépourvue de prédateurs. Cet oiseau était reconnu comme éteint au début du XX ème siècle avant qu’on en retrouve quelques uns en 1948. Un panneau montre les différences entre les deux espèces très semblables d’apparence. Dans d’autres cages les habituels keas et quelques autres psittacidés ( famille des perroquets ). Le départ réel du chemin indique 6h pour atteindre la Luxmore hut. Un autre panneau indique que c’est une zone à kiwi ( l’oiseau cette fois ) et que les chiens sont interdits. Une autre indication prévient que de nombreux pièges à rats et fouine sont posés et qu’il ne faut pas y toucher. Il commence par un parcours le long du lac dans une forêt humide où le sol est couvert de fougères et de mousses. C’est très agréable et je prends pas mal de photos. A proximité d’un terrain de camping désert en cette saison je profite d’une table pour ma pause repas au milieu des sandflies, saloperies de petites mouches qui piquent. J’arrive à Brod bay à 14h20. C’est à partir de là que commence l’ascension vers le refuge et le temps annoncé est de 4h30. Alors ou bien je suis allé relativement lentement sur la première partie ou alors leurs indications sont pour des gens qui marchent vite. Si je tiens compte de leurs indications je risque d’arriver à la tombée de la nuit. Je décide d’accélérer le pas. Le chemin monte tout d’abord dans la même forêt, puis les mousses disparaissent un peu puis la végétation change pour laisser la place à des hêtres rouges couverts de lichens. L’ambiance est un peu fantasmagorique d’autant que le soleil n’est pas sorti et que les nuages se sont épaissis jusqu’à former du brouillard. Et pour améliorer les choses le vent s’est levé. A un moment je vois que la forêt s’achève et que la partie en zone découverte va commencer. Je fais une pause pour boire un coup et enfiler mon coupe vent. Le panneau à la sortie indique 45 minutes pour l’arrivée. Il est 16h10. Une grosse partie du parcours en zone herbeuse se fait sur des petits pontons de bois pour protéger les plantes et aussi parce que c’est plutôt marécageux. Je ne vois pas à plus de cent mètres à cause du brouillard. Mais j’aperçois le refuge vers 16h40. quand j’arrive un homme sort avec une hache et une scie à la main. Il va couper du bois pour le poêle. Je lui propose mon aide mais me dit de rentrer me réchauffer, sa famille est à l’intérieur. Effectivement, deux sacs de couchage sont étalés sur des banquettes avec quelqu’un dedans. Il fait froid dans le gîte et j’enfile des habits secs. A l’étage se trouve les dortoirs avec de nombreux lits. Apparemment nous sommes les seuls pour le moment. Le vent fait craquer le bois du refuge et siffle sous les portes. La famille est composée de Karen, la mère, Rachel la fille et John le père. Pendant que John est reparti coupé du bois nous allumons le feu grâce à un des allume feu qu’il me restait de l’armée. Et nous nous tenons au chaud tous les quatre assis sur des bancs tout près du poêle. Je vais chercher un seau d’eau à une petite cascade pour qu’on puisse se préparer à manger. Le vent souffle fort et il fait bien froid. Vers 18h30 une jeune norvégienne arrive seule et vient profiter du feu. Elle mange et va se coucher assez vite. La famille kiwi reste un peu mais vers 21h nous sommes tous dans nos duvets. Le vent s’est calmé.






Le lendemain je me réveille vers 7h, une grande lueur éclaire le dortoir. Je regarde par la fenêtre et vois le ciel bleu. Je sors appareil photo en main. La vue est magnifique les nuages sont descendus dans la vallée et forment une mer de nuages d’où émergent les sommets enneigés tout autour. Le givre recouvre les tussocks et le chemin est en partie glacé. Je monte sur la colline à côté pour avoir une vue d’ensemble. Finalement je ne regrette pas d’être arrivé dans le brouillard et le froid hier comme ça la récompense de ce matin est encore plus belle. J’ai décidé comme John, Karen et Rachel d’aller jusqu’au sommet du mont Luxmore qui se trouve à environ 1h30. Je pars un peu après eux et le norvégienne qui elle va faire le tour complet du Kepler track. Elle m’a proposé de l’accompagné mais même si j’ai un peu de nourriture en plus je n’en aurais pas assez pour tout le parcours. Je me contente donc du sommet où nous nous retrouvons tous. De là nous avons aussi une vue sur une autre vallée bien encaissée. Le vent a du soufflé fort ici parce que les cristaux de glace qui se sont formés suivent tous la direction du vent du même côté des pierres et autres supports. Je rentre manger au refuge avec la famille kiwi et pars juste un peu après eux sur le chemin du retour. Maintenant que les nuages ont fondu dans la vallée nous pouvons voir briller le lac Te Anau au dessous de nous. Ils marchent rapidement, John est féru de randonnée et a déjà escalader le mont Cook sommet du pays et la famille semble apprécier de partir marcher ensemble de temps en temps. Je profite du soleil pour faire quelques photos de plus dans la forêt. Je retrouve Karen, Rachel et John à l’entrée du parcours au bout de 3h. John part chercher la voiture et ils me proposent de me ramener jusqu’au DOC. Ca m’arrange bien d’autant que la partie près du lac n’est pas la plus belle. Au DOC nous ramenons l’autre partie du formulaire pour signifier que nous sommes bien rentrés et qu’il n’est pas nécessaire de déclencher les secours à partir de la date limite de retour que nous devions mentionner. Ils sont bien organisés pour ça. Avant de nous quitter John me donne quelques conseils de balade autour du mont Cook où je compte aller. Demain ils partent faire une partie du Routeburn track. Le soir au backpacker je discute un peu avec un jeune allemand, Marcus. Il compte aller près du routeburn demain en stop. John m’a donné son numéro de téléphone, je les appelle et très gentiment ils accepte de le prendre demain en passant. En discutant un peu avec Marcus j’apprends qu’il a un correspondant en France à Pertuis ( à 5km de chez moi ) ! Le soir après manger il y a la demi finale de football rugby et nous allons dans un bar avec Ben et Marcus. Ben qui joue aussi au rugby nous explique un peu les règles de ce rugby un peu spécial. En fait une équipe a droit à six tentatives pour aller marquer un essai. C’est pour ça que quand un joueur est plaqué il n’y a pas de jeu au sol et qu’il peut reprendre le ballon pour son équipe. Au bout de six tentatives avortées par un plaquage le ballon passe à l’autre équipe. Les joueurs peuvent être remplacé et revenir sur le terrain dans la limite de dix remplacements par équipe. Si une faute est commise contre une équipe elle a droit à nouveau à six tentatives même si elle en était à la troisième. Les mêlées ne sont pas poussées car les joueurs se donnent à fond tout le reste du temps et les touches sont jouées comme des mêlées à l’intérieur du terrain. Le sport est du coup beaucoup plus rapide et violent que le rugby classique et je dois reconnaître que c’est pas mal. En fait cette compétition est constituée uniquement de clubs australiens et seul le club des Warriors d’Auckland est convié à la partie. Donc s’ils pouvaient battre les australiens se serait un fierté pour le pays. Malheureusement les choses semblent bien mal engagées quand à la mi-temps les kiwis sont menés 6-13 et qu’ils ne semblent pas avoir de solution tant la pression australienne est forte. Ben fait un peu la tête. Mais la seconde mi-temps est une folie, les australiens ne touchent plus terre et encaissent 4 essais ( un essai transformé vaut 6 points ) sans marquer le moindre point. Les Warriors l’ont emporté 30-13 avec des actions magnifiques. Une bonne petite soirée qui nous fait coucher vers minuit.
Le lendemain est une journée tranquille pour moi. J’accompagne Marcus à son rendez vous d’autostop, lave mon linge, dit au revoir à Ben qui part sur le Hollyford track. Cette région est bourrée de randonnée et nécessiterait un mois à elle seule, il va falloir que je revienne en Nouvelle-Zélande c‘est sûr. Je vais faire u petit tour en ville, j’avais repéré un t-shirt qui me plaisait bien mais le magasin est fermé le dimanche. Ca me fera faire des économies. Je passe encore une partie de l’après midi au bord du lac à regarder la vie s’écouler tranquillement et écouter le chant vraiment particulier des tuis ( n’en déplaise à ton livre bidon Matthieu ! ). A midi j’aperçois la jeune norvégienne qui est déjà revenue de sa boucle sur le Kepler. Le chemin était plutôt bien dégagé de neige et elle a pu faire une double étape un jour. Le soir nous sommes dans le même bus pour Queenstown.

Dunedin









J'attends le bus en compagnie d'un vieil écossais qui part faire ses courses dans la ville d'à côté. Pour la suite de mon voyage il me conseille Wanaka plutôt que Queenstown trop touristique d'après lui. Je prends note de son conseil. Le bus n'arrive pas et il commence a faire quelques micro gouttes. Le monsieur va voir si quelqu'un est au courant et revient en disant que le bus aura 20 minutes de retard. Et le bus n'arrive toujours pas. Finalement il arrive a 9h05 avec donc 50 minutes de retard. Quand l'ecossais se renseigne sur la cause du retard le gars lui dit tout simplement : "je suis en retard". C'est un minibus et les valises sont chargees dans une remorque derriere. Nous traversons la region de Marlborough reputee pour ses vins. Plus tard nous faisons une pause a Kaikoura pendant laquelle je vais faire un tour sur la plage de galets. Kaikoura est un endroit visite pour sa faune marine : otaries, dauphins et pendant la saison les baleines croisent pres des cotes. Nous arrivons a Christchurch, plus grande ville du sud, a 13h45. Je dois changer de bus ici et je n'avais que 45 minutes de marge entre les deux bus. Le second est sense partir 14h. J'ai bien l'adresse de marquee sur mon billet et je suis effectivement dans Worcester street mais je ne vois aucun bus a l'horizon. Heureusement le i-site est juste sur la place de la cathedrale ou des gens jouent a un jeu d'echecs geant et ou on peut entendre une cornemuse jouer. La fille su i-site me dit que la rue Worcester continue derriere la cathedrale et que l'arret de bus est la. J'arrive pour l'embarquement. J'aime quand un plan se deroule sans accroc. Le truc dans l'affaire c'est que je pensais manger a Christchurch et que je vais devoir me contenter des quelques galettes que j'avais avec moi. En route nous traversons Timaru. Un panneau sur l'hippodrome rappelle que c'est ici la patrie de Phar Lap le fameux cheval champion dont j'ai vu le squelette au musee Te Papa de Wellington. Nous nous arrêtons là une grosse demi heure le temps que certains mangent. Ils mangent un peu à des heures bizarres ces kiwis. Je vais faire un tour en ville qui commence à se préparer pour dormir. Je trouve un petit truc à manger pour tenir jusqu'à l'arrivée. Nous arrivons à Dunedin vers 19h30. Le car ne s'arrête pas vraiment en centre ville mais j'ai repéré le nom des rues et avec le plan que j'ai je pars à pied. Bien sûr la ville est très calme. La gare et une cathédrale sont illuminée. J'arrive dans un backpacker. La aussi c'est très calme à peine quatre chambres d'occuper sur une vingtaine. Une grande pièce commune avec la cheminée allumée. Je sors manger. Sur la place principale il y a un peu plus d'animation, c'est là que sont la plupart des bars et restaurants et Dunedin est une ville étudiante. De retour je lis un peu devant la cheminée et me couche vers 23h.

Le lendemain je vais me renseigner pour la location de vélo, le gars du i-site m'a dit qu'on pouvait aller jusqu'à la pointe de la presqu'île où se trouvent les albatros, c'est a un peu plus de 30 km mais c'est plat. Ca me fera faire un peu de sport. La location se fait à la journée je repasserai ce soir pour en prendre un pour demain. Je vais faire un tour, près de la gare un groupe de gens pratique la capoeira ( une sorte de danse art martial brésilienne ), comme ça sur le trottoir en musique. C'est un peu bizarre de s'exhiber comme ça non? Je trouve un petit marché près de la gare. Quelques maraîchers, marchands de produits bio, de charcuterie, des trucs à manger sur place : saucisses, café, il y a même des français qui font des crêpes ( au même prix qu'en France d'ailleurs ). J'achète un bon pain et je decide de marcher jusqu'à Baldwin street qui est parait-il la rue la plus pentue au monde. C'est assez loin du centre , situé sur une colline, mais c'est vrai que la rue est bien raide. Moi il me semblait que celle d'a côté est plus pentue mais s'ils le disent. les touristes et quelques jeunes viennent la prendre en voiture pour se faire quelques sensations. d'autres, comme moi, la montent à pied. pour récompense à l'arrivée il y a un banc et un robinet d'eau. Ils savent recevoir ces kiwis! De retour je passe par le jardin botanique qui rassemble des végétaux de tout l'hémisphère sud. Dans des volières sont présentés certains oiseaux, essentiellement des perroquets et cacatoes, du pays ou d'Australie. La Nouvelle-Zélande a trois espèces de perroquets endémiques assez particulières. Le Kea est le seul perroquet alpin que l'on peut encore rencontrer au cours de randonnées. Il est très curieux et s'approche des promeneurs mais il faut faire attention à son bec puissant qui lui sert à décortiquer les troncs tombés au sol pour chercher sa nourriture. Il parait qu'il s'en prend parfois aux chaussures et aux sacs des randonneurs ainsi qu'aux joints des pare brise des voitures. La kaka ( et oui c'est rigolo ) est un peu comme le kea mais avec des couleurs un peu plus marquée, il a une trace blanche sur le crâne et comme le kea le dessous de ses ailes est rouge alors que le reste est vert olive. Il siffle mais quand il se décide à crier ça déchire les tympans.
Le dernier de la trilogie et qui va certainement amener des commentaires sur son nom c'est le kakapo. Perroquet incapable de voler et essentiellement nocturne sa population a beaucoup chuté suite à l'introduction de prédateurs. Il n'est pas dans les cages ici et un programme de sauvegarde est en cours sur une des îles libre de prédateurs. Dans un arbre chante un tui dont je vous ai mis quelques secondes de son chant. Je pense, Matthieu, que quand tu auras entendu les sons que peut faire cet oiseau tu auras envie de jeter le livre qui te dit que le tui fait " tui, tui". C'est aujourd'hui samedi et pas mal de gens sont venus se détendre dans ce très grand parc. Moi même je flâne un peu trop et du coup je reviens assez vite en ville pour récupérer mon vélo car le magasin ferme à 16h. Le soir après manger je sors dans un pub pour voir le match All-blacks-Australie décisif pour la victoire du tri nation. Je réussi à me trouver une chaise pendant que les gens s'entassent dans une partie de la salle. Toutes les catégories sont là : hommes, femmes, jeunes, vieux. La première mi-temps est assez terne et les Blacks rentrent au vestiaire juste aprés avoir encaissé un essai ( 7-10 ). Dès le retour sur le stade les Australien en rajoute un et le moral n'est pas très bon ( 7-17 ). Un australien venu avec un groupe de kiwis est le seul à être heureux. Puis les all blacks se réveillent et alignent trois essais pour passer à 28-17. Là c'est la liesse, il reste 8 minutes à jouer et tout le monde est confiant jusqu'à ce que les Australien reviennent à 28-24 à deux minutes de la fin. Les trois denières minutes sont tendues surtout que les Australiens ont la balle et semblent avancer. Mais les blacks remettent la main sur le ballon et la fin du match est sifflée. Tout le monde est content. Pendant le match j'ai gouté un verre de chardonnay de la région de Marlborough. Il n'était pas mauvais même si je ne suis pas une référence dans ce domaine. Je me couche vers 00h30.








Le dimanche matin je pars vers 8h30 dans les rues presque désertes de Dunedin direction la péninsule d’Otago, avec mon casque sur la tête. Le loueur m’a bien prévenu de porter le casque au risque de prendre une amende de 150 dollars. Heureusement d’ailleurs que les rues sont désertes ça me permet de me familiariser avec la conduite à gauche. C’est pas que ça soit très compliqué mais c’est au moment de tourner qu’il faut faire attention de ne pas se retrouver à contresens. Assez vite je sors de la ville et roule sur la route qui longe la baie. Il fait très beau aujourd’hui et le vent est très léger ce qui dérange à peine par contre il fait un peu frais au début. La route est quasiment plate. Je croise les participants d’une course à pied. Sur le bord de la route une brebis et son agneau posent pour la photo. C’est un peu cliché mais si je ne vous avais pas fait de photo de mouton vous me l’auriez demandé. Bien sûr qui dit mouton dit verts pâturages tondus de près. Mais ce vert est trop beau pour être vrai et d’après ce que j’ai vu au bord des routes je les soupçonne de planter de l’herbe spéciale pour l’élevage. J’en aurai confirmation quelques jours plus tard avec une pub ventant une marque d’herbe. Donc les collines vertes de Nouvelle-Zélande sont une imposture, c’est tout artificiel. On fait ça en France aussi ? Le dernier kilomètre avant d’arriver au bout de la péninsule et au centre de conservation des albatros est une belle montée bien raide. Heureusement un beau point de vue à mi parcours permet de faire une pause pour les photos. Au dessous on peut voir les ombres noires des otaries glisser sous l’eau et ressortir de temps en temps pour respirer. La pointe de la péninsule se termine par une belle falaise, lieu de nidification de cormorans et mouettes. Au pied des falaises les longues chevelures de kelp semblent bercées par le ressac. Les albatros sont au dessus et font leur nid au milieu des touffes d’herbes. La péninsule d’Otago est le seul endroit « continental » du monde où les albatros royaux ( je crois bien que c’était des royaux ) viennent nicher, sinon ils font ça plus sur de petites îles isolées. Une quarantaine de couple vient nicher ici et c’est en progression. Malheureusement la femme de l’accueil me dit que les adultes sont partis en mer chercher la nourriture pour leurs rejetons et qu’on n’a pas trop de chance de les voir vu qu’ils ne reveinnent que tous les deux ou trois jours. Vu que les poussins doivent être blottis au fond de leur nid et qu’on ne peut observer l’aire de nidification que d’assez loin je n’y vais pas. Je profite quand même de la petite galerie qui explique le mode de vie de ces animaux. Les albatros peuvent vivre jusqu’à une soixantaine d’années et vivent en couple fidèle. Ils élèvent un petit par an ou tout les deux ans. Quand le rejeton est assez grand il s’envole pour le large pour une période de trois ans pendant laquelle il ne se pose presque pas sur terre. Au bout de ce temps il revient à terre pour rencontrer sa partenaire et se reproduire à son tour. Comme beaucoup d’oiseaux marins les albatros sont victimes d’accidents causés par l’homme comme les filets dérivants et les lignes d’hameçons pouvant atteindre 100 km. Les albatros voient des poissons dans l’eau pris dans des filets ou à un hameçon, ils l’attrapent sans se douter du danger et sont à leur tour pris au piège. Il faut reconnaître qu’ils ne sont pas malins aussi mais ça fait du boulot pour les protecteurs de la nature. Matthieu corrigera mes erreurs et développera le sujet s’il veut. Je mange à une petite table sous l’œil intéressé de deux mouettes à pattes et bec rouges ( dont je ne sais pas le nom ) qui chassent toutes celles qui voudraient s’approcher de « leur » touriste. Je les trouve élégantes ces mouettes elles ont une certaine classe. En repartant il y a trois otaries qui se chamaillent sur une plage au dessous et c’est le moment que mes piles choisissent pour me lâcher et j’ai oublié l’autre jeu sur le chargeur ( tiens ça me rappelle quelque chose ). J’arrive à prendre quelques photos tout de même. Le retour se fait un peu plus rapidement mais le vent s’est un peu levé et, s’il me pousse une partie du parcours, arrivé en ville il est contre moi et ça me crève bien. Je vais voir le i-site pour réserver mon bus pour Te Anau mais la fille me dit qu’elle devra me prendre une commission et que le mieux est d’appeler le bureau de l’agence. Bizarre cette commission on ne me l’avait jamais demandée avant. Le bus part en début d’après midi j’irai demain matin directement au bureau et j’en profiterai pour régler se problème de code. Mieux vaut tard que jamais. Je passe un bon moment sur internet et discute un peu avec Juan Pablo. Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu de nouvelle de la famille chilienne. Ils viennent d’avoir une voiture, Ivana a eu une promotion, Camila est toujours aussi forte à l’école et Juan Ignacio est un super héros. Le soir je retourne au bar restaurant où j’ai regardé le match la veille. J’ai bien le droit à une récompense après mes efforts. Je mange trois brochettes de fruits de mer apportées sur une pierre chaude qui me permet de les faire cuire à mon goût. Un verre d’un autre chardonnay ( un peu moins bon ) pour accompagner tout ça, on va dire que je me suis mis à picoler. A la télé je vois la fin d’un match d’un rugby un peu bizarre. Tout ce que j’ai pu comprendre c’est que ça se joue à treize et que quand un mec est plaqué le jeu s’arrête et le gars plaqué repart aussitôt avec le ballon. Il n’y a pas de regroupement au sol ce qui fait que le jeu va super vite. A l’ultime instant l’équipe favorite des clients inscrit un essai qui leur permet de gagner le match et se qualifier pour les demi finale de ce football, puisque c’est comme ça que ça s’appelle. Je rappelle qu’ici le football comme on le connaît s’appelle le soccer.

Le lendemain je vais au bureau d’intercity, la compagnie de bus, et la fille m’apprends que le code que j’utilise n’est pas le bon. Ce n’est pas celui que m’a montré la fille le premier jour mais celui plus petit écrit en bas de la feuille. Voilà qui explique tout. Je passe chez un photographe pour essayer de régler le problème de la carte 4 giga. Ils ont le fameux logiciel de récupération ( memory card recovery pour ceux que ça intéresse ) et je leur laisse donc ma carte. Le bus part à 13h55 et ils me proposent de repasser vers 13h parce que c’est assez long. J’hésite un instant à aller visiter la fabrique de Cadburry la grosse entreprise de la ville qui permet de déguster des chocolats pendant la visite, mais je n’y vais pas. Quand je repasse au labo photo le travail sur la carte n’est pas fini et on n’a pas assez de temps pour graver ce qui a été récupéré du coup je pars vers le bus sans avoir gravé mes photos mais en sachant que ça peut marcher. Le bus part vers 14h05.

J'ai un doute sur la sincérité de ce qui est écrit sur le tapis.