jeudi 29 mai 2008

Le paradis par la route de la mort


Je me réveille vers 5h ce lundi matin, j'ai un peu mal au ventre et je me sens tout gazeux. Je n'arrive pas à me rendormir mais je mets ça sur le dos de la journée à venir. A sept heures moins juste je descends dans le hall. Quelques minutes après Angel viens me chercher avec César le chauffeur du fourgon sur lequel sept vélos sont déjà arnachés. C'est bien on ne sera pas trop nombreux. Ils me déposent à un petit restaurant pour le petit déjeuner où je suis bientôt rejoint par Fabian et Merle un frère et une soeur allemand. Lui travaille à Santa Cruz pour aider les enfants des rues. Dans cette ville de 2 millions d'habitants il y a 80 centres dédiés aux enfants et beaucoup d'allemands viennent y passer quelques mois pour aider. Merle après son bac a fait un an jeune fille au pair et parle plutôt bien le français. Deux israéliennes complètent le groupe, Moran et Miren. Le fourgon nous mène hors de le ville et commence l'ascension d ela montagne. Sur le bord de la route les coulées d'eau sont encore gelées du froid de la nuit paceñène ( de la Paz), ça me confirme que j'ai bien fait de prendre le bonnet pour mettre sous le casque. Alors que nous arrivons près du barrage qui sert de réservoir d'eau à la Paz le fourgon s'arrête. César essaie de le redémarrer mais il ne veut rien savoir, on dirait que l'essence n'arrive plus. Nous sortons pour prendre un peu l'air pendant qu'il essaie de régler ça. Angel en profite pour prendre les premières photos : dans le prix de la sortie est compris un cd de photos de la journée alors toute la journée il va nous faire poser. Je n'en raffole pas et apparemment mes deux collègues européen non plus. Mais je me prête au jeu, Angel est sympa et c'est son boulot, par contre les deux israëliennes aiment bien ça. J'ai noté depuis que je voyage que les isarëliens dans l'ensemble aime bien poser sur les photos. C'est vrai que ça prouve qu'on a été à un endroit mais moi je n'aime pas trop. Après environ dix minutes de bidouillage César fait redámarrer le moteur. Nous nous arrêtons un peu après le col pour débarquer les vélos. Je vais m'isoler un instant pour détendre mes boyaux, j'ai vraiment le ventre gonflé. De là où nous sommes nous pouvons voir la police qui, quelques virages après le sommet et environ 80 m en contrebas de la route ne peut que constater le résultat d'une sortie de route par un camion. Ça promet. Au début de la descente je décide de rester derrière pour voir un peu comment ça se passe. Un groupe parti de plus haut nous passe rapidement. Angel part en tête suivi de Fabian et Merle, Miren et Moran semblent avoir un peu peur et sont pendues aux freins. Au bout d'un kilomètre à ramer je décide de les laisser derrière. Quelques coups de pédales et la descente est lancée. La vitesse augmente rapidement, un fourgon nous dépasse dans une ligne droite mais dans le virage suivant c'est lui qui nous ralenti. Quelques coups de pédales et je vois enfin Angel. Ce que je n'avais pas pensé c'est que quelques coups de pédales à plus de 4000m d'altitude ça essouffle bien, même en descente. Nous nous arrêtons de temps en temps pour reprendre notre souffle et attendre nos deux compagnes. Angel nous dit que nous descendons par moment à 70km/h. Autre arrêt toilettes. Je ne sais pas si je tiendrai tout le jour. Une montée sur une durée d'un petit kilomètre met tout le monde KO. J'arrive à suivre Fabian, 10 ans plus jeune que moi (je suis content de moi) et nous arrivons bien épuisés tous les deux pour attendre Angel resté avec Merle et les deux filles qui sont finalement montées dans le fourgon pur cette partie. Une bouteille d'eau, une barre de céréale et une banane et ça repart. Une petite montée et ensuite nous passons sur la piste pour de la descente pure. Angel nous dit de rouler sur la gauche de la route ( côté précipice ) à deux métres du bord. Côté gauche parce que même s'il ne passe presque plus de voitures ou de camions par cette route, quand ils montent ils le font côté gauche ( donc droit pour nous ). La piste est suffisament large pour une voiture ou un camion et des espaces sont aménagés pour le croisement des véhicules. Ce sont justement ces aménagements côté ravin qui s'écroulaient pendant la saison des pluies quand le terrain devenu meuble cédait sous le poids d'un camion ou d'un bus. Angel nous montre les restes d'un camion et la croix au dessus du lieu du dernier accident de bus qui a causé la mort de 25 personnes et blessé une quinzaine d'autres. Au fur et à mesure de la descente la température s'élève et on enlève les couches les unes après les autres et heureusement qu'il y a des nuages sinon on cramerait. Le passage sous une série de cascades nous rafraîchit un peu. Une petite pause pour la collation et m'isoler, et on continue la descente. Angel file à toute vitesse mais si je pars en même temps que lui j'arrive à peu près à le suivre, mais nos mains nous font un peu souffrir : deux doigts sur le guidons, deux doigts sur les freins ça donne des fourmis dans la main. Sortis des nuages, le soleil frappe fort mais nous sommes en vue de Coroíco et nous continuons notre plongée vers Yolosa, point final de la course. Nous traversons deux ruisseaux et c'est la fin en roue libre, tranquille. Ça a beau descendre ça fatigue bien tout de même. Nous sommes à 1100 m. Le fourgon nous remonte à Coroíco a l'hôtel Esmeralda où nous mangeons. L'hôtel est en haut du village et bénéficie d'une vue superbe, il y a une piscine et même un sauna, ça doit couter cher de loger ici. Derrière la carte des boissons il y a justement le prix des chambres et le dortoir est à 50 bolivianos. Toujours bien fatigué par mes boyaux ( je ne mange d'ailleurs que deux cuillères de riz et un bout de poulet, c'est un signe! ) et avec la flemme de chercher les hôtels moins cher dans le village je décide de dormir ici. C'est un peu élevé par rapport aux autres hôtels que j'ai fait en Bolivie mais pour le confort c'est ce que j'ai fait de mieux. Surtout que j'hérite d'une chambre seul. Dans l'après midi je vais un peu mieux et je promène dans les rues en pente du village. Le soir je fais deux parties de billard ( que je gagne ) avec un californien et ensuite le barman de l'hôtel me donne une leçon en me battant par 3 ou 4 à 1 partie. Le rendez-vous est donné pour le lendemain. Depuis ma chambre j'ai une vue superbe sur le jardin, la piscine et surtout la vallée. Les nuages cachent un peu les montagnes mais on peut voir en fond les sommets enneigés. Je vais beaucoup mieux et je fais une petite ballade sur les chemins au dessus du village. Beaucoup d'oiseaux peuplent les sous bois : des pics verts avec la tête rouge, de petits passereaux, une espèce de grosse poule et des colibris qui viennent bourdonner tout près de moi. L'après midi le californien m'invite à venir avec lui et un autre jeune américain promener vers une cascade à 1h30 de marche. Le chemin est très facile à flanc de colline et offre une vue superbe sur une autre vallée qui abrite des petits villages d'griculteurs. Nous passons justement sous un champ de coca : après la région du Chiaparé, celle des Yungas ( où nous sommes ) est la deuxième région productrice de cette feuille qui fait totalement partie de la culture bolivienne. La cascade n'a rien d'extraordinaire mais la balade était agréable. Nous rentrons avec le soleil couchant dont les lumières donnent encore une autre ambiance à cette vallée encaissée. Nous traversons un hameau dans lequel tous les jeunes de 7 à 25 ans garçons et filles partagent une partie de foot sur un terrain en pente et très bosselé. L'ambiance est très joyeuse et très bon enfant. Le soir face au barman c'est moi qui est le dessus cette fois ( 2-1) mais il a moins bien joué que la veille et j'ai réussi un beau coup pour rentrer la dernière boule.
Le lendemain matin je prends le petit déjeuner sur la terrasse, le buffet est bien garni : oeuf dur, pain, jambon, fromage, 3 pancakes, jus de papaye, gâteau et pastèque forment mon "repas". Et encore je n'ai pas osé prendre de tout mais je me suis bien rempli en vue de la journée de trajet qui doit m'amener à Guanay.

dimanche 25 mai 2008

Drôle de tête à la Paz


Donc retour sans encombre à la Paz avec Nathalie. Je décide de la suivre à son hôtel, ça me changera de quartier. J'ai bien fait parce que je n'avais pas vu la place juste à côté,
c'est la place qui abrite le palais présidentiel. Enfin une jolie place dans cette ville! Dans mes balades je m'étais arrêté juste un pâté de maison avant... l'hôtel est une ancien palais colonial, grand patio qui abrite un restaurant, des chambres sur deux étages, parquet en bois grinçant. C'est rustique. Depuis la fenêtre des WC on peut voir le clocher que je vous ai mis en photo. Heureusement j'étais seul quand j'ai pris la photo au dessus de l'urinoir... Le soir quand nous revenons de manger nous croisons Mélanie, souvenez-vous la suisse de Villazon avec qui j'avais partagé une chambre. Mais si, la folle d'escalade! ( Ça c'est pour toi Mélanie si tu lis le message ;-)). Nous discutons un petit moment mais il ne fait pas très chaud dans la rue et nous rentrons à l'hôtel. Justement dans le patio restaurant a lieu un concert de musique bolivienne. Nous profitons de notre accés par les balcons de l'hôtel pour profiter du spectacle. De temps en temps des danseurs en habits folklorique viennent effectuer des danses rapides, les filles font tourner leur robe d'un simple coup de hanches tandis que les garçons tournent autour. Je ne suis resté que jusqu'à l'entracte, la fatigue commençant à arriver. D'ailleurs ça se voit un peu sur la photo que j'ai fait de moi pour vous montrer la coupe qui fait fureur auprès de la population gay de Sorata.

Le lendemain nous allons déjeuner au marché, je teste le maté sultana, c'est une boisson à base d'écorces de graines de café torréfiées avec de la cannelle, du clou de girofle et de l'anis. Ça a surtout le goût du café et c'est plutôt bon. Nous nous séparons ensuite, je dois téléphoner à ma maman pour la fête des mères et resouhaiter un bon anniversaire à Rémy que je n'ai pas eu beaucoup au téléphone la veille. Ensuite je réserve ma place pour la descente en VTT jusqu'à Coroico par la route de la mort, comme ils l'appellent. Je vous dirai si le nom est justifié si je m'en sors, sinon c'est qu'il l'était. Ensuite je veux aller à Tiwanaku visiter les ruines de cette civilisation pré-inca, mais apparemment il n'y a pas de bus aujourd'hui, dimanche 25 mai, et les voitures collectives qui y vont ne partent que quand ils sont pleins. Vu que je suis seul je préfère abandonner, il faudra que j'y aille avec une agence à mon retour. Donc un dimanche après midi un peu triste à la Paz, mais ça me repose pour demain.
Voici donc ma tête, ça ne se voit pas trop mais ça fait un peu bol(ivien oui Julien) et je n'aime pas trop ça. Tant pis ça va repousser.
Au fait j'ai rajouté une vidéo sur le volcan Villarica. Si ça vous intéresse vous la retrouverez dans "Pucón ça sent le soufre" tout en bas du texte.

samedi 24 mai 2008

Sorata : Un belge, une suisse et un français...


Le lendemain je passe la matinée pour envoyer un colis, pas tout à fait le même bazar qu'en Argentine mais pas mal dans le genre aussi, mon colis n'était pas assez lourd pour que je l'envoie à moindre frais. Alors pour payer moins j'ai dû acheter autre chose, dingue non? Je m'achète "el perfume" vu que j'ai fini de lire "l'alquimista". Encore un repas pas cher dans un beau restaurant. Cette fois j'ai gouté aux pommes de terre séchées. En fait elles sont trempées dans l'eau longtemps avant de les faire cuire. Elles ont une couleur plutôt noire et ont la consistance des châtaignes avec un goût pas très marqué. Je prends un minibus pour Sorata. C'est en fait un van japonnais d'une quinzaine de place mais au bout de quelques arrrêts nous sommes 17 et ça ne plait pas à mon voisin, un homme d'une soixantaine d'année qui commence à râleret dire qu'ils n'ont pas le droit de charger autant de gens. Alors que nous passons devant une garnison de l'armée il demande à s'arrêter. Le chauffeur demande s'il va descendre ici mais le bonhomme dit qu'il va demander à l'armée si on peut être autant nombreux dans le bus. Le chauffeur redémarre en disant que ça va nous mettre en retard. Il n'en fallait pas moins pour énerver le bonhomme. Il commence à s'en prendre à l'assistant puis l'homme juste devant moi se moque un peu de mon voisin qui malgré ses 50kg tout mouillé menace le gaillard qui fait le double de lui. Il lui porte même un coup sur l'épaule. Le gaillard se retourne amusé, mais le chétif n'en démord pas il veut lui donner une leçon : "arrêtes le bus, descend et je vais te donner une correction", il se lève et gesticule. Sa femme essaie de le calmer pendant que
je l'empêche avec mon bras de taper une autre fois sur le gaillard. Finalement le petit homme se rassoie et promet de régler ça une fois arrivé. La route sur le plateau donne une belle vue sur les contreforts de la cordillère royale avec l'Illampu au fond. Nous arrivons par dessus la vallée de Sorata et ce qui m'impressionne le plus à la première vue c'est la profondeur de la vallée et le nombre de champs qui s'accrochent sur les flancs abrupts des montagnes. Avec le coucher de soleil c'est splendide. Je vais dormir à l'hôtel mirador, le seul hôtel avec une vue sur la vallée ( quand il fait jour ). Là je fais la connaissance de Christophe, un jeune belge psychologue qui travaille bénévolement dans les prisons du pays au sein d'une ONG. Je discute un moment avec le propriétaire de l'hôtel, Carlos, il est sympathique, il m'apprend que le prix pour rallier Rurrenabaque en VTT et bateau en 5 jours tourne autour de 250 dollars, un peu trop pour moi. Il me raconte un peu sa vie d'ancien sportif et danseur folklorique et malgré deux divorces il me semble attiré par les hommes et un peu entreprenant. Je fais celui qui n'a rien vu. Demain j'irai avec Christophe à la laguna Chilata. Je ne comptais pas trop marcher ici mais ça me fera du bien de bouger un peu. Carlos nous prête sa carte.
Le matin, réveil 7h, il y a environ 5h de montée et 3 de descente, il ne faut pas trop traîner. Nous passons par le marché pour le petit déjeuner. Un sandwich oeuf tomate et un verre d'api. L'api n'est pas la crême d'anchois comme on fait en Provence mais un jus à base de maïs avec de la cannelle et du clou de girofle. Dans celui-ci il doi ty avoir du maïs rouge qui donne cette couleur de mûre au mélange. C'est chaud, c'est très bon. Il ne fait pas trop froid dans cette vallée, nous ne sommes qu'à 2800 m et il va falloir monter jusqu'à 4200 m. Nous avons un peu de mal à trouver le bon chemin pour démarrer, les enfants que nous croisons nous demande des bonbons mais nous n'en avons pas et de toute façon ça n'est pas très bon pour eux. Finalement nous arrivons au fond du ruisseau par là où nous devons passer. Un homme passe qui nous dit que la lagune est bien plus haut par là en nous montrant le haut de la vallée, c'est ce qui nous semblait. Nous continuons donc dans le lit du ruisseau en ne passant pas par le village au dessus, nous couperons plus loin. Le chemin n'est pas très bien marqué mais il nous semble que nous allons dans la bonne direction. Nous passons au bord des champs, marchons un temps le long d'un canal d'irrigation et croisons quelques petits hameaux. Le paysage est superbe avec l'Illampu en point de mire. Vers 12h nous faisons une pause pour manger un paquet de biscuits salés. Ça commençait à m'être indispensable parce que depuis 3500 m d'altitude je commence à avoir du mal à suivre Christophe, 10 ans de moins que moi et vivant depuis trois mois à la Paz, donc plus habitué à l'altitude. Ce petit en cas m'a un peu remis en forme mais nous avons du mal à trouver le chemin et nous escaladons un peu entre des rochers pour essayer d'atteindre ce qui nous semble le bon itinéraire. L'altitude commence à faire effet et pour moi chaque 20 m en plus il faut que je souffle un peu. Quand je pense à ceux qui font des sommets de 8000 m... Un relief du paysage nous semble bien pour abriter une lagune, je regarde le GPS qui nous indique l'altitude, 4000m c'est dur, 4100m... 35 respirations par minutes, 4150m... je regarde les aigles qui passent au dessus de nous, 4180m si la lagune n'est pas là au dessus je ne vais pas plus loin, 4200m la lagune n'est pas là, un autre creux pourrait l'abriter, 4259m rien et plus rien pour cacher une lagune. On a dû se tromper. On regarde la carte encore une fois et pourtant il nous semble bien avoir suivi la bonne vallée. Tant pis. On mange un paquet de gauffrettes, deux bananes et deux mandarines. Avec les coordonnées GPS on vérifie sur la carte : on s'est bien trompé de vallée, on a oublié de passer de l'autre côté de la colline. On aurait dû passer par le village comme nous l'avait dit Carlos. Tant pis la ballade était belle tout de même. Mais maintenant il est 15h, il faut penser à redescendre d'autant plus que des nuages viennent cacher l'Illiampu. Pour changer un peu nous avons repéré un chemin à flanc de motagne depuis le haut. C'est dingue comme on voit mieux les chemins quand on est au dessus. Pendant plus d'une heure et demi le chemin longe la montagne sans jamais descendre et nous restons au dessus de 4000 m. Il est bientôt 17h et le chemin s'enfonce dans une vallée. Nous arrivons au fond de la vallée dans un petit village où une dame nous dit qu'il nous faudra 3h pour rallier Sorata. Nous devrions donc arriver vers 20h, mais à la descente on va toujours plus vite. Les lumières du soir donnent encore plus de beauté à la vallée, les champs de maïs et de fèves s'illuminent et au détour d'un virage nous pouvons voir au travers des nuages l'Illampu embrasé par la lumière vespérale ( wouaw je ne l'avais pas encore sortie celle-là! ). Près d'un petit village, des enfants montent en courant du champs où ils travaillent avec leurs parents pour venir nous demander des bonbons. C'est la première chose qu'ils disent avant même de dire bonjour. Dans les villages les cochons fouillent le sol attachés par une corde pour ne pas faire de dégâts dans les champs. Dans la pénombre nous croisons quatre vaches et une mules menées par une femme mais le veau de tête doit avoir peur de nous et nous devons descendre du chemin pour qu'il accepte de passer. Nous arrivons bien fatigués au village alors que la nuit noire arrive, il est 19h. Nous faisons une pause à un bar pour partager 1 litre de jus d'orange bien frais. Le soir une suisse, Nathalie, nous attends pour converser un peu. Nous allons tous les trois manger dans un petit restaurant une soupe et un plat avec un coca, record battu : 10 bolivianos. C'est encore moins cher dans les trucs non dédiés aux touristes.

Je ne connais pas d'histoire avec un belge, une suisse et un français dans un restaurant bolivien mais on s'est bien entendu. Du coup le lendemain, alors que Christophe retourne au travail ( ce jeudi était férié ) je repars randonner avec Nathalie après que nous ayons pris tous les trois notre verre d'api et deux sandwich oeuf tomate ( hier j'ai eu un peu faim ). Nous partons tranquillement vers 11h dans la direction de la lagune mais sans espoir de l'atteindre, il est trop tard. Surtout qu'au village ( râté la veille ) une petite fille et son frère demandent à être pris en photo. Clara et Limber sont content de se voir sur l'écran en échange de quoi ils demandent un petit quelque chose. Je leur donne deux de mes quatre petits pains. Pendant ce temps Nathalie parle avec un couple suisse allemand qui redescendent d'escalader une des parois dans le massif de l'Illampu. Nous continuons notre ascension, il fait beaucoup plus chaud qu'hier. Nous nous arrêtons dans une prairie pour manger. Un jeune bolivien passe avec sa mule et discute un peu avec nous. Je lui montre les photos de France que j'ai toujours avec moi. Ça l'intéresse beaucoup. Je ne sais pas en fait ce qui l'intéresse le plus si ce sont les photos ou si c'est moi parce qu'il me fait de beaux sourires et me regardent avec un étrange regard. Vous allez dire qu'après Carlos je me fais des idées mais une fois qu'il est parti c'est la première chose que m'a fait remarquer Nathalie. Il faut se rendre à l'évidence, ma nouvelle coupe plait aux hommes boliviens. J'espère que mes cheveux vont vite repousser. Après manger nous marchons encore une heure et nous avons vue sur l'Illampu. A une centaine de mètres en contrebas deux enfants nous appellent :

- Descendez! C'est par là!

- Vous avez des bonbons?

-Non on n'en a pas

-Et pourquoi?

-Parce que

-Et pourquoi parce que?

-Parce que, parce que.

Ce dialogue de sourd dure un bon quart d'heure, ils sont rigolos. Au bout d'un moment je commence à faire le pître en prenant des pauses ridicules ou en sautant. Le garçon m'imite et on les entend rire. Nous repartons vers 17h. Nous allons encore rentrer à la nuit. Surtout qu'au village Clara nous attend pour faire des photos avec sa copine accompagnée d'une soeur et de son petit frère. Clara, Victoria, Sondia et Wilfredo pausent pour la photo dan sla lumière du soleil couchant. Il nous reste quelques biscuits au chocolat qu'ils partagent avec un homme qui vient d'arriver avec sa brouette. La fin du chemin se fait à la lumière de la frontale de Nathalie puisque comme hier j'ai oublié la mienne. Rassurez-vous je l'ai remise dans mon sac. Le soir repas au même endroit que la veille : une bonne soupe et un plat bien revigorant. Samedi matin, au marché il y a du nouveau, je goûte au bugnelo, une sorte d'oreillette, de merveille ou de bugne comme dirait les lyonnais ( d'ailleurs le nom se rapproche ). C'est pas mauvais, j'en reprends un. Nous disons au revoir à Carlos qui me demande pourquoi je pars aussi tôt et me serre la main chaleureusement. A 11h nous avons notre minibus pour la Paz.

mardi 20 mai 2008

La Paz

Le bus s'arrête une demie-heure plus tard pour laisser monter des marchands. Ils vendent des empañadas, des humitas ou des boissons. Quelques personnes en prennent mais j'avais prévu en achetant de quoi au marché. A 19h45 les lumières du bus s'éteignent, on n'y voit plus rien donc tout le monde s'allonge. Je profite de la lumière de la lune pour regarder un peu le paysage. Il me semble que je reconnais certains coins de la route depuis Potosí et effectivament trois heures plus tard nous arrivons à la ville minière. Le terminal de bus est fermé et les bus s'arrêtent donc au milieu pour embarquer les passagers. C'est un véritable concert de klaxons, déjà que d'habitude les boliviens klaxonnent pour rien, là c'est un régal. Il fait vraiment chaud dans le bus, le chauffage est à fond mais les gens gardent leur veste. Je suis en T-shirt. Vers minuit, comme nous roulons en altitude depuis un moment il commence à faire froid : pull, polaire et bientôt couverture. Je dors plutôt bien et nous arrivons sur la Paz avec 3/4 h d'avance. Nous arrivons par le haut de la ville et les lumières forment comme une grande amibe qui étire ses bras à l'assaut des montagnes qu'on devine à peine dans la pénombre du matin. C'est beau, que dire de plus. J'attends un moment dasn le terminal que le jour se lève un peu. Il fait froid, la ville s'étage entre 3200m et 4000m ceci expliquant cela. Les guichetiers des compagnies de bus hurlent les destinations dans tout le terminal, essayant de couvrir la voix du voisin. Oruuuuuro a 7h!!! Cochabambaaaaaa!!! Potoooooosí! Dans les rues de la ville c'est la même chose, par la fenêtre des micros ( des vans ou de vrais petits bus de 7 à 20 places) un assistant du chauffeur crie les destinations en annonçant le prix, de 1 à 1,5 bolivianos. La ville bien qu'impressionnante par les maisons qui montent jusqu'au sommet des montagnes qui l'enserrent n'a pas le charme de potosí ou de Sucre. il y a bien quelques bâtiments de l'époque coloniale ou quelques églises baroques mais la ville est résolument tournée vers le futur avec ces immeubles modernes et ces tours le long de l'avenue du 16 juin. Au détour d'une rue pourtant j'aperçois une montagne enneigée. Un des sommets de la cordillière royale. Pour retrouver un peu de calme je vais faire un tour dans la rue artisannale, quasiment piétonne. Je retrouve aussi tout un stock de touristes, ça parle anglais, français, hébreu et un peu espagnol. "entrez monsieur, c'est sans compromis"; de toute façon j'ai pas d'argent sur moi. Ou juste assez pour aller manger. Le lendemain, je pousse un peu plus la visite, je vais jusqu'au mirador, c'est en fait aussi un parc avec de nombreux jeux pour les enfants qui doit être plein le week-end. De là on voit bien la ville nouvelle dans le creux et les maisons de briques qui grimpent à l'assaut des montagnes. Je ne resterai pas trop ici, je n'aime pas vraiment les villes et leur bruit. Je vais partir pour Sorata dans la cordillière royale d'où j'esaierai soit de me promener soit de relier Rurrenabaque dans la partie amazonienne du pays. Je vais juste me faire couper les cheveux avant. Dans la rue de l'hôtel il y a 10 coiffeurs sur 50m, la concurrence doit être rude. Je me suis fait interpelé par un d'eux, je lui ai dit que je passerai aujourd'hui. Je commence à en avoir besoin....
Quelques heures plus tard...
Je viens de vivre une grande expérience dans ma vie : c'est la première fois que je rentre dans un salon de coiffure! Si on excepte la fois où j'avais amené mes neveux pour rejoindre ma soeur. Sur les murs les dessins montrant les différentes coupes possibles : Américaine, Romaine, Egyptienne ( pour les enfants ), champignon ( ce que nous appellerions "au bol" ) et tout plein de photo avec des numéros pour choisir sa coupe. Bien sûr aucune ne me plait, je veux juste qu'on me coupe les cheveux. Le coiffeur me reconnait, je monte sur le fauteuil, un peu le même genre que ceux qu'on peut voir dans les films américains qui parle du temps de la prohibition ( les années 1930 ). Pour stériliser leurs outils les coiffeurs ont une petite fiole reliée à une poire qui propulse de l'alcool qu'un coton enflammé transforme en torche. Même le peigne métallique y passe. Mon coiffeur est bolivien donc pas du genre qui parle beaucoup, juste quelques mots pour savoir d'où je viens, si la Bolivie et les chicas me plaisent, le minimum quoi. Pour compléter le tableau je me fais même raser la barbe; là je revois plus la scène des westerns avec le vieux rasoir à lame pliable. J'ai en tête l'image de Terence Hill dans "mon nom est personne" à la fin du film ( les connaisseurs apprécieront ), j'ai du mal à contenir un sourire. A la radio le jingle d'une émission reprend la musique de "les yeux d'Emilie", une chanson de Joe Dassin ( là aussi les connaisseurs...). J'aime bien cette chanson. Je suis sûr que j'ai payé le prix fort pour tout ça parce que j'ai regardé combien donnaient les clients précédents, mais pour un baptême chez le coiffeur ça vallait bien deux euros non? Voilà pour mes aventures à La Paz, je ne crois pas qu'il se passe grand chose avant que je prenne le bus demain. je vous mettrais une photo de moi tout beau plus tard. Je n'avais pas amené l'appareil, j'ai pas osé faire le touriste de base.
La photo du petit garçon je l'ai prise à Sucre mais comme je n'avais pas grand chose à mettre sur la Paz je l'ai rajouté là.

jeudi 15 mai 2008

Sucre la blanche

Les deux jeunes vont vendre des livres à Sucre. Nous discutons un peu, de la France, du foot, de Zidane et de son coup de tête, de la gastronomie. Quand nous arrivons à Sucre ils sifflent les filles par la fenêtre, c'est encore très courant par ici, j'avais remarqué cette pratique à Pucón. Je pars à la recherche de l'hôtel Charcas que m'a conseillé Ruth la propriétaire de l'hôtel de Potosí. Charcas
est en fait le premier nom de Sucre, fondée en 1538, puis les incas l'ont appelée Chuquisaca, les espagnols La Plata et enfin Sucre en l'honneur du maréchal Sucre vainqueur de la bataille d'Ayacucho.



La ville est encore plus belle que Potosí avec ses bâtiments blancs aux facades barroques. L'hôtel est juste en face du marché. Celui-ci aussi offre une kyrielle de fruits, au rez-de-chaussée une file de comptoirs qui proposent des jus de fruits frais, dans un autre couloir des marchands produits en tout genre : mercerie, produits de beauté, piles, éponges, tout sur le même étal. La place centrale, 25 de mayo, ici aussi est le lieu ce soir de la présentation des áuipes de vélos qui vont participer à la course Sucre-Potosí-Sucre sur 4 jours. Des équipes de tout le continent se présentent. Avant la présentation nous avons droit à un concert donné par un groupe plutôt rock avec tout de même de la flûte de pan de temps en temps. Pas mal.

Après c'est au tour d'un groupe plus traditionnel de faire le spectacle. Au même moment au centre de la place une troupe de lycéens offre une représentation théatrale historique de la révolution du 25 mai 1809. Je n'en vois que la fin. Mais le lendemain une autre école fera le même exercice dans le cadre d'un concours sur le thème. Le soir restaurant, je suis seul dans une pièce immense, je prend une nogueda de lengua : de la langue avec une sauce cacahuète et amande. Pas mauvais du tout mais je n'aurais pas du prendre les crudités du buffet parce que j'ai du mal à finir mon plat. Il faut dire qu'ils ont le sens des plats équilibrés, en accompagnement de ma langue j'avais deux pommes de terre, un petit bol de riz, du yucca ( semblable à la pomme de terre ) et quelques tranches de tomates pour la couleur. Heureusement ils n'avaient plus de dessert sinon j'aurai fait une indigestion.

Le lendemain je commence par visiter le musée ethnologique et folklorique. Seule la salle folklorique est ouverte, l'autre en réfection. Il s'agit en fait d'une exposition de masques de carnaval accompagnés de l'explication des danses s'y rapportant. Les masques sont plutôt récent mais ils sont très beau et la présentation dasn une salle obscure est très bien faite. Ensuite je monte au mirador de la Recoleta, de là on peut voir la ville dans son ensemble. Le couvent de la Recoleta ( première photo ) trône sur la place où deux écoles se font face. Vers midi j'assiste à la sortie des classes, comme de partout les enfants sortent en courant. Certains montent sur la fontaine târie, d'autres essaient de sauter le plus haut sur un mur ou se courent après. Un jeune étudiant accompagné d'un touriste vient me proposer une sortie à sept cascades demain organisé par l'université. Pourquoi pas, nous avons rendez vous à 9h30 à mon hôtel. Une fillette de 3 ans environ vient voir mes photos, "otro" dit-elle pour que je fasse passer les images. Parfois elle reconnait des gens sur l'écran et elle les montre du doigt. Je redescends en ville, je vais manger des chorizzos chuquisaqueños dans le patio d'un restaurant italien. Les chorizzos ne sont pas comme ceux d'Espagne mais ce sont aussi des saucisses piquantes. J'accompagne ça avec un jus de tumbo, un fruit qui a le goût et la couleur du melon. Vers 19h je me rends sur la place pour assister à la pièce de théatre. La pièce prend du retard parce qu'une bande passe en faisant beaucoup de bruit. C'est une troupe de jeunes déguisés en anges, morts et diables qui se livrent à une danse tout autour de la place. Ça n'arrête pas dans cette ville! Je ne comprends pas tout de la pièce, j'ai encore quelques lacunes en espagnol et le bruit de la ville n'aide pas. Mais je crois avoir compris que l'invasion de l'Espagne par Napoléon en 1807 a donné des idées d'indépendance à l'Amérique du sud. "S'il n'y a plus de roi en Espagne, il n'y a plus de roi en amérique du sud". Et la révolte aurait commencé à Sucre mais je n'ai pas encore saisi le nom des héros sauf Zudañes. Demain une autre école joue je vais essayer de comprendre mieux. Le lendemain Denis m'attends en bas de l'hôtel. En fait nous ne sommes que tout les deux, et si c'était un piège, surtout que le bus nous dépose dans un quartier assez loin du centre ( normal pour aller marcher dans la colline ). Mais j'ai plutôt confiance, nous avons pas mal discuté dans le bus, il m'a expliqué que le début de la libération de l'Amérique du sud a bien eu lieu à Sucre, puis nous avons parlé de l'autonomie de certains départements ( c'est comme ça qu'ils appellent les régions au nombre de 9 en Bolivie ). Lui est pour l'autonomie de Sucre car il pense que les richesses de son département partent toutes à la Paz et que les gens d'ici n'en profitent pas assez. Même s'il n'est pas pour une totale autonomie comme semble le vouloir Santa Cruz je ne suis pas tout à fait d'accord avec lui, un pays doit être solidaire des régions moins favorisées et les richesses ne doivent pas être un motif de division. Ne devraient pas, mais malheureusement c'est un peu ça qui régit le monde non? Nous marchons une petite demie-heure avant d'arriver aux cascades, ce sont des chutes pas très hautes qui se terminent dans des vasques d'eau bleu-vert. Il n'y a pas beaucoup d'eau en ce moment mais c'est joli et c'est un bel endroit pour se reposer. Il me raconte quelques histoires de démons aperçus près d'ici ou dans la ville. J'ai beaucoup de mal à croire ce genre d'histoires mais apparemment certaines personnes disent les avoir vu. Je vous laisse juge. De retour en ville nous nous séparons au parc Simon Bolivar que les gens d'ici appellent leur petit Paris car ils ont deux arcs de triomphe, une obélisque et même une mini tour Eiffel d'une dizaine de mètres. Des ouvriers la rénovent vous n'aurez donc pas de photos. Le soir pas de théatre, la fanfare de l'armée joue en fait des morceaux populaires et quelques troupes viennent effectuer les danses appropriées. Mais je ne vois pas grand chose car j'ai retrouvé Denis et nous discutons un long moment. Il participe à des concours de danses et m'explique justement quels sont les pas et les costumes des musiques que nous entendons.
Vendredi matin je ne fais pas grand chose, je m'assoie dans le parc de la place du 25 mai. Cette ville insite au repos, mais cette place est toujours le lieu d'un évènement. Dans un coin de la place une banderole annonce "inspecion de vehiculos". Une file de voitures semblables à des karts artisanaux passent un contrôle. Demain une course de push-kart ( comme dans le film rastarocket ) va avoir lieu. Je regarde pendant plus d'une heure le défilé des engins. Il y en a de toutes sortes : ça va des enfants de 7-8 ans avec leur voiture en plastique pour apprendre à marcher, aux gros karts à structures métalliques et amortisseurs de fortune en passant par la planche de bois à roulettes et le montage de chaise sur un cadre métalliques. Certains ont des volants, d'autres juste deux cables pour faire tourner les roues en bois ou véritables pneumatiques, certains ont même un carénage mais tous ont leur chance. Des enfants sollicitent les gens en leur vendant des sucreries ou leur proposent de leur nettoyer les chaussures. D'autres lavent les voitures qui se garent sur la place. C'est triste de voir que des enfants de même pas 10 ans parfois sont obligés de travailler au lieu de jouer comme ils devraient le faire. L'après midi je vais visiter le musée des textiles, il est gratuit aujourd'hui et cette nuit de 18h à 6h32 de nombreux musées seront ouvert gratuitement au public. Le travail des tisseuses Jalq'a est très minutieux, elles passent fil par fil pour créer des motifs très fins juste de mémoire. Et quand on voit le chaos que représentent les animaux fabuleux des mondes souterrains qu'elles tissent on se demande comment elles font, et sans la moindre machine. En sortant de là je vais au musée d'histoire naturelle, j'y retrouve certains des oiseaux que j'ai pu voir pendant mon voyage mais malheureusement il n'y a pas les noms. La soirée musée est lancée et beaucoup de monde se presse aux portes des édifices. A la casa de la libertad nous rentrons à tour de rôle par petits groupes pour visiter la salle des guerrilleros qui contient des tableaux évoquant de célèbres batailles et de grands libérateurs du pays. Sur une table et sous un cadre le musée conserve le premier drapeau argentin créé par Manuel Belgrano. Moi qui croyait l'avoir vu à Jujuy. Je demande au guide qui m'explique que celui-ci est celui qui a servi à la bataille et vu son état je veux bien le croire. Deux grandes pièces sont réservées à une exposition sur la cartographie de la Bolivie, mission qui avait été menée au XVIII ème siècle par deux français et un anglais. Je passe ensuite à la cathédrale dont le plafond de bois est une vrai merveille ainsi que l'autel tout en bois doré et orné de sculptures des saints évangélistes et personnages importants de la Bible. Je dois avouer que tout ça n'est pas toujours de mon goût mais il faut reconnaître que c'est bien fait. Une autre église puis le musée militaire où j'apprends que la civilisation Tiwanaku était la première grande civilisation de Bolivie installée au sud du lac Titicaca ( ne commencez pas avec les jeux de mots foireux sinon qu'est ce que ça sera quand j'y serai ). Cette civilisation a été suivi par les Collas qui au bout de trois siècles ont été renversés par les Incas une centaines d'années avant l'arrivée des Espagnols. Et c'est en fait un désir de vengance des peuples opprimés par les Incas qui a permis aux espagnols de former des alliances avec les aborigènes et de conquérir le continent. Beaucoup de panneaux à lire, et j'ai aussi enfin su un peu ce qui c'est passé pendant la guerre du Pacifique. Entre 1829 et 1830 le Chili, aidé par l'Angleterre ( pour des raisons économiques ) a mené une guerre contre la Bolivie et le Pérou. Le Chili avec une armée plus nombreuse et mieux équipée est venu à bout des alliés en annexant la côte Bolivienne et une partie du Pérou. Même si, comme le disaient les panneaux, les alliés ont menés quelques héroïques combats. Dans la cour du bâtiment la fanfare de l'armée joue les mêmes morceaux que sur la place la veille puis des danses folkloriques et modernes sont présentés au public. Aux archives et bibliothèque (malheureusement cette partie est fermée) qui présente des photos et des gravures de l'ancienne ville je fais la rencontre de Erika et Jonhatan, soeur et frère qui profitent de l'occasion comme moi. Elle est étudiante en tourisme et lui en droit, nous échangeons quelques mots dans la file qui permet d'observer la lune grâce à un télescope posé sur la terrasse du bâtiment. Très belle vue aussi sur la ville illuminée. Tous les trois nous allons ensuite au musée colonial où de nombreuses toiles religieuses sont exposées, puis le musée d'anthropologie qui retrace la vie des hommes en Amérique de sud avec de nombreuses pôteries, objets de chasse, de musique et la présentation de crânes de nobles Incas dont la déformation peut être impressionnante ( photo ). Visite du couvent de Santa Clara avec le plus vieil orgue de Bolivie et de nombreux tableaux et objets religieux. Nous apprenons que certains musée sont fermés malgré qu'il ne soit que 1h30 du matin. Nous repassons au musée d'histoire naturelle et à la porte d'à côté pour finir nous visitons le musée Guttierez, collection d'objets importés de France et j'y apprends que, comme en Russie au XVIIIème siècle, la haute société chuquisaquèñe parlait le français. Nous nous séparons vers 3h du matin. Pauvre Erika elle a une leçon d'anglais demain à 7h à l'univesité. Une rencontre agréable encore une fois, ils étaient rigolos : dans la plupart des musées il était interdit de faire des photos mais Jonhatan en faisait en cachette avec son portable et nous surveillions qu'un garde ne le surprenne pas.
Samedi matin je me lève vers 9h30, je comptais aller au parc crétacique qui présente sur une paroi de roche les empreintes vieilles de 68 millions d'années laissés par des dinosaures au fond de ce qui était alors une lagune plus des reproductions de dinosaures. Je n'y suis pas allé parce que je passe d'abord par le terminal de bus pour résercer mon bus pour la Páz, et vu que la course de vélos revient aujourd'hui la ville est un peu encombrée et je n'ai plus trop le temps pour le parc qui ferme assez tôt. Je regarde arriver quelques vélos puis quelques instants après c'est le tour des karts d'entrer en jeu. Ils decendent la calle Alvaro à toute vitesse. Enfin, les plus rapide parce que certains ont un peu de mal à prendre de la vitesse. Les premiers à passer sont les enfants avec leurs voitures de plastiques et ils ne sont pas les plus lents. Une ambulance passe, il a dû se passer quelquechose. Tout le long du parcours les élèves du lycée militaire régulent le passage des piétons entre chaque vague de voitures. C'est un peu le bazar. Certaines personnes ne respectent pas les jeunes miitaires et traversent quand même, c'est alors l'occasion pour les collègues de celui qui a laissé passer de l'engueuler. Mais bientôt les rôles sont inversés car aucun ne peut se faire respecter. C'est assez amusant. Dans la rue derrière moi une dame rape un cube de glace, puis elle aromatise la neige obtenue avec des sirops pour les vendre aux spectateurs.

Un chien décide de se joindre à la course en courant à la rencontre des bolides, le premier l'évite de justesse mais le deuxième le prend de face et on peut voir le chien voler et le kart partir dans le public. Le public réagit mais les militaires sont obligés de mettre de l'ordre, d'autres véhicules arrivent. Quelques instants plus tard le chien passe en couinant sur trois pattes, et il reçoit même un coup de baton de la part d'une jeune recrue. Après la vague de kart c'est une voiture privée qui descend la rue à toute vitesse, par la fenêtre on voit quelqu'un allongé sur la banquette arrière. Il y a eu de la casse. Je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas mis les barrières utilisées ce matin pour le vélo. Une embarcation perd une roue juste après nous avoir passé, le public applaudit la chute des deux pilotes. La voiture est sortie du parcours et devient l'objet de l'attention des spectateurs. Un autre accident a lieu devant nous, alors que deux karts luttent pour une place un des deux sort de la route et vient percuter le public juste devant moi. Mais pas trop de mal, les spectateurs n'ont rien et l'équipe repart. C'est amusant à voir mais ça n'est pas sans risque, ça ne m'étonne pas que ça n'existe pas en France avec toutes nos règles de protections. Le soir je retourne manger dans une pizzeria où j'étais allé deux jours avant et le serveur e reçoit comme un habitué : grand sourire et poignée de main. Je sais les pizzas ne sont pas trop des spécialités du pays mais il n'y a pas non plus un grand nombre de restaurants qui fait des plats locaux, il y a plus de pizzeria que d'autres.
Dimanche les bus ne vont pas au parc crétacique apparemment. La ville est très calme ce matin, presque tous les artisans sont partis au marché de Tarabuco ainsi que la plupart des touristes. Ce marché est très connu mais si c'est pour voir 200 artisans vendrent les mêmes choses qu'ici, ça ne m'intéresse pas trop. Si j'ai le temps je ferais celui d'Otovalo en Equateur, i parait que c'est un peu pareil. Je profite donc du calme de la place, toujours fermée aux voitures à cause de la dernière étape en contre la montre de la course cycliste. C'est finalement un équatorien qui remporte la vistoire à l'issue des 5 étapes, Byron Gama si j'ai bien compris les cris du speaker. Dans quelques heures je vais quitter Sucre, je m'y suis bien reposé et c'est vraiment une ville magnifique, largement plus belle que Salta et il y a une vraie envie de garder le coeur de la vité propre et authentique. Je ne sais pas si c'est la préparation du 25 mai qui fait ça mais j'ai trouvé la ville très active et animée. Un endroit très agréable que je conseille à qui veut visiter l'Amérique du sud. L'animation de la place 25 de mayo, le calme de la place de la Relcoleta, les marchands de journaux qui crient dans la rue, les chocolats de Para Ti et les deux jongleurs accrobates des feux rouges, vont me manquer. J'aurai dû proposer à Erika et Johnatan qu'on se revoit, ils étaient sympathiques. Tant pis, une autre fois. Je fais un dernier tour au parc Bolivar, c'est une véritable fête forraine, des petits quads électriques font le tour du parc, des barraques vendent des oreillettes ( merveilles pour certains, bugnes pour les lyonnais ), d'autres des brochettes de je ne sais trop quoi ( du coeur peut-être ). Un homme déguisé en pirate fait le clown et amuse les enfants. Des chevaux font faire le tour de la place à qui veut, pendant que les étudiants révisent leurs cours sur les bancs et le amoureux s'embrassent. Un groupe de musique folklorique enregistre un clip devant les palmiers. Retour à la place 25 de mayo où les enfants après avoir donné du blé aux pigeons leur courent après pour les faire s'envoler. C'est un dimanche après midi comme il y en a partout. Avant de partir pour La Paz je m'offre un bon goûter : crêpe à la dulce de leche et boule de glace avec un jus d'ananas. J'échange quelques mots avec ma mère sur msn et je me mets en retard. Je dois être au terminal à 18h30 pour un départ à 19h mais je ne prends le micro ( bus de ville ) qu'à 18h29. Je suis un peu inquiet, l'autre jour pour aller chercher mon billet on avait mis 25 minutes, mais aujourd'hui il y a la course de vélo en moins. Finalement j'arrive juste dix minutes avant, je passe à la pesée pour mon sac : 22,5kg et je monte dans le bus. Un petit garçon monte pour vendre des chewing-gum et commence à chanter. Il a une jolie voix. Le bus part à 19h00, il ne fallait pas être en retard.
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais les photos verticales sont à l'endroit, je ne sais pas si Matthieu en est la cause mais d'un coup ça c'est mis comme il faut. A moins que ça ne soit parce que je me rapproche de l'Equateur, j'ai moins la tête en bas et les photos aussi.

lundi 12 mai 2008

Villazon Potosí retour en Bolivie


Le trajet de 7h en bus se passe très bien, nous avons droit au dernier James Bond et à Die Hard 4. Je discute un peu avec Oscar Raoul Romero, mon voisin. Je lui montre les quelques photos de France que j'ai avec moi et quand j'ai fini, la fille du fauteuil à côté demande à les voir aussi. Je remarque quelques places devant une fille que j'avais vu dans le bus de El Calafate à El Chalten à quelques 4000 km de là il y a bientôt deux mois. A la Quiaca nous devons rejoindre la frontière comme la dernière fois. Un homme nous propose sa camionette. Les deux américaines qui étaient devant moi et la suissesse d'El Chalten avec son sac north face énorme décident de le suivre. Je l'aurai bien fait mais je n'ai plus qu'un peso. J'y vais donc à pied, je connais le chemin et ça n'est pas si loin. D'ailleurs j'arrive avant elles. Je décide d'attendre la suissesse après la douane. Je ne sais pas oú dormir (le routard ne donne aucune indication sur Villazon) et c'est toujours mieux d'être à deux. Nous trouvons un hôtel à deux pas du terminal de bus. Elle s'appelle Mélanie et son gros sac est plein de matériel d'escalade; elle a passé plusieurs semaines à El Chalten à gravir les parois autour du Fitz Roy.
Nous partageons une chambre double, c'est plus pratique pour les sacs, on peut fermer et c'est plus sûr qu'un dortoir et vu le prix en Bolivie on peut se le permettre. Nous faisons un petit tour en ville puis, l'appétit ouvert nous allons manger un poulet-frites-riz (trés équilibré). De retour à l'hôtel nous regardons les super émissions de la télé : "le mur"qui nous fait beaucoup rire, et un film plutôt comique mais un peu lourd qui nous fait pas mal rire aussi. Pour une fois je ne suis pas seul à rire à des trucs débiles. Avant de nous endormir nous parlons un peu escalade, elle connait un peu le sud de la France pour en avoir écumé les sites majeurs. Elle m'avoue faire du 8a quand elle est en forme, je ne sais pas si beaucoup d'entre vous connaissent les cotations, mais il n'y a pas beaucoup de filles de ce niveau ( de plus en plus mais quand même ).
Je ne dors pas très bien cette nuit, peut-être l'altitude de 3450 m qui agit. La première fois nous avions dormi quelques nuits à 3000 m et cette fois j'arrive directement de 2000. Le matin je quitte Mélanie un peu avant 8h pour aller prendre mon bus. Dans le bus ma voisine engage un peu la conversation puis c'est au tour d'Adi, jeune étudiant bolivien à Buenos Aires devant moi de s'intéresser au seul étranger du bus. Il est sympathique, m'indique queques endroits où aller quoi manger. D'ailleurs à la pause repas, alors que je n'osais pas trop goûter aux plats servis dans la
rue par les locales il m'a fait gouter à la linasa (comme la chicha à base de maïs boulli). Je ne sais pas si c'est le fait que la boisson ait passé toute la matinée dans le seau juste couvert par un torchon ou si c'est moi mais un quart d'heure après dans le bus j'étais en sueur sans savoir d'où ça venait. Ça a duré une heure et c'est passé mais j'ai eu un peu peur. Nous sommes arrivé à Potosí au bout de 9h vers 17h donc. La première vu sur le cerro est impressionnante. Cette montagne est exploitée comme mine depuis 500 ans. Tout d'abord pour l'argent à l'époque des espagnols puis aujourd'hui également pour le plomb, le zinc et l'étain. Grâce à cette manne la ville a été prospère pendant près de trois siècles et les maisons des riches propriétaires présentent encore l'architecture baroque de l'époque. Ce qui en a fait une ville classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Mais quand on pense que tout cela a été fondé sur l'exploitation et la mort des indiens et des africains on se demande s'il faut vraiment admirer. Ma chambre dans l'hôtel Compañia de Jesús doit être la plus petite, une cellule de cet ancien couvent mais j'ai la télé. En noir et blanc avec seulement trois chaines mais j'ai la télé. La télé diffuse pendant les publicités des annonces de l'état qui déclare aider les populations reculées du pays et oubliées depuis toujours. Ces annonces rappellent que Entel la première société de télécommunication du pays est revenue aux boliviens après 10 ans de malversation et de corruption. La Bolivie change Evo fait avancer les choses dit le slogan. C'estvrai qu'il a l'air de vouloir faire bouger les choses et qu'il semble vouloir la transparence et l'honnêteté pour son gouvernement mais apparemment ça lui crée des ennemis puisque la province de Santa Cruz (une des plus riche du pays) vient de voter son autonomie. Vote reconnu non officiel par le gouvernement. Il y a quelques tensions en ce moment dans le pays. Dimanche matin je visite la ville, contrairement à la veille au soir elle est très calme et il y a peu de monde dans les rues. Très bien pour faire quelques photos malgré le ciel gris. Il fait plutôt froid aussi, la ville est à 4100 m environ. Je commence par les marchés, tous les étals ne sont pas ouverts mais beaucoup de fruits, notamment des mandarines et des bananes, des pommes de terre aussi, des lentilles, des fèves, des sacs de pâtes en vrac. Le rayon boucherie propose beaucoup de viande d'agneau. Ici pas de rayon frigorifique, tout est à l'air libre et l'odeur de l'agneau prend un peu à la gorge. Des hommes tranchent les os à la scie, les colonnes vertébrales restent entières sur les carreaux blancs de la paillasse avec parfois une touffe de poils sur la queue. Pour faire joli peut-être. Dan sla rue su rle trottoir des femmes en habit traditionnel vendent la maigre production de leur jardin : une dizaine de tomates, une poignée de fèves, deux kilos de patates ou quelques mandarines. Je découvre au hasard de ma promenade le plus beau gymnase que j'ai vu jusqu'à présent. Dans une ancienne court des enfants participent à un tournoi de foot à 5. C'est tout petit mais très beau avec des colonnes tout autour. C'est la photo plus haut. L'après midi est encore plus calme puisque l'équipe de foot locale joue sur le stade de la ville. Je crois qu'ils ont largement gagné. Lundi matin je vais visiter la mine. Nous passons tout d'abord par le marché des mineurs pour acheter quelques présents pour les mineurs. Notre guide, Sol, me dit que ce qu'ils préfèrent ce sont les boissons parce qu'il fait jusqu'à 35 degrés au coeur de la montagne mais on peut aussi acheter des feuilles de coca, des cigarettes à la marijuanna mais aussi de la dynamite et des détonnateurs. Chaque personne du groupe achète ce qui lui semble necessaire. Il y a peu de mineurs aujourd'hui en raison d'un tournoi de foot de la coopérative. La mine n'est plus nationale mais gérée par une (ou plusieurs) coopératives. Chacune des 500 entrées amène à des boyaux exploités par quelques hommes : frères ou père et fils. En tout 15000 personnes travaillent à la mine. De 6 à 8h par jour en fonction de leur production, mais chacun travaille pour soi en fait.

La galerie par laquelle nous entrons a en fait été ouverte du temps de la colonisation. Chacun porte un nom celle si s'appelle Rosario fait 4 km de long présente des galeries 200 m au dessus et 300 m au dessous. Les premiers mètres il fait plutôt froid, normal à plus de 4200 m d'altitude puis au fur et à mesure que nous nous enfonçons sous terre la chaleur augemente. De temps en temps il faut se pousser pour laisser passer un charriot. Les charriots pèsent de une à deux tonnes suivant leur taille et il faut pas moins de trois hommes pour le pousser et le tirer sur les rails. Ils sont en nage et demande un "refresquito" (un rafraîchissement), la température au plus profond atteint 35 degré paraît-il. Sol gère la distribution des présents pour qu'il en reste pour les autres hommes que nous allons croiser. Les galeries ne sont pas toujours à hauteur d'homme (en tout cas pas d'homme européen) et il faut même ramper pour atteindre certains boyaux exploités. Une fois au bout du conduit les hommes vident le wagonnet et de là d'autres hommes sont chargés de remplir de grands sacs de 250 kg pour qu'une poulie (parfois électrique parfois manuelle) les remontent à l'étage pour remplir un nouveau wagonnet que des hommes emmèneront à l'extérieur pour le tri. Depuis une trentaine d'années des compresseurs mènent de l'air de l'extérieur par des conduites pour que les hommes puissent s'enfoncer encore plus sous la montagne. Nous passons devant tio Jorge le diable dieu protecteur de la mine. Celui-ci a une centaine d'années nous confie Sol, mais plus profond dans la montagne un autre aurait trois siècles. Des petits drapeaux sont accrochés sur les parois des galeries : restes du carnaval que les hommes font aussi sous terre. Tous les vendredis les hommes lui font des offrandes pour qu'il les protège et leur offre du minerai. Pour que ce minerai soit le plus pur possible ils boivent de l'alcool pur à 96 degré sans oublier d'en verser quelques gouttes pour la Pachamama la déesse terre mère de toute abondance. Pour nous éprouver, Sol nous propose de gouter cet alcool. La petite bouteille tourne mais je n'y trempe que les lèvres. Ça brule bien tout de même. Le samedi les mineurs offrent deux lamas à la Pachamama pour sa protection. Un peu plus loin nous visitons deux frères en grimpant dans un conduit qui suit un filon de plomb, zinc et argent. Ils n'ont pour creuser qu'un gros burin, un marteau et une grosse boule de feuilles de coca dans le creux de la joue. Dans cet endroit sans air et très étroit il fait très chaud. Je leur laisse ma dernière bouteille de boisson et mon sachet de feuilles de cocas. Le sol des galeries est très sec et la poussière attaque les poumons. Sur la centaine de morts qu'il y a par an environ 70 le sont à cause de la silicose ou de problèmes respiratoires. Les enfants commencent à partir de 13, 14 ou 15 ans à travailler comme assistant. Une demie journée d'école, une demie journée de mine. Plus tard il montera en grade jusqu'à devenir manager : une sorte d'ingénieur puisque la coopérative n'en compte pas. Le manager grâce à son expérience sait où il faut creuser pour suivre les filons. Les hommes sont payés en fonction de leur emploi, ils touchent de 30 à 50 bolivianos pas jour et les managers peuvent gagner jusqu'à 300 ou 500 bolivianos par semaine. Les galeries n'ont pas toutes la même richesse et donc pas le même rendement. Les 3h30 passées dans la mine nous ont donné un petit aperçu de la vie de ces forçats, mais la plupart d'entre eux n'ont que ça pour vivre, leurs pères et leurs grands-pères étaient mineurs...ils continuent de prendre ce que la Pachamama veut bien leur donner.

La prochaine fois que je serai assis à une table à profiter d'un bon barbecue entre amis je comprendrais un peu mieux ce que tu veux dire David quand tu dis : "on est mieux là qu'à pousser des wagonnets à la mine". Pour finir le tour Sol nous fait une démonstration de dynamite en faisant exploser une papaye. Je voulais filmer ça mais je n'avais plus beaucoup de temps alors j'ai bataillé avec mon appareil et ça a explosé sans que je vois et filme quoi que ce soit. J'ai juste entendu un grand boum et la papaye avait disparu ne laissant qu'un cratère à son emplacement.


Au retour à 14h30 une bonne douche avec de l'eau à peine tiède et les restaurants plus ou moins fermés. De toute façon je n'ai pas très faim, je ne sais pas si c'est d'avoir garder mes feuilles de cocas dans la bouche tout le matin qui me fait ça mais je ne mange qu'un friand au fromage et un biscuit à l'orange. L'après midi je me balade tranquillement. Seule la nuit et les lumières posées sur le cerro apportent un peu de poésie et rendent un côté sacré á la montagne d'argent. Le soir un bon restaurant encore une fois, pour pas cher mais je vais arrêter de le dire vous l'avez compris. Le lendemain mon bus pour Sucre est à 13h, j'ai le temps d'aller visiter la casa de la moneda, maison de la monnaie où étaient frappés les pièces espagnoles de 1554 (si je me souviens bien) à 1951. Pas le droit de fair des photos dedans (ou alors plus cher... quel radin!) alors juste quelques photos de l'extérieur. La deuxième photo tout en haut présente la cour d'entrée. Pour vous donner une idée de l'importance du lieu le bâtiment fait 7500 m carrés et compte 150 salles. Après avoir vu comment on extrait l'argent voilà comment on frappait les pièces. Alors pour faire vite dans un premier temps l'argent était chauffé à 960 degré pour le fondre en lingot qui étaient passé dans des laminoirs actionnés par de grands engrenages activés par des chevaux (et apparemment pas des hommes). Tout de même dans le froid et les conditions de travail les chevaux ne vivaient pas plus de 6 mois. Les pièces éaient frappées au début directement au marteau. Elles avaient pour valeur : 8, 4, 2, 1 et 1/2 réal. Puis le progrés aidant la production est passée à la vapeur puis à l'électrique. En 1951 la monnaie, faute de matière première (puisque les pièces sont désormais en nickel), a été produite à l'étranger. Ironie de l'histoire c'est dans le pays qui a exploité cette ville jusqu'à la mort que la monnaie bolivienne est frappée. L'Espagne donc pour la plupart des pièces et la France et l'Angleterre pour les billets. Si un jour vous trouvez des pièces d'argent espagnoles sachez que les pièces produites à Potosí ont un signe comprennant les trois lettres PTS superposées, celles produites à México deux M et à Lima LM. Les trois sites où les pièces espagnoles étaient frappées à cette époque. A 13h je prends le bus deux jeunes courent pour le rattrapper, un d'eux est à deux doigts de tomber, mais le bus s'arrête. Leurs places sont au fond à côté de moi.