samedi 13 septembre 2008

Liberia, terre volcanique


Au bout d'une vingtaine de kilometres la route goudronnee devient piste de galets. Daniel rale. On ne sait pas combien de temps dure la piste, je sais qu'apres Quepos la route redeveint goudronnee mais c'est a 35 km et la carte sommaire que nous avons ne nous en dit pas plus. Daniel rale. C'est ca l'amerique du sud. Et dire que j'ai fait des heures de bus sur des pistes bien plus pourries que celle la, moi je la trouve pas mal cette piste. Mais au fur et a mesure des kilometres Daniel prend un peu plus confiance dans notre 4*4 et il augmente un peu la vitesse. Il me semblait aussi qu'il se trainait un peu... Nous traversons des palmeraies pour la production d'huile de palme. Parfois les arbres trop vieux sont decapites et d'autres plus petits poussent entre les anciens rangs. Nous passons a cote d'une distillerie et nous pouvons voir les wagons de fruits de palmier. Je ne savais pas avec quoi ils faisaient l'huile, maintenant je crois savoir. Ce sont des fruits assez gros plutot coniques et qui paraissent piquants inserres pres des feuilles comme le seraient des noix de coco. Un peu avant Quepos la route redevient plane et bitumee. Nous aurons fait juste une heure et demi de piste. Nous nous arretons pour le petit dejeuner et juste en face du snack, dans une boutique de produits italiens, nous achetons du jambon cru et du fromage pour midi. Enfin un bon pique nique que nous prenons pres de la mer. Aux environs de Tarcoles nous passons sur un pont repute pour les crocodiles qui vivent dessous. Il y a fort a parier que les marchands de souvenirs qui se sont installes a l'extremite du pont les maintiennent dans le coin en les nourrissant quand les touristes sont partis. Le voyage est assez long et les enfants sont un peu enerves et se chamaillent un peu, mais il n'y a pas trop de camions aujourd'hui et ca roule plutot bien. Il faut juste etre un peu patient et profiter des paysages qui defilent devant nous. Ce sont des paysages de plaines avec de nombreuses vaches dans les champs, ces vaches un peu zebu avec une bosse sur le dos ( pour les males ) et une sorte de voile sous la gorge. Elles paissent dans de l'herbe verte et bien grasse, le paradis pour une vache! Nous arrivons finalement a Liberia vers 16h. Nous trouvons un petit hotel dans une rue calme proche du centre tres bien tenu avec tele dans la chambre. Demain nous irons visiter le parc de Rincon de la Vieja. C'est un parc ou l'on peut voir l'activite geothermale terrestre affleurer a la surface.

Le soir nous allons dans un restaurant sur la place centrale. Je prends un steack, toutes ce vaches vues cet pres midi ca m'a donne envie. La viande est tellement bonne que j'en coupe un bout pour chacun. Clement ne mache pas bien le sien et commence a s'etouffer. Il se tient la gorge apeure, il pousse des grognements pour essayer de decoincer le morceau mais rien n'y fait. Dans mes cours de secourismes on m'a appris que si des sons sortent et s'il peut parler c'est que de l'air passe il ne devrait donc pas s'asphixier. J'essaie de voir si j'apercois le morceau au fond de sa gorge mais il panique, les larmes coulent de ses yeux et il s'affole : "je vais mourir". Les serveurs du restaurants s'approchent pour voir ce qu'il se passe. Je lui tapote un peu dans le dos, chose a ne pas faire, ca pourrait vraiment coincer le morceau et empecher l'air de passer. Finalement je le prends sur mon genou et tape dans son dos plus fort et ca se decoince. Tant pis j'ai fait ce qu'il ne fallait pas mais c'est passe et dans ces cas la on n'a pas toujours la bonne reation, on s'en sort bien pour cette fois. Il a failli nous faire rater un bon repas. Peuchere. Le "je vais mourir" avec des bruits d'etouffements sera un bon sujet de rigolade par la suite. Le proprietaire du restaurant, un chinois, viens nous voir pendant le repas, il a eu tres peur lui aussi, il ne sait pas comment reagir dans ces cas la. C'est surtout qu'un mort dans un restaurant c'est pas bon pour les affaires...Le lendemain je reveille les garcons a 7h pour qu'ils aient le temps de se preparer et ce sont les parents qui font la grasse matinee jusqu'a 8h. Nous arrivons au parc vers 11h. La balade commence par un tour en foret ou nous voyons un coati d'assez pres puis nous arrivons pres des premieres fumerolles avec de l'eau bouillonnante. Ca sent le soufre mais c'est impressionnant de voir cette mare bouillir sous nos yeux. On aurait du amener des pates ou du riz pour le pique nique ou se faire des oeufs dur. Le chemin passe ainsi de sites en sites avec des mares qui fument aux couleurs alcalines, oranges, jaunes blanches t nous arrivons au clou du spectacle, les boues bouillonnantes.
C'est une sorte de glaise grise juste assez liquide pour pouvoir bouillir et qui barbotte en faisant des "bloub-bloub". Certaines projettent la boue assez fort et des barrieres sont installees pour eviter de trop s'approcher. Et oui les boues volcaniques ont beau etre bonnes pour la peau ici elle sont un peu trop chaude. Nous restons un moment a regarder ce spectacle. Certaines flaques de boue semblent assez regulieres mais d'autres fremissent pendant un moment avant de rentrer dans une sorte de crise qui les fait eclater comme une eruption volcanique.

La presion de gaz monte doucement sous la terre et a un moment elle sort d'un coup, un peu comme un geyser. Mais ici il n'y a pas de geyser et il faudra attendre la Nouvelle-Zelande pour que je vous en montre un ( promis je l'ai vu ). Dans cet endroit ou l'activite terrestre se montre on rencontre aussi un animal qui semble sortie d'un autre temps. Appuye sur un rocher au milieu de hautes herbes un lezard enorme nous regarde. Quand Daniel s'approche pour le photographier de plus pres l'animal se cache mais quand il veut voir ou il est passe il l'entend siffler et rebrousse chemin. C'est quand meme impressionnant ce genre de petite bete. Les lezards ce sont un peu les seuls animaux qui se laissent voir ici et nous en avons vu differentes especes dont de tres jolies et pas farouches. Nous entendons bien quelques oiseaux mais dans ces forets luxuriantes et dans le feuillage de ces geants verts il est presque impossible de les voir. Quelques morphos, grands papillons bleu electrique, viennent egayer la foret ainsi qu'un autre gros papillon tout blanc mais impossible de les fixer sur la carte memoire ( dans un autre temps on aurait dit sur le negatif ). De retour le coati de ce matin est toujours dans le meme coin et fouille le sol a la recherche d'insectes qu'il devore devant nos yeux. Il est vraiment tout pres et ne semble pas se soucier de la presence des touristes qui le photographient. Sauf peut etre au moment ou il sent le sac poubelle qui pend encore sur le sac de Daniel ( decidement c'est toujours le meme qui porte la poubelle! Daniel recule mais le curieux le suit ce qui fait rire les enfants. Une nouvelle fois il faut cacher le sac pour ne pas habituer les animaux a etre nourris par l'homme. Je me repete peut-etre mais ca n'est pas bien de nourrir le animaux sauvages, c'est peut-etre amusant mais ca n'est pas leur nourriture habituelle et ca peut leur provoquer des maladies. Et rapellez-vous dans certains cas l'habitude peut les rendre agressifs envers ceux qui ne leur donne rien comme les capucins de Cahuita. Le coati reprend alors son travail de fouille : avec son long museau il retourne les feuilles et la terre pour deloger des vers ou des insectes mais le scolopendre qui est sous son nez il n'y touche pas. Un peu plus loin ce sont des agoutis qui sont sur le chemin pendant que je vais avec Daniel voir une cascade. Les garcons un peu fatigues restent avec leur mere qui accuse un peu la moiteur du site. Enfin nous croyons qu'ils sont avec leur mere parce quand nous revenons Alec nous demande inquiete si les enfants ne sont pas avec nous. Ils lui ont dit qu'ils nous rejoignaient et elle pensait qu'ils etaient avec nous. Nous commencons a nous inquieter et a penser a aller demander aux gardes ce qu'il faut faire quand les petits sortent du coffre de la voiture en criant et en rigolant. Le soir apres une douche bien meritee et bien necessaire nous retournons au restaurant qui a failli voir les dernieres heures de Clement. Ma viande a bien plu et les parents veulent en manger un morceau. Cette fois, pour eviter le scandale peut-etre, on nous installe sur le balcon a l'exterieur. Le soir a la tele il y a "l'age de glace 2". Pendant que je prepare mon sac pour le depart du lendemain je crois me rendre compte que mon couteau, celui que les copains m'ont offert avant mon depart, n'est plus la. Je fouille dans mon sac mais on a du l'oublier en faisant les sandwichs a midi. Et effectivement, je ne me rapelle pas l'avoir range. Et voila encore un truc de disparu...

Demain nous partons pour Santa Elena avec, la c'est sur, de la piste a faire.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

bonne réaction au restau.... pour les "petits gabarits" il est conseillé de "poser l'enfant sur ses genoux et de taper un grand coup dans le dos"... t'es vraiment un super tonton toi !

Sympa la vidéo sur les boues bulleuses... j'aurais trop aimé entendre en fond sonore ta fameuse phrase :
"on n'a pas fait 100 km pour voir d'la merde !" (bon 3.000 km ici !)

Anonyme a dit…

Bon, 1 leatherman de moins, ca fera un américain heureux, ils en sont fan et puis ton sac sera moins lourd !!
Pense quand même à ramener ta tête de ton périple ;o))
Thieu