jeudi 29 mai 2008

Le paradis par la route de la mort


Je me réveille vers 5h ce lundi matin, j'ai un peu mal au ventre et je me sens tout gazeux. Je n'arrive pas à me rendormir mais je mets ça sur le dos de la journée à venir. A sept heures moins juste je descends dans le hall. Quelques minutes après Angel viens me chercher avec César le chauffeur du fourgon sur lequel sept vélos sont déjà arnachés. C'est bien on ne sera pas trop nombreux. Ils me déposent à un petit restaurant pour le petit déjeuner où je suis bientôt rejoint par Fabian et Merle un frère et une soeur allemand. Lui travaille à Santa Cruz pour aider les enfants des rues. Dans cette ville de 2 millions d'habitants il y a 80 centres dédiés aux enfants et beaucoup d'allemands viennent y passer quelques mois pour aider. Merle après son bac a fait un an jeune fille au pair et parle plutôt bien le français. Deux israéliennes complètent le groupe, Moran et Miren. Le fourgon nous mène hors de le ville et commence l'ascension d ela montagne. Sur le bord de la route les coulées d'eau sont encore gelées du froid de la nuit paceñène ( de la Paz), ça me confirme que j'ai bien fait de prendre le bonnet pour mettre sous le casque. Alors que nous arrivons près du barrage qui sert de réservoir d'eau à la Paz le fourgon s'arrête. César essaie de le redémarrer mais il ne veut rien savoir, on dirait que l'essence n'arrive plus. Nous sortons pour prendre un peu l'air pendant qu'il essaie de régler ça. Angel en profite pour prendre les premières photos : dans le prix de la sortie est compris un cd de photos de la journée alors toute la journée il va nous faire poser. Je n'en raffole pas et apparemment mes deux collègues européen non plus. Mais je me prête au jeu, Angel est sympa et c'est son boulot, par contre les deux israëliennes aiment bien ça. J'ai noté depuis que je voyage que les isarëliens dans l'ensemble aime bien poser sur les photos. C'est vrai que ça prouve qu'on a été à un endroit mais moi je n'aime pas trop. Après environ dix minutes de bidouillage César fait redámarrer le moteur. Nous nous arrêtons un peu après le col pour débarquer les vélos. Je vais m'isoler un instant pour détendre mes boyaux, j'ai vraiment le ventre gonflé. De là où nous sommes nous pouvons voir la police qui, quelques virages après le sommet et environ 80 m en contrebas de la route ne peut que constater le résultat d'une sortie de route par un camion. Ça promet. Au début de la descente je décide de rester derrière pour voir un peu comment ça se passe. Un groupe parti de plus haut nous passe rapidement. Angel part en tête suivi de Fabian et Merle, Miren et Moran semblent avoir un peu peur et sont pendues aux freins. Au bout d'un kilomètre à ramer je décide de les laisser derrière. Quelques coups de pédales et la descente est lancée. La vitesse augmente rapidement, un fourgon nous dépasse dans une ligne droite mais dans le virage suivant c'est lui qui nous ralenti. Quelques coups de pédales et je vois enfin Angel. Ce que je n'avais pas pensé c'est que quelques coups de pédales à plus de 4000m d'altitude ça essouffle bien, même en descente. Nous nous arrêtons de temps en temps pour reprendre notre souffle et attendre nos deux compagnes. Angel nous dit que nous descendons par moment à 70km/h. Autre arrêt toilettes. Je ne sais pas si je tiendrai tout le jour. Une montée sur une durée d'un petit kilomètre met tout le monde KO. J'arrive à suivre Fabian, 10 ans plus jeune que moi (je suis content de moi) et nous arrivons bien épuisés tous les deux pour attendre Angel resté avec Merle et les deux filles qui sont finalement montées dans le fourgon pur cette partie. Une bouteille d'eau, une barre de céréale et une banane et ça repart. Une petite montée et ensuite nous passons sur la piste pour de la descente pure. Angel nous dit de rouler sur la gauche de la route ( côté précipice ) à deux métres du bord. Côté gauche parce que même s'il ne passe presque plus de voitures ou de camions par cette route, quand ils montent ils le font côté gauche ( donc droit pour nous ). La piste est suffisament large pour une voiture ou un camion et des espaces sont aménagés pour le croisement des véhicules. Ce sont justement ces aménagements côté ravin qui s'écroulaient pendant la saison des pluies quand le terrain devenu meuble cédait sous le poids d'un camion ou d'un bus. Angel nous montre les restes d'un camion et la croix au dessus du lieu du dernier accident de bus qui a causé la mort de 25 personnes et blessé une quinzaine d'autres. Au fur et à mesure de la descente la température s'élève et on enlève les couches les unes après les autres et heureusement qu'il y a des nuages sinon on cramerait. Le passage sous une série de cascades nous rafraîchit un peu. Une petite pause pour la collation et m'isoler, et on continue la descente. Angel file à toute vitesse mais si je pars en même temps que lui j'arrive à peu près à le suivre, mais nos mains nous font un peu souffrir : deux doigts sur le guidons, deux doigts sur les freins ça donne des fourmis dans la main. Sortis des nuages, le soleil frappe fort mais nous sommes en vue de Coroíco et nous continuons notre plongée vers Yolosa, point final de la course. Nous traversons deux ruisseaux et c'est la fin en roue libre, tranquille. Ça a beau descendre ça fatigue bien tout de même. Nous sommes à 1100 m. Le fourgon nous remonte à Coroíco a l'hôtel Esmeralda où nous mangeons. L'hôtel est en haut du village et bénéficie d'une vue superbe, il y a une piscine et même un sauna, ça doit couter cher de loger ici. Derrière la carte des boissons il y a justement le prix des chambres et le dortoir est à 50 bolivianos. Toujours bien fatigué par mes boyaux ( je ne mange d'ailleurs que deux cuillères de riz et un bout de poulet, c'est un signe! ) et avec la flemme de chercher les hôtels moins cher dans le village je décide de dormir ici. C'est un peu élevé par rapport aux autres hôtels que j'ai fait en Bolivie mais pour le confort c'est ce que j'ai fait de mieux. Surtout que j'hérite d'une chambre seul. Dans l'après midi je vais un peu mieux et je promène dans les rues en pente du village. Le soir je fais deux parties de billard ( que je gagne ) avec un californien et ensuite le barman de l'hôtel me donne une leçon en me battant par 3 ou 4 à 1 partie. Le rendez-vous est donné pour le lendemain. Depuis ma chambre j'ai une vue superbe sur le jardin, la piscine et surtout la vallée. Les nuages cachent un peu les montagnes mais on peut voir en fond les sommets enneigés. Je vais beaucoup mieux et je fais une petite ballade sur les chemins au dessus du village. Beaucoup d'oiseaux peuplent les sous bois : des pics verts avec la tête rouge, de petits passereaux, une espèce de grosse poule et des colibris qui viennent bourdonner tout près de moi. L'après midi le californien m'invite à venir avec lui et un autre jeune américain promener vers une cascade à 1h30 de marche. Le chemin est très facile à flanc de colline et offre une vue superbe sur une autre vallée qui abrite des petits villages d'griculteurs. Nous passons justement sous un champ de coca : après la région du Chiaparé, celle des Yungas ( où nous sommes ) est la deuxième région productrice de cette feuille qui fait totalement partie de la culture bolivienne. La cascade n'a rien d'extraordinaire mais la balade était agréable. Nous rentrons avec le soleil couchant dont les lumières donnent encore une autre ambiance à cette vallée encaissée. Nous traversons un hameau dans lequel tous les jeunes de 7 à 25 ans garçons et filles partagent une partie de foot sur un terrain en pente et très bosselé. L'ambiance est très joyeuse et très bon enfant. Le soir face au barman c'est moi qui est le dessus cette fois ( 2-1) mais il a moins bien joué que la veille et j'ai réussi un beau coup pour rentrer la dernière boule.
Le lendemain matin je prends le petit déjeuner sur la terrasse, le buffet est bien garni : oeuf dur, pain, jambon, fromage, 3 pancakes, jus de papaye, gâteau et pastèque forment mon "repas". Et encore je n'ai pas osé prendre de tout mais je me suis bien rempli en vue de la journée de trajet qui doit m'amener à Guanay.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La descente du tord-boyau tu aurais du l'appeler !

Est-ce que c'est la route de la mort où les gosses s'accrochent aux camions pour monter ?

Je suis content de lire que tu vas mieux...tu avais l'air d'en chier.... quelle maladie de merde !

Anonyme a dit…

Autre question pertinente : 2 doigts sur le guidon, 2 doigts sur les freins, et le 5ème servait de bouchon ?? ;o))
En effet ce coin avait l'air bien sympa mais je vous que tu t'embourgeoises, ca va te faire mal de retrouver ta tente.
Pour info la France a péniblement battue la Colombie 1-0 en match amicla en vue de l'euro, en as-tu entendu parlé ?
Ciao mon grand, profite bien
M&M's