dimanche 23 novembre 2008

Nong Khai a la frontiere du Laos


Le chauffeur de tuk-tuk est la a l'heure. Il fait un peu frais ce matin et je me protege du vent avec mon sac a l'arriere.
Le bus n'est pas ce qu'ils appellent un VIP mais il a son charme. De toute facon le soleil n'est pas encore leve et nous n'avons pas besoin de la climatisation. au depart il n'y a que moi et deux autres dames masi des gens montent et descendent le long du parcours. Je somnole un peu au debut et quand jeme reveille nous sommes au milieu de beaux paysages de cultures sur des collines. Dans la vallee les rizieres commencent a jaunir pouis sur les flancs des collines se sont les plantations de mais, bananiers, fruitiers et d'autres arbres que je ne connais pas. C'est tres diversifie comme cultures. A Pak chom nous faisons une halte d'une heure. Le village se trouve sur les bords du Mekong et fait face au Laos. Ma premiere vue sur le Mekong, fleuve nourricier et meurtrier d'une bonne partie de la peninsule indochinoise, est un peu voilee dans la brume masi ca lui donne un petit air mysthique meme si ici il n'est pas encore tres large. Je profite de ce moment pour manger une pomme que j'epluche avec mon couteau sur un banc. Quand j'ai fini, un moine assis de l'autre cote vient me voir et par des gestes demande voir mon couteau. Je lui montre ainsi que les differentes lames et ustensiles qu'il contient. D'autres hommes qui etaient la demandent aussi a voir. Une fois finie l'attraction du couteau le moine regarde par dessus mon sac pour voir ce qu'il y a dedans. Il veut voir mon carnet de notes, je lui montre aussi les photos de France mais ca ne le passionne pas plus que ca. Je lui fait cadeau de mon stylo ( qui va bientot rendre l'ame ) et d'une piece d'un euro puisqu'il aavit demande a voir une piece de chez moi. quand il me demande a voir un billet je lui dit que je n'en a pas, ni des dollars. Il faut pas pousser non plus, je ne suis pas la banque mondiale moi. En plus il a une tete un peu louche et un scorpion tatoue sur le pied. Je le verrai plus sorti de prison que moine personnellement. Mais bon l'habit ne fait pas le moine dit-on. Toujours par des gestes il me demande finalement si je ne veux pas lui donner mon couteau. Alors la mon gars tu peux rever! D'abord c'est un cadeau, ensuite je ne suis pas bouddhiste donc moi les histoires de dons ca ne me touche pas et en plus chez nous quand on offre un couteau il faut donner une piece en echange ( meme si je n'y crois pas )! Il fait un peu la grimace mais semble se resigner. Nous montons dans le bus et croyez moi si vous voulez mais environ 400 metres plus loin, une dame qui y etait depuis le debut demande a descendre! C'est a dire qu'elle a attendu une heure entiere a la "station" de Pak Chom pour se faire deposer 400 m plus loin a la sortie du village! Elle aurait pu marcher un peu surtout qu'elle n'etait pas chargee mais elle ne devait pas etre pressee. Quoiqu'il en soit elle me fait un sourire en partant meme si on ne s'est rien dit de tout le trajet. Je suis le seul touriste au fait. Le moine decide de revenir a la charge et s'assied derriere moi. C'est amusant d'essayer de se comprendre par gestes sauf quand les gestes n'ont pas la meme signification pour les deux interlocuteurs. Il me sort quelques amulettes de formes phalliques ( dont une ressemble a un sex toy ) ainsi qu'un collier avec cinq ou six petits phallus sculptes dans du bois attaches a une cordellette fluo. C'est une ceinture en fait mais je n'ai pas trop compris a quoi ca sert. Les phallus doivent avoir une portee de puissance j'imagine. Je me dis que comme je lui ai fait deux petits cadeaux il veut m'en faire un en retour et me demande de choisir. Quand je mime le fait de garder un des objets il ne parait pas vouloir me le donner comme ca alors je lui rends son attirail. Il fouille encore dans son sac et en ressort des amulettes a l'efigie de Bouddha une sculptee dans le bois et une en argile ainsi qu'une pierre volcanique legerement polie par l'eau ( je pense ) et une demi machoire d'un animal que je ne reconnais pas. La encore je mime le cadeau mais aucun encouragement de sa part a ce que j'en garde un. Je lui demande alors le prix, je veux bien lui acheter une de ses choses pour lui faire plaisir si c'est pas trop cher, et il me fait signe 5 avec sa main. 5 baths ca fait pas cher du tout, ca doit etre plus mais je fais l'innocent et sors une piece de 5 baths. C'est effectivement plus cher, A son tour il sort un billet de 100 et me remontre cinq avec sa main. 500 bath pour un caillou ou un morceau de mandibule faut pas pousser non plus! Je lui rends a nouveau ses "amulettes". Il ressort la ceinture avec les phallus et me fait signe qu'il veut l'echanger contre le couteau. Je lui fais un grand sourire en lui faisant comprendre que non. Je reste courtois mais je ne vais quand meme pas echanger un couteau dont mes amis m'ont fait cadeau contre une ficelle fluo avec des bites en bois!!! Vous pouvez me prendre pour un mecreant ou un con de touriste occidental mais moi je trouve que pour un moine bouddhiste il a encore pas mal de chemin a faire pour se separer des besoins materiels. Il continue a me sortir des objets de son sac de "Sport Billy" : des fonds de creme qui sentent un peu le moisi, une huile avec des morceaux de bois aromatiques et meme une montre que quelqu'un lui aura offert. Il a l'air de vouloir me vendre quelque chose. Je suis un brave gars mais tous ces trucs sont a 500 baths et de l'huile aromatique j'en ai achete un flacon a Chiang Dao pour dix fois moins cher et encore je n'avais pas negocie. Il essaie de m'expliquer des choses par des signes mais je ne comprends rien, alors je sors le guide et l'ouvre a la page ou quelques phrases sont ecrites en thai et lui montre "je ne comprends pas". Il est interesse par le guide et le regarde un moment. Il y trouve une enveloppe dans laquelle j'ai deux cartes postales achetees a Pai et un petit marque page. Il regarde les cartes et me demande s'il peut garder une des cartes, celle avec une vue sur des cabanes traditionnelles sur pilotis. Je suis bon prince et accepte. Quand il me rend le guide il a carrement garde l'enveloppe avec les deux cartes, meme celle que je trouvais jolie montrant la boite que les vendeurs de tickets ont dans les bus. C'est une longue boite cylindrique compartimentee dans laquelle il y a des rouleaux de tickets de differentes valeurs de prix et le vendeur deroule plusieurs tickets pour obtenir la somme de votre destination, un peu comme des timbres. Il y range aussi les pieces qu'il secoue quand il s'approche pour faire payer les passagers. C'est une carte que je comptais garder pour moi parce que la photo etait jolie et representait une image typique du voyage. Et bien ce moine "mort de faim" me l'a taxe! Je ne vais pas faire un scandale a un moine quand meme donc je ne dis rien. Apres ce dernier forfait le moine roupille un peu puis va s'asseoir a l'avant. Quand il quitte le bus pas un regard, pas un sourire. J'avais ete un peu decu a Chiang Mai mais lui ne va pas me reconcilier avec les moines bouddhistes thailandais. Bon passons. Quand le bus arrive a Nong Khai vers 13h30 je reste le seul passager et surtout le seul a avoir fait le trajet de bout en bout. Depuis Pak Chom nous avons suivi le Mekong et la pension que j'ai elue se trouve aussi sur les rives de ce fleuve et le restaurant, ombrage, offre une vue imprenable. Meme s'il est marron et qu'il ne donne pas une impression de puissance le temps semble s'ecouler un peu plus lentement assis a table devant un petit plat. Nong Khai n'offre pas grand chose de particulier, mais depuis l'ouverture du pont de l'amitie avec le Laos en 2000 la ville est en plein essor, car elle est devenue un point de passage incontournable entre les deux pays. Le haut des berges du Mekong ont ete amenagees en promenade et les restaurants profitent de ce lieu calme pour s'installer. Comme un peu partout en Thailande une partie de la cuisine est encore faite sur de petits rechauds en terre cuite dans lesquels sont entretenues des braises de charbon de bois. La promenade se prolonge jusqu'au marche couvert long de plusieurs centaines de metres ou l'on trouve un peu de tout pour la maison ou pour des petits cadeaux. Il y a meme des boules de petanque a 200 bath ( soit moins de 5 euros ). Un petit quai sert a embarquer les marchandises sur de longues barques qui vont traverser pour approvisionner le Laos. Dans la rue un amoncellement de cartons et objets en tous genres obstruent le trottoir et sont descendus sur le quai par une rampe et recuperes par une armee de "dockers" qui les charges dans les freles embarcations. Dans une petite rue j'assiste au raccordement electrique d'une boutique. Tu vois papa, les conditions de securite en electricite sont bien respectees ici aussi : l'echelle en bambou n'est pas un conducteur. Dans le bus en venant j'ai commence a sentir les courbatures de ma descente d'hier et maintenant j'ai vraiment mal quand il s'agit de descendre ne serait-ce que d'un trottoir. Et je ne me sens meme pas d'aller me faire masser parce que le moindre contact avec mes mollets me fait mal. Les massages ca doit etre tonique d'accord mais je ne veux pas les transformer en torture. Je n'ai donc pas trop fait grand chose ici. Quelques promenades dans les rues a la recherche du marche alimentaire ( pas super ) et des pauses a regarder le Mekong. Toni, un routard italien, vient discuter une petite heure avec moi puis s'en repart. Pendant une autre de ces pauses un groupe de cinq lyceens vient m'interviewer en anglais. Ca fait parti de leur devoir d'anglais d'aller au contact des etrangers pour apprendre a parler. Chacun a leur tour ils se presentent et me posent une question sur ma presence en Thailande et a Nong Khai en particulier. Ca dure un petit quart d'heure et se termine par une sceance photo obligatoire. Au bout du troisieme jour pour vaincre le mal par le mal j'ai loue un velo pour aller visiter un parc en dehors de la ville. Le Sala keo koo est un grand parc plein de sculptures plus ou moins geantes ( 15 metres facile ) qu'un artiste un peu chamane a cree pour raconter ce qu'il aurait vu apres avoir vecu avec un ermite dans une grotte. Sont donc rassemblees la un florilege de divinites bouddhiques et hindous autour de nombreuses statue du bouddha. Une de ses creations represent la roue de la vie avec les differentes phases de la vie des hommes du foetus a la mort ainsi que les cinq sens et quelques trucs un peu plus bizarres. Bien sur il y a toujours l'etang ou les ecoliers nourrissent les enormes carpes et poissons chats ainsi que les cyclides. Dans une marre je repere des tetards transparents. Inspires eux aussi par l'artiste? Dans une petite haie j'entends bruisser les feuilles et vois partir un serpent mais je n'ai pas pu le photographier cette fois. Dans un batiment du parc quelques objets de l'artistes sont exposes ou entreposes au milieu de statuettes deBouddha. Au troisieme etage il y a meme tout un tas de photos de l'artiste de sa jeunesse aux derniers instant de sa vie dans son lit d'hopital avec perfusions mais toujours le sourire. Le lit est d'ailleurs dans un coin avec une baignoire posee dessus. Toujours cette etrange habitude thailandaise de gacher des endroits qui pourraient etre beau avec des objets anachroniques. Parce que meme si ca peut paraitre un peu gros comme sculptures parfois la balade est assez agreable et les statues sont bien faites. Pendant ces quelques jours je me rends compte que ca fait bientot un mois que je suis en Thailande et j'ai l'impression de ne pas avoir fait grand chose de tres interessant. Mais je me dis aussi que si ca se trouve l'Asie ne doit pas se visiter comme le reste des pays que j'ai traverse. La plupart des gens parlent de la Thailande comme d'un paradis ou les gens sont gentils et souriants. Je pense qu'effectivement le sud de la Thailande ( ou j'irai en revenant du Cambodge avant de rentrer en France ) a des paysages magnifiques. Et c'est vrai que dans l'ensemble les Thailandais sont gentils et souriants pour un Francais fraichement debarque de son pays ou beaucoup de gens font la gueule ( non pas tous! regardez moi par exemple ) mais a mon avis pas autant que les ni-Vanuatu qui en plus viennent vous parler. C'est vrai qu'il y a ce petit probleme de langue qui me ( nous ) bloque un peu. En plus honnetement je commence a fatiguer un peu de bouger mais il y a quelques trucs que je veux absoluement voir en etant dans le coin. Donc je crois que je vais prendre la fin du voyage un peu plus tranquillement en ne faisant que les gros sites que j'ai repere et en prenant plus de temps a chaque fois. J'irai un peu moins chercher les coins calmes et peu visites ( chose que je n'ai pas trop fait de toute facon ) a moins qu'on m'en conseille un inevitable. De toute facon apres un petit calcul il me reste juste assez de temps pour tout voir avant mon retour. Ces quelques jours face au Mekong m'auront permis de me remettre un peu les mollets en etat meme si je ne suis toujours pas alle me faire masser. Et oui un peu paradoxal parfois : deux semaines au Vanuatu sans se baigner, un mois en Thailande sans massage ni balade en elephant...
La veille de l'expiration de mon tampon de touriste je prends la route pour le Laos. Un tour en tuk-tuk, un tampon thailandais, un tour en bus pour traverser le pont de l'amitie et me voila cote Laotien.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

cote securite il n'y a que l'echelle.pas de ceinture ,pas de gants,pas de casque.pour le reseau la ily a du travail .Ilva falloir que je rempile.Bisous Papa

Anonyme a dit…

Ah Papa a décidé d'aller en thailande! y a aussi moi qui sourit en france. Je savais pas que tu devais aussi aller au cambodge. C'est vrai que tu a pas fais grand chose en 1mois. Bisous alec

Anonyme a dit…

La politique c'est compliqué là-bas... il vaut mieux être député blanc qu'maire rouge...

Spéciale dédicace à Matthieu.

Grigo a dit…

Magnifique Julien!

Anonyme a dit…

merci !

j'espère que les évènements actuels dans le coin t'ont épargné...