samedi 12 juillet 2008

Otavalo, le village marché

Deux heures plus tard et un film de Bruce Lee ( manquent quelques minutes pour la fin ) j'arrive à Quito, je descends du bus, je rentre dans le terminal, trouve un guichet pour aller à Otavalo, achète le billet et à peine assis le bus démarre. Par contre entre la taille de la ville et les habituelles tergiversations de départs, c'est à dire je m'arrête dès que je vois des gens sur le bord pour savoir s'ils veulent monter, on met plus d'une heure à sortir de la capitale. Et le truc c'est que ça marche de s'arrêter pour embarquer les gens, au départ nous n'étions qu'une dizaine dans le bus et à la sortie de la ville il était plein avec quelques personnes debouts. La technique est tellement habituelle que certaines personnes ne rentrent même pas dans le terminal mais attendent à la sortie que le bus passe. Cette fois nous avons droit à "Léon" ( El perfecto asesino ), je l'ai vu à Riobamba mais cette fois c'est en espagnol. En deux heures trente nous rrivons à Otavalo. Ici aussi le ciel est gris et les montagnes entourent la ville. Je marche un peu pour arriver à l'hôtel que j'ai choisi, une musique de père Noël se fait entendre. Un son de xylophone comme une berceuse. Je suis assez surpris de voir d'où elle vient : c'est le camion poubelle. La musique est très forte quand on est à côté mais c'est certainement pour couvrir le son de la télé dans les maisons. La musique est là pour que les gens sortent leur poubelle au dernier moment et que les rues restent propres. C'est assez efficace comme technique et plutôt original. L'hôtel n'est pas tout à fait dans le centre mais au moins demain matin je serai plus près du marché aux animaux. Un marché artisanal a lieu tous les jours sur la bien nommée place des ponchos. Les commerçants sont en train de plier leur stand. Je dois confirmer mon vol pour mardi auprès de la compagnie. J'appelle donc copa airlines, je n'entends pas très bien ce que me dit la femme à l'autre bout mais je comprends que je dois en fait appeler Malaysia airlines, la compagnie qui gère tous mes vols. Donc je cherche sur internet le numéro de Malaysia airlines en France, j'appelle sauf que Malaysia airlines à Paris n'est ouvert que du lundi au vendredi de 8h à 17h30. Avec le déclage horaire c'est donc fermé pour deux jours et je dois confirmer mon vol 72h avant. Il faudra que j'appelle le service 24h/24. On verra demain. Le soir je goûte le Yahuarlocro, une soupe à base de viande de mouton, d'après le goût il doit y avoir des morceaux de tripes. Pour accompagner je commande une chicha mais cette fois elle est alcoolisée. Elle a un peu l'amertume de la bière, n'est pas très forte alors je bois plus de la moitié de mon verre. Je me couche assez tôt parce que demain pour profiter du marché aux animaux je me lève à 6h. Donc réveil 6h ce samedi matin, je m'habille et je file au marché aux animaux un peu en dehors de la ville. le marché commence à quatre heures du matin mais maintenant les marchands sont presque tous arrivés. Comme d'habitude tout est bien rangé : les poules avecles poules, les cuies avec les cuies, les cochons avec les cochons et les vaches avec les vaches. Quelques moutons, chèvres, chiens , chats, canards, oies, coqs de combat et deux lamas viennent compléter le tableau. Les cuies ( cochons d'inde pour ceux qui auriat oublié ) sont dans des petits parcs ou des paniers où on les entend couiner. Les prix vont de 4 à 7 dollars en fonction de la grosseur. Les marchandes les attrappent par le cou et les glissent dans les sacs de toile que leur tendent les clients. Les poules subissent le même sort ou sont attachées ensemble par les pattes et pour 6 dollars la paire on peut emporter un bouquet de plumes. Les gens les tiennent par les pattes la tête en bas, un peu comme un bouquet de fleurs. Celles qui sont dans les sacs continuent de bouger, c'est comme ça que je vois avancer un sac sur le sol. Les coqs continuent de chanter dans leur prison de toile. C'est vraiment pas la bestiole la plus intelligente. Les poules sont stockées dans des caisses de plastique dont certaines permettent de sortir la tête. Les poussins entre 1 et 2 dollars selon la taille et qu'ils sont pour faire de la viande ou des oeufs se vendent dans des sacs en papier. Mais les prix varient d'un marchand à l'autre : 1 dollar pièce chez celui-ci et juste à côté 1,40 alors que le suivant les fait à 5 dollars les trois. Je passe du côté des grosses bêtes, les cochons de toutes tailles se cotoient. Généralement les marchands n'en ont qu'un ou deux mais ça peut aller jusqu'à cinq. La partie amusante c'est quand deux cochons ont décidé de se battre : un cochon de 50 ou 60 kg qui a décidé de tirer sur sa corde secoue facilement son propriétaire surtout si c'est une femme ou un enfant d'une dizaine d'année. Mais ils ont le coup pour calmer l'animal. Certains porcelets ont tout juste quelques semaines et se vendent déjà 20 dollars alors que les gros de 50-60 kg tournent autour de 70-80 dollars. Un jeune homme vend une laie qui doit peser 150 kg mais je n'ai pas entendu de prix pour cette bête qui fait facilement le triple de taille des autres. Dans ce coin ça couine, ça grogne, ça hurle même parfois quand un client essaie d'emmener la bête qu'il vient d'acquérir. Dans un autre coin des marchands de corde étalent leurs produits. De l'autre côté d'un autre barbelet ce sont les vaches qui sont vendues. Un veau se négocie autour de 240 dollars, une vache s'est vendue devant moi pour 400 dollars et je n'ai pas su le prix des taureaux dont certains ne sont pas plus calme que les cochons, il faut se pousser quand ils ont décidé de bouger. Il n'y a aucun box pour tous ces bestiaux et on déambule au milieu d'un véritable troupeau. Je me rends compte à un moment que je n'ai pas trop peur de me trouver entourr de ces bestioles qui d'habitude m'inquiéte plus que ça. Alex désolé je n epeux pas te ramener la grosse vache que tu m'as demandé, j'aurais dû payer une surtaxe à l'aéroport, alors ej te l'ai prise en photo. Au dessus du marché les stands de bouffe sans lesquels le marché ne serait pas un marché sud américain. Soupes de poule, patates, oeufs dur, porc rôti, maïs, morocho sont servis de bonne heure. J'opte pour quelque chose de plus sucré, à 7h30 je ne suis pas soupe de poule, j'achète quelques chilenos : des beignets de je ne sais trop quoi mais c'est bon. Je passe plus de deux heures au milieu des animaux à regarder aussi la population locale. Les femmes ont de très belles jupes : simples, droites, longues jusqu'aux pieds, sombres mais associées à un chemisier blanc satin bouffant brodé de rose ou bleu clair avec des brillants et une étoffe assortie à la jupe qui croise sur le buste c'est très élégant. Autour du cou elles ont des colliers de perles dorées. Elles portent des sandales noires en velours alors que celles des hommes sont blanches et en toile. Les hommes portent un pantalon blanc, souvent un poncho et tressent leurs cheveux longs coiffés d'un chapeau. Les négociations vont bon train mais chacun y trouve son compte. Les touristes très présents ( dont je fais totalement partie )profitent de cette foire pour faire des photos d'un autre siècle chez eux. Ça nous semble tout à fait exotique mais il y a peu ça se faisait chez nous. Et ça se fait encore dans certaines campagnes, à l'occasion de certaines fêtes, mais à cette échelle et tous les samedis je ne crois pas. Je retourne en ville pour aller dans le marché alimentaire. Je vous ai déjà quelques fois parlé des marchés masi je n'avais jamais pris de photos. L'erreur est un peu corrigée. Une nouveauté cette fois, au rayon viande je découvre sur un plateau trois foetus de veaux. Je ne sais pas trop comment ça se prépare ni si c'est meilleur que le veau mais c'est assez impressionnant. Les mandarines sont à 1 dollar les trente pour les tailles normales et 1 dollar les quarante pour les petites. Quarante mandarines pour un dollar!!! Je m'achète un morceau de pastèque et me dirige vers le marché artisanal qui repousse les "marchands de tout" dans les rues adjacentes. Les marchands de dvd et cd ont presque tous une télévision et diffusent tous le même spectacle de rue de Juanito et Richard deux comiques qui font s'arrêter les passants. C'est vrai qu'ils sont assez drôles. Amusant aussi le marchand de produit pour se laver les yeux. Par son discours comique il attire aussi de nombreux badauds et essaie de les interpeler sur la nécessité de se laver les yeux avec son eau de pomme au même titre qu'on se lave les dents ou les pieds. Le marché artisanal s'est étendu sur les rues jouxtant la place et des dizaines de commerçants proposent plus ou moins les mêmes produits. Ce qui rend difficile de croire que tout ça est de l'artisanant local. Surtout quand on voit une marque d'écharpe en alpaga que j'avais déjà vu en Bolivie et au Pérou. Hamacs, sacs, tapis, colliers, chemisiers, pulls, gants, bonnets, porte-monnaie, flûtes de pan, quena, charangos, ponchos, écharpes, nappes, statuettes, objets en pierre... si vous voulez vous équiper en déco sud américaine vous savez où venir. Les marchands d'habits pour locaux et les produits de consommation courante se vendent aussi dans les rues du centre qui est totalement voué au marché le samedi matin. Le midi je mange deux assiettes de porc rôti avec des maïs et cette sorte de purée orange. Les mendiants font le tour des échopes avec une assiette et les cuisinières leur donnent quelques grains de maïs, un bout de viande ou une patate. Encore un tour dans les allées du marché, je repère un pickpocket qui ouvre la poche du sac d'un gars sans rien y prendre, il va peut-être y revenir, je préviens la victime que sa poche est ouverte et juste après je vois le voleur qui fait demi tour. Je le regarde faire un petit moment mais je ne le vois rien prendre et il part finalement. Pour me reposer un peu les jambes je vais manger une glace. Vers 14h les premiers marchands dans les rues les plus excentrées commencent à plier leur étal. Je repase par le marché alimentaire. L'agitation matinale s'est calmé et les stands commencent à fermer aussi. Je me pose pour prendre un jus de mûres. En fin d'après midi je vais m'acheter un livre dans une librairie qui vend des livres dans différentes langues. Cette fois j'en cherche un en anglais, dans un peu plus d'un mois je serai en Nouvelle-Zélande et j'ai besoin de parfaire mon vocabulaire. Je choisis "A farewell to arms" que je traduis par "l'adieu aux armes" d'Hemmingway. Ca me sert bien ce voyage pour lire plus que d'habitude. Le lendemain matin je vais déjeuner au marché : un café ( c'est rare pour moi mais de temps en temps je me laisse tenter ) avec un beignet et en ressortant je m'achète une sorte de pain au chocolat dans une pâtisserie. Je retourne chercher mon sac et direction le bus pour Quito.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca en fait de la vie tout ça !!
Je me souviens pitchoun, on allait acheter de temps en temps un cochon d'Inde sur le marché de Pertuis juste à côté de l'entrée de la mairie et j'étais extasié devant les quelques animaux vendus. Ce spectacle d'un marché immense devait être hallucinant (petite parenthése la vie du cochon d'Inde durait souvent pas longtemps le chat ayant vite fait de le croquer).
J'admirais ta démarche de globe trotteur mais si en plus tu deviens justicier sans frontière en défendant les honnètes gens des méchants piques-poquettes tu vas vraiement devenir un super héros. ;o))
Thieu

Anonyme a dit…

tes cheveux ont repoussés ou bien les Péruviens sont moins sensibles à ton charme que les boliviens ?

As-tu croisé un Jacques Chirac local qui tatait le cul des vaches ?

Anonyme a dit…

ok ok... les Ecuadoriens... j'avais pas lu les messages précédents... je suis en vacances moi !

Anonyme a dit…

En route pour le Panama... et son fameux canal.
Ici, en bord de Vienne, nous n'avons pas une minute à nous : les enfants d'abord puis les visites. Et même le Futuroscope. On ne se prive de rien pendant que toi tu galères !
Mais on pense beaucoup à toi quand même. Rémy et Clément te disent : "prépare-toi, on arrive bientôt".
Bises
Maman et Papa