mercredi 2 juillet 2008

Machu Picchu


Donc réveil vers 6h10, je me prépare tranquillement, vers 6h20 la femme de l'hôtel vient taper à ma porte au cas où je dorme encore. Le programme est celui-ci : prendre le premier bus pour Quillabamba à 7h descendre à Santa Maria, de là attraper un minibus qui va jusqu'à Santa Teresa et de là prendre un colectivo ( minibus aussi mais c'est pour éviter les répetitions ) jusqu'à la station hydroélectrique et enfin marcher deux heures jusqu'à Aguas Caliente, le village au pied du Machu Picchu. A Macchu Picchu je monterai tôt le matin, y resterai jusque vers midi avant de refaire le chemin inverse et arriver le soir à Cusco. C'est un peu la course mais je suis vraiment à la bourre. Tout ce périple doit prendre à peu près la journée et permet d'éviter de payer 80 dollars ( plus ou moins ) de train entre Cuzco et Aguas Caliente seul moyen officiel d'y aller puisqu'il n'y a pas de route. Seulement l'entreprise Perúrail qui gère le train est chilienne ( ou anglaise j'ai entendu les deux ) et donc ne profite pas aux péruviens et en plus il parait que les paysages sont superbes sur la route. Les premiers à m'avoir donné ce plan sont Catherine et Sébatien que j'avais rencontré à Esquel en Argentine, après plusieurs personnes m'ont confirmé l'avoir fait. Donc le taxi me dépose au terminal qui mène à Quillabamba. Seulement le premier bus ne part qu'à 8h sinon il faut prendre un minibus, plus cher et surtout plus inconfortable. J'attends donc. Je prends un jus de quinoa chaud avec un morceau de gateau comme les gens du coin. Le jus de quinoa est en fait mélangé avec de la pomme pour donner un peu d'épaisseur. C'est chaud, nourrissant et surtout bon. C'est vrai qu'au début je n'étais pas très chaud pour goûter aux produits vendus directement dans la rue et faits "maisons" ( souvenez-vous l'histoire de la linassa dans "Villazón, Potosí" ). En fait les gens vendent un peu ce qu'ils veulent dans la rue et ces jus du matin sont servis dans des verres que la vendeuse nettoie en les passant dans un seau d'eau puis les sèche avec un chiffon. Donc si au début de la matinée on peut penser que l'eau et le chiffon sont propres ensuite c'est moins sûr. Mais je crois que mon estomac et mon esprit se sont faits à l'idée que ça passe. En plus je choisis des boissons chaudes en général. Bon passons, après Matthieu va dire que je parle trop, mais ça intéresse peut-être des gens ( comme ma maman ) de savoir ce que je mange et si un jour je meurs d'une intoxication alimentaire on saura où chercher... Un couple que j'avais vu au musée de l'Inca prend le bus de l'autre compagnie et ils ont bien fait parce que le mien ne part finalement qu'à 8h25. Ils essaient toujours de remplir les bus et les retardataires ont souvent des places. Nous passons par Ollantaytambo ( encore un truc pénible à prononcer, je vous dit pas pour demander un ticket de bus! ). Ensuite commence la montée dans une vallée profonde vers un col dominé par un sommet enneigé. La descente est plutôt éprouvante pour les freins, au début je ne comprenais pas pourquoi de temps en temps le bus s'arrêtait, mais quand nous avons fait la pause repas devant une petite cabane au bord de la route et que j'ai vu le chauffeur lancer un seau d'eau sur les freins j'ai compris. Un nuage de vapeur est sorti de derrière la roue indiquant bien que ça chauffait la derrière. Nous arrivons à Santa Maria vers 14h30. Nous somme directement "pris en charge" par un minibus qui va nous mener à Santa Teresa. Je dis nous parce qu'une française est avec moi, Nathalie, parisienne qui prend le même trajet et quatre israëliens qui s'arrèteront cette nuit à Santa Teresa pour voir le match Allemagne-Turquie de la coupe d'Europe. Une femme d'une trentaine d'année et son bébé montent devant. L'ambiance est bon enfant, je discute un peu avec la femme et le chauffeur pendant qu'un des isarëliens filme la route qui défile au bord du précipice, jusqu'à ce qu'un de ses amis demande au chauffeur de ralentir un peu. C'est vrai que parfois on a l'impression que ça rérape un peu. Une heure et demi plus tard à Santa Teresa nous prenons un autre minibus pour la station Hydroélectrique. En 1998 un accident à cette même centrale avait provoqué l'inondation de toute la vallée et la rupture du pont. Pendant quelques mois les gens traversaient la rivière grâce à une tyrolienne, puis une passerelle. Un nouveau pont a été inauguré depuis peu. Quand nous arrivons à la station le train est là mais c'est un peu cher pour nous et de toute façon nous avions prévu de marcher. Nous voici donc partis à suivre le chemin de fer. La nuit commence à tomber et vers la fin je dois sortir ma frontale. La lumière des lucioles n'est pas suffisante et surtout le bruit de certains animaux de nuit est plutôt inquiétant. Au bout de deux heures de marche nous arrivons en vue des lumières d'Aguas Calientes appelé ainsi en raison des eaux thermales qui soulagent les touristes après une journée au Machu Picchu. Rapidement nous trouvons un hôtel pas trop cher sur la place centrale. Nous partageons une chambre Le couple du musée est déjà là. Je les croyais américains en fait d'après leur inscription au registre elle est française et lui suisse. Nous allons acheter notre billet d'accés aux ruines pour demain parce que ce serait dommage de devoir redescendre les chercher. Le point de vente des billets se trouvent en ville et pas à l'entrée du site, 122 soles ( près de 30 euros, ils profitent bien de leur merveille du monde ). Sur le billet il est inscrit qu'il est interdit de mener de la nourriture et des bouteilles jetables sur le site ainsi que quelques autres précautions habituelles. Le village est totalement voué au tourisme avec des restaurants et des hôtels partout, mais ça ressemble beaucoup à une station de ski des Alpes. Le lendemain matin nous nous levons à 4h pour entamer la marche d'une heure et demi qui mène à l'entrée. Bien sûr il y a un bus mais pourquoi faire simple... Pendant une bonne moitié du chemin un chien nous accompagne et nous montre les escaliers à suivre. Là encorela frontale est utile parce que la lune ne passe pas à travers les feuilles des arbres qui recouvrent le sentier. Vers six heures moins le quart nous sommes en haut. Il y a déjà quelques personnes et derrière nous le couple franco-suisse arrive avec Jessica une fille que connait Nathalie. A 6h on nous laisse rentrer. Au même instant les premiers bus déchargent leurs premiers passagers. Ça foutles boules de les voir tout frais alors qu'on vient de se farcir je ne sais combien de marches. Certains courent. Le site est juste après l'entrée, on tombe directement sur les silos, sortes de maisons reconstituées avec toit de paille qui ressemblent à celle d'Astérix. J'espère que nous n'allons pas visiter le parc Astérix. En montant sur la gauche nous escaladons les marches qui mènent aux andenes dominant le site. Nous voilà en face de la photo la plus connue du Pérou. Honnêtement j'ai été déçu au premier regard. Déçu pourquoi? J'ai eu un peu de mal à mel'expliquer. Au début j'ai mis ça sur l'impression que le site paraît petit et en fait je crois que j'ai été déçu par moi même. Déçu de ne pas être plus ému que ça devant cet endroit dont je rêvais depuis tout petit. Certaines personnes restent ébahies, d'autres poussent des cris pendant que les autres posent pour la photo. La vallée au dessous du site vaut le coup d'oeil à elle seule : profonde, entourée de sommets abrupts couverts d'une végétaion luxuriante. J'essaie de trouver un point de vue plus haut en allant vers le pont de l'inca mais le chemin s'enfonce le long de la colline sans s'élever et j'arrive jusqu'à voir un sentier qui passe sur le flanc d'une falaise, je rebrousse chemin. Il est bientôt 6h30 et l'entrée pour le Wayna Picchu ( le sommet qu'on voit en arrière plan des ruines ) se fait à 7h et ils ne laissent passer que 400 personnes par jour. Nous traversons les ruines pour aller faire la queue. Pendant que nous attendons le soleil sort de derrière les montagnes et les nuages viennent couvrir le site. Je suis enregistré comme le 140 ème à entrer. Le chemin qui monte au sommet du Wayna Picchu est très raide et quelques hautes marches aident à y monter. Sur la fin il y a encore des cultures en terrasses et les escaliers pour y accéder sont très raides et étroits, il faut monter sur le côté pour avoir une bonne assise. D'en haut les ruines sont totalement écrasées ce qui donne une image plus géométrique du site. Sur le temple du soleil on peut déjà voir les nuées de touristes. Nous restons un peu au sommet mais un garde pousse les gens à continuer leur chemin pour permettre aux suivants d'accéder à la vue. On a le choix entre redescendre ou aller jusqu'à la grotte de la lune. La grotte de la lune est à encore une heure et demi de marche et je n'ai pas trop le temps, je veux voir les ruines. En bas Nathalie ressort du site pour acheter de quoi manger aux kiosques devant l'entrée. Elle est dégoutée de voir que tout le monde a apporté à manger et à boire et que personne ne dit rien. Moi j'ai un fond de bouteille d'eau et deux bouts de pains qui me restent d'hier. Je erre un peu dans les rues entre les maisons, je tombe sur un wisqacha : animal andin entre le lapin et l'écureui. Pendant que je marche je me demande si je fais bien de repartir à midi. La marche de ce matin m'a bien fatigué et je n'y reviendrais surement pas tous les ans. Je vais voir comment je serai à midi et j'improviserai. Je m'arrête près des sites intéressants et j'attends que les guides passent pour raconter à leur client ce qu'il y a à savoir. La tombe royale ici, le condor taillé dans la pierre où des offrandes étaient déposées, c'est impressionnant de voir que la roche mère servait aussi parfois de mur ou de lieu de méditation avec une source qui venait s'y perdre. Une fois le groupe passé je peux prendre la photo. Parfois les groupes s'enchainent et je dois attendre un peu mais au moins je peux croiser les explications en espagnol, anglais ou français. Il y a beaucoup de monde et il n'est pas évident de trouver un coin sans personne pour faire une photo. Mais avec un peu de patience on y arrive. Le site est visité par 2500 à 3000 personnes par jour mais l'UNESCO demande que le nombre soit réduit à 600 ou 800. Vers midi je m'isole vers les andenes ouest, il y a peu de monde par là et on entend moins parler les gens. Je mange un bout de pain et boit un jus de fruit que j'avais acheté la veille comme en-cas. Ce sera mon seul repas de la journée. Je fais une sieste de 15 minutes sous les derniers rayons de soleil qui commence à se cacher derrière les nuages. Une sieste au Machu Picchu ça vaut tout l'or du monde. De toute façon maintenant je suis bien décidé à rester ici cette nuit et j'espère que le ciel ne va pas trop se couvrir pour avoir droit aux lumières vespérales. Au détour d'un mur je tombe sur deux femmes en train de méditer comme les gens de Pisaq, en plein milieu de ma photo! Quelques lamas hantent les ruines et maintiennent l'herbe rase. Sur les andennes est ce sont des jardiniers qui coupent l'herbe trop haute. L'après midi je suis les guides dans les temples du soleil, celui aux trois fenêtres. Ils expliquent que le site de Machu Picchu a été construit suivant l'axe nord-sud qui correspondent au Wayna Picchu et au mont Machu-Picchu et que telle pierre servait de base pour ça. Cette autre sculpture dans la roche mère qui indique l'axe nord-sud a été endommagée lors du tournage d'une pub pour une bière. On ne sait pas trop ce qui a causé la fin de la cité, si elle était abandonné avant l'arrivée des espagnols, si c'est à cause d'eux ou plus tard, toujours est-il que la cité n'était pas terminée quand elle a été vidée de ses habitants. Pour preuve les restes de ces canalisations taillées mais pas placées. Le système de canalisation fonctionne toujours ( peut-être restauré par les archéologues ) et l'eau coule. Quelques phénomènes d'acoustique étranges sont à noter. Par exemple dans un temple rectangulaire avc des niches tout le long des murs si vous parlez dans une niche à un coin, on vous entend très bien dans la niche opposée. De même la place centrale bénéficie d'une sonorité étonnante, les murs de part et d'autre réfléchissent le son parfaitement. Je me suis trouvé sur cette place à un moment et j'entendais très bien les commentaires de la guides située à plus de 50 mètres de moi. Ça devait donner l'inti Raymi ici! Vers 15h30 je retourne vers le pont de l'Inca, j'ai entendu quelqu'un dire que c'est à seulement vingt minutes. Je devais en être proche ce matin. Effectivement quelques centaines de mètres plus loin, contre la falaise je vois trois morceaux de bois maintenus par un mur en pierre sèche. Si on peut y passer j'y vais. Mais le sentier se termine un peu avant, dans la falaise quatre barres de fer tordues témoignent de la présence d'un ancien passage mais certainement pour des raisons de sécurités il a été détruit. Tant pis je me contente de le regarder de loin avec Denis qui m'a rejoint à cet endroit. Denis c'est un gars qui était avec le couple franco-suisse et Jessica ce matin dans la montée du Wayna Picchu. Je les ai dépassé alors qu'ils essayaient de se rappeler des 7 merveilles du monde originale. Je vous laisse en faire autant, deux points pour qui les trouve ( deux points seulement c'est facile avec un dico ). Sur le chemin qui nous ramène vers les ruines nous discutons un peu. Il avait prévu trois mois en amérique du sud mais son travail le rappelle en France. Il est intermitent du spectacle, régisseur sur des productions françaises, télé et là un petit film qui va se tourner en Ariège près de St Girons. Régisseur c'est celui qui s'occcupe de tout ce qui est confort de l'équipe et bon déroulement du tournage avec les autorisations nécessaires si j'ai bien compris. Je ne savais pas avant. Sur les andennes sud nous discutons avec le Machu Picchu à nos pieds. Ce matin ils sont allés jusqu'à la caverne de la lune. Une jolie balade apparemment mais qui a bien épuisé les filles du groupe qui sont redescendues vers 15h30 avec Gustavo. Un peu avant la fermeture, c'est à dire 17h, nous retournons vers la sortie. Nous aurons passé plus de 10h au Machu Picchu. Je crois que je m'en serai voulu de partir aussi vite. Ma déception du matin est oublié, j'ai beaucoup aimé surtout que depuis 16h il n'y a plus grand monde malgré le froid qui arrive. Denis m'invite à me joindre à eux ce soir pour le repas. Rendez-vous est pris pour 19h sur la place centrale. Denis redescend en bus à cause d'un problème de ménisque et moi je descends rapidement les escaliers. Je suis arrêté par des bruits dans les buissons. Je regarde un peu des fois que ce soit un ours à lunettes, il paraît qu'il y en a quelques uns par ici. Mais je ne vois que le bout d'une queue et je pense que ce sont plutôt des coatis. En descente je rattrape le couple de français que j'avais vu à l'Inti Raymi. Je descends donc avec eux. Ils me font un peu penser à Christian et Nelly, les hyérois rencontrés à Ushuaïa ( mais si rappelez-vous je les ai revu près de Salta dan sle nord de l'Argentine, si vous ne suivez pas ils vont se vexer ). Ils ont aussi beaucoup voyagé et sont très intéressants et ils ont l'air très unis aussi. Nous rentrons juste avant la nuit et discutons encore un peu au pied du village. Vers 18h15 je rentre à l'hôtel d'où j'avais pris toutes mes affaires ce matin. Malheureusement pour moi Nathalie n'est pas là et elle a la clef. Je décide de sortir en ville pour la chercher elle m'avait parlé du marché artisanal. Et je n'ai pas fait 30 mètres devant l'hôtel que je la vois arrivée. Vers 19h10 nous sommes sur la place et Denis, assis au bar nous fait signe. Nous attendons un peu les autres qui doivent venir à 21h mais au bout d'un moment nous nous faisons une raison, ils ne viendront pas. Ils s'étaient tous endormi en fin d'après midi et ont dû enchaîner. Vers 22h30 nous allons manger. Avec mon bout de pain et mon jus de fruit dans le ventre je commençais à avoir un peu faim. Je ne sais pas comment je fais parfois pour ne presque rien manger de la journée, mais vous voyez queje ne suis pas un si gros mangeur que ça. Nous nous couchons vers 00h30, bien fatigués. Demain Nathalie et Denis retournent en train vers Ollantaytambo et Cuzco et moi je prendrai celui de 7h dans l'autre sens jusqu'à la station hydro. J'ai pas vraiment envie de me lever à 5h pour marcher.



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les mots m'en tombent ...
Pas grand chose à rajouter à tout cela.
Tu as raison méfie toi des ours à lunette mais ne sous estime pas le pouvoir du faisan !! ;o))
En cette saison des transferts footballistique je suis content de savoir que tu à remis la main sur Wisqacha Dhorasso !! Il va signer au MPFC (Machu Pichu Football Club traduction pour les novices) ?
Thieu

Anonyme a dit…

Encore grillé par Matthieu ! zut !

Je n'ai pas trouvé de jeu de mot moisi avec Macchu pichu... désolé.

C'est vraiment bizarre de savoir que tu es passé par là... c'est vraiment le genre de coin qu'on voit en photo et dont on se dit : "je ne le verrai jamais en vrai !"

Tu as acheté un petit lama en plastique fabriqué en chine en souvenir j'espère !