samedi 28 juin 2008

Cuzco I, la cité impériale


Dans le bus un petit en-cas nous est servi et nous avons droit à "universal soldiers" avec Van Damme, je ne l'avais jamais vu et je sais maintenant pourquoi. J'ai un peu de mal à m'endormir, pourtant le bus est confortable, ça ressemble aux voyages en Argentine. Je m'endors vers 1h. Nous arrivons à 5h30 à Cuzco, une demi heure d'avance bien sûr le gars n'est pas là et j'attends dans le terminal. 6h20 toujours personne, je me décide à téléphonner au gars de l'agence d'Arequipa qui m'avait donné son numéro de téléphonne en cas de souci mais je tombe sur une machine qui m'explique des trucs au téléphonne mais je ne comprends pas bien et au bout de trois tentative la cabine me mange une partie de l'argent alors j'abandonne et je prends un taxi. J'irai à l'agence un peu plus tard dans la journée. La chambre que me donne le gars est un peu froide mais je dors une paire d'heure pour me remettre du voyage. Vers 9h30 je suis sur la place d'armes, la ville est calme pas trop de circulation, la place est même fermée aux voitures. C'est vari que c'est dimanche, c'est peut-être pour ça que le gars n'est pas venu et le taxi m'a dit qu'aujourd'hui c'est férié. D'accord certains diront que ça ne fait rien, qu'il aurait dû venir me chercher mais jeme mets à sa place, ça m'aurais bien gonflé de devoir me lever un dimanche à 5h30 pour aller chercher un touriste qui n'a qu'à prendre un taxi comme tous les autres. En fait sur la place il a l'air de se préparer quelque chose. Une section de militaire est en train de lever les couleurs du Pérou puis suit un drapeau arc-en-ciel, couleur des mouvements homosexuels sauf qu'ici je me dis que ça doit être celui de la ville. Effectivement les couleurs arc-en-ciel sont celles de l'Inca et donc du drapeau de la ville impériale Inca. Ensuite des groupes défilent : les corporations tels que les avocats, les médecins de l'hôpital St quelquechose, les notaires, les employés du ministère de la santé de la ville, etc... Et le spectacle ne s'arrête pas là, suivewnt ensuite tout un tas des groupes de danseurs dans des costumes tous plus lumineux et colorés que les autres. Tout ça est commenté par un gars sur une tribune officielle. Daniel et Nina avaient parlé de la fête de l'Inti Raymi le 24 mais nous ne sommes que le 16 juin, ils commencent tôt ici. Je ne savais pas du tout ce que c'est que cette fête de l'Inti Raymi et en regardant mon guide j'ai appris que c'est une fête inca pour célébrer le soleil le jour du solstice. Mais vous allez me dire que le solstice c'est le 21 et pas le 24. Vous avez raison le solstice c'est bien le 21 juin mais l'Eglise était passée par là pendant la colonisation et pour continuer à faire leur petite fête sans que ça ne gêne trop sa papauté ils l'ont décalée au 24 juin jour de la St Jean et de Cuzco ils sont monté au site de Saqsawaman ( pas facile à lire hein? ) au dessus de la ville. C'est ce que raconte le guide. En tout cas devant moi pour l'instant défile tout un tas de danseurs qui se donnent dans des danses aussi diversifiées que leurs costumes au son des tambours et flûtes. C'est très beau toute ces couleurs, je vous en mets un échantillon. Bien sûr devant cet afflux de public local et étranger les vendeurs sont de la partie : marchands de popcorn, gélatine, glace, artisanat, les jeunes dessinateurs de l'école d'art qui viennent vendre leurs créations, jusqu'aux filles habillés en costume traditionnel avec un petit mouton ou un lama qui se font photographier pour une pièce ( bien sûr je l'ai faite clandestinement ), etc... Mais en fait ils n'ont pas trop le droit de vendre sur cette place et la police le fait remarquer à certains de temps en temps. Mais ils reviennent rapidement. Un groupe de jeunes français fraîchement débarqués de l'avion est à côté de moi. La conversation s'engage, sur les voyages et le pays. Je me sens un peu comme un conseiller car ils me demandent quelques trucs sur ce qu'il y a à voir si ça vaut le coup mais ils n'ont que trois semaines et leur voyage semble bien organisé déjà. Mais je me suis un peu senti comme un routard qui conseille les petits nouveaux, ç'était drôle comme situation alors que j'ai encore beaucoup à apprendre sur la façon de voyager sac au dos. Je regarde le spectacle pendant un long moment. Ça finit vers 13h30, les groupes arrivent d'un coin de la place en parcourent les trois quarts en faisant une grosse pause danse devant la tribune. Au moment de manger je me fais accoster par un gars de restaurant qui parle très bien français pour avoir travaillé à Marseille. Je mange là. L'après midi je erre un peu dans les rues de la cité inca qui malgré les façades coloniales a conservé beaucoup de murs antiques comme fondations. Et là me revient une image en tête : Philippe de Dieuleveut courant dans une rue de Cusco avec toute une ribambelle d'enfants derrière lui à la recherche d'une pierre particulière sur un de ces fameux mur. Vous le savez peut-être, les incas sont connus pour leurs murs en pierres taillées et poli qui s'imbriquent parfaitement entre elles et tout ça sans le moindre mortier ou ciment. Pour ceux qui ne connaissent pas Philippe de Dieuleveut, il animait un jeu de course au trésor à bord d'un hélicoptère aux quatre coins du monde et des candidats en France le guidait pour qu'il trouve le trésor. Et cette fois là un des indices devait être près de cette pierre. Je pars donc à le recherche de cette pierre qui, dans ma mémoire, compte 17 angles. A un moment je me retrouve dans une rue qui ressemble beaucoup à celle de mes souvenirs je fouille un peu et je tombe sur une à douze faces mais pas dix-sept. Ce doit être ailleurs ou alors ej ne l'ai pas vu. Ma recherche me mène dans de jolies rues avec des petites places très charmantes. Sur une il y a une foire aux livres, j'y reviendrai. En géneral je rpofite des villes pour avancer sur le blog, parce quand j'ai marché deux ou trois heures ca me fait une bonne pause et en plus les ordinateurs sont généralement pas mauvais. Je prends un petit chocolat chaud et un bout de gateau dans un salon de thé, il fait froid maintenant que le soleil descend derrière les montagnes. Je passe à l'agence pour le tour à Choquequirao, je ne pars que le 18 mais je voudrais un peu savoir comment ça se passe. La fille qui est là n'est pas au courant de tout mais elle me dit que la veille du départ à 19h le guide sera là pour expliquer le déroulement et ce qu'il faut apporter pour les quatre jours. Le soir en passant dans une rue pleine de restaurant bien sûr je me fais accoster par les rabatteurs et un propose un prix moins cher que les autres avec une carte plus locale que des pizzas, pâtes ou plats mexicains. Le gars me demande d'où je viens et après que je lui ai répondu me propose de la marijuana. Je ne sais pas si c'est l'origine qui lui a fait me proposer ca mais c'est amusant. Je refuse en rigolant et il s'excuse. Ca ne me dérange pas, c'est même plutôt sympathique, c'est vrai que certains doivent en chercher. Après un passage à l'hôtel pour poser mes affaires je reviens manger là. La soupe criolla est un bonheur pour les papilles : un bouillon avec quelques légumes, des morceaux de viande coupés fin, des cappellinis ( spaghetti fins ) et pour finir un oeuf qui a cuit au dernier moment dans tout ca. Ensuite une truite très bonne, meilleure qu'à Cabanacondé. J'ai oublié le petit verre de vin en apéro ( sinon c'était un alccol plus fort ) le pain à l'ail chaud ( dans le four à pizza ) et le verre de limonade pour le repas. Un régal, pendant mon séjour sur Cusco j'y mangerai cinq soir. Le lendemain matin il ne fait pas trop beau encore et je ne sais pas si le soleil va percer les nuages comme la veille. Je comptais aller à Pisaq, une ruine inca à une heure de Cusco. J'attends un peu de voir comment le temps va tourner et je vais faire un tour au marché pour déjeuner. Le marché couvert est très bien organisé, beaucoup mieux qu'en Bolivie, quasiment tous les marchands ont un stand et sont rangés en fonction de leurs produits : les fruits et légumes ensembles, les marchands d'herbes pareil, les jus de fruits de même et surtout les viandes ont des travées en fonction de l'animal, une travée viande de porc, une pour la vache etc... C'est un peu plus clair qu'en Bolivie. De retour du marché c'est encore la fête sur la place, cette fois ce sont les écoles maternelles qui défilent en dansant pour un concours. En fait tous les jours qui vont suivre seront sujets à concours entre jeunes de plus en plus agés. Ce qui explique que le soir des groupes de lycéens répètent jusqu'à dix heures autour de la place dans le froid mais avec beaucoup d'entrain. Les enfants répétaient plus dans l'après midi. On dirait que cette ville est toujours en fête. 10h30 le soleil semble vouloir venir je pars donc pour Pisaq. Pour entrer dans les sites culturels de Cusco et alentours il faut un billet touristique, le complet est de 70 soles et permet de voir les ruines hors ville plus les musées et cathédrales cusqueniens et le billet partiel à 40 soles permet de voir quelques ruines. Je le prendrai sur place, les deux sont valables 10 jours. A Pisaq c'est un véritable marché artisanal qui s'étale dans les rues autour de la place où quelques marchands de fruits et légumes trouvent tout de même une place. Je mange dans un petit restaurant et pars à l'assaut du site perché au dessus du village. Un taxi, puisqu'on peut y aller en taxi ou bus par l'autre côté, m'avait dit qu'il fallait une heure et demi pour monter à pied. Ça devait être pour me décourager car je ne mets que trois quarts d'heures pour atteindre les tours de guêts après quelques escaliers vraiment raides dans les andenes. Au site principal je passe devant une gardienne qui ne m edemande pas mon billet, elle doit croire que je suis passé par le site de dessous et que je me suis déjà fait contrôlé. Tant pis pour elle. Le site principal est fait de pierres jointé parfaitement et polies contrairement aux tours et aux maisons qu'on peut voir au dessous qui sont faites de petites pierres sèches mais liées avec un mortier. Je reste un moment dans cet endroit, j'aime beaucoup ces gros murs de pierres polies, je trouve ça doux au regard. Dans un coin un gars joue de la flûte, je m'approche pour voir et je tombe sur une équipe d'illuminés. Autour du musicien six à sept personnes sont assis, les yeux fermés, les mains sur les genoux paumes vers le ciel. Encore une bande de barjots qui viennent "s'imprégner de la force que dégage le lieu". Désolé d'être aussi moqueur mais je trouve ce type de personnes ridicules. Ce genre de méditation au milieu d'un lieu sacré pour une civilisation passée est totalement déplacée à mon avis. Aussi grande qu'ait pu être la civilisation je ne vois pas ce qu'ils peuvent tirer de murs en ruine depuis des siècles et tout ça sera bien vite oublié aux heures de pointes sur le périph' parisien quand ils klaxonneront comme des tarés. Enfin, ça me fait toujours sourire un peu. Désolé pour ceux qui pratiquent ce genre de truc. Le site de Pisaq est en fait composé de plusieurs sous-sites, après ce lieu qui ressemblait à un temple avec ses murs épais abritant des niches, son petit bassin d'eau purificatrice ( d'après la guide qui expliquait à un couple ), je vais de l'autre côté de la colline où se trouvaient d'autres maisons accrochées aux flanc de la montagne avec de nombreux andenes pour les cultures. Je me promène au milieu de ce village fantôme, il n'y a presque personne. De là je peux voir le parking où les bus déchargent les touristes venus avec des agences. Les rues sont étroites et les escaliers pour monter dans le village sont assez raides. Rien à voir avec le site du dessous où les maisons ( à moins que ce ne soit un temple aussi ) s'agençaient en demi cercle sur un même niveau au dessus des cultures en terrasses. Pour atteindre le sommet de la colline je n'hésite presque pas dans les rues, je tombe juste une fois sur un cul-de-sac. C'est vrai que ça n'est pas très grand mais est-ce-que je deviendrais meilleur en orientation? Je retourne au temple par le même chemin à flanc de colline, passe par le même petit tunnel et tombe sur un groupe venu avec une agence. Sur une tour de guêt un gars déguisé en tenue de folklore leur joue un morceau de flûte et pose pour la photo dans la lumière du soleil déclinant. J'en profite pour faire la photo et j'ai l'impression qu'il me regarde de travers. Il a dû voir que je ne suis pas du groupe. Je redescends prendre un bus pour Cusco, il est plein et je fais donc le voyage debout. Vers 19h je passe à l'agence, le guide n'est pas là mais un autre m'explique un peu le parcours. Nous avons droit à un gros sac de 7-8 kg qui ira sur la mule et un autre qu'on portera nous avec ce qu'on veut. Le guide passera me prendre à mon hôtel demain matin à 5h. Ce soir je mange dans un restaurant au dessus de la place, un peu plus cher que celui de la veille mais au moins je profite du spectacle des groupes de jeunes qui répètent pour le concours. Je compte pas moins de sept groupes qui dansent dans le froid de la nuit cusquienne. En sortant je regarde un groupe d'étudiants qui présente une danse très rapide pour laquelle les garçons sont armés de gros maillets et de manches de bois pendant que les filles sautent et tournent autour d'eux. Vers 22h je suis au lit, demain départ pour Choquequirao.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Vivement les autres tomes de la vie cusquienne !!
C'est une chance d'être dans cette capitale Inca pour une fête célébrant le soleil qui est, si j'en crois mes références (Tintin et le temple du Soleil, Hergé 1949), considéré comme un véritable dieu par cette civilisation. Les couleurs sont éclatantes.
Thieu

Anonyme a dit…

Je viens de voir (et enregistrer) un reportage sur la cuisine péruvienne. Ils essaient de mettre en valeur les saveurs de chez eux et exportent même leur cuisine. A Lima, du restaurant "La Mar" aux brochettes de coeur de boeuf de Rosa dans la rue, en passant par la patisserie d'Astrid, c'était un régal pour les yeux... Qu'en pensent tes papilles ?
Bon ap. et à bientôt.
Maman et papa

Anonyme a dit…

T'es vraiment un cas, toi... tu te perds où ?

voilà pour les jeux de mots minables (c'est Matthieu qui me les a soufflés mais il ne voulait pas les assumer !)

Tu as pu vérifier la texture des grosses roches ? Il paraîtrait qu'elles ne seraient pas taillées mais moulées avec une sorte de béton local... ce qui expliquerait leur parfait ajustement et l'absence de mortier...

Ca a l'air bien joli ce pays en tout cas... Arrives-tu a identifier les différents groupes ethniques ?