jeudi 12 juin 2008

Rurremabaque partie 1 : la forêt

Le gars qui m'a vendu le ticket viens me chercher vers 18h20, le bus est dehors. Venant de La Paz, il fait une pause de quelques minutes. Quelques minutes qui durent plus d'une demi-heure pendant lesquelles je fais la connaissance d'Enrique, espagnol venu de Coroíco en camion car il n'a plus d'argent. Il espère qu'il pourra en retirer à Rurrenabaque, impossible à Coroíco. Le bus part finalement vers 19h15. Il fait nuit et les lumières du bus ne marchent pas. Le bus est plein et il fait chaud. Il est tellement plein qu'un homme à côté de moi s'assied sur un petit banc qui traine au milieu de l'allée et dans la nuit il va même se coucher par terre juste devant un tas de couvertures qui protège une petite fille. Dans le noir on ne voit pas la route, je pensais que ça serait mieux de ne pas voir le précipice mais au contraire de le savoir là, c'est encore plus angoissant. Surtout qu'on croise pas mal de camions cette nuit. Mais le chauffeur a l'air prudent, à tel point que les autres bus nous dépassent. Mais tant mieux, nous n'arriverons pas à 6h du matin comme ça. Malgré les fenêtres ouvertes pour apporter un peu d'air frais j'ai du mal à m'emdormir. D'ailleurs au fur et à mesure de la nuit il fait de plus en plus frais mais les fenêtres restent ouvertes. Au moment où je commence enfin à m'endormir le bus s'arrête dans le noir. Un vent de panique traverse le bus :
-"Oh maestro! Maestro! Oh maestro!"
Les gens sont inquiets et il y a de quoi, le bus est sur le côté gauche de la route ( le côté du précipice ) et il penche beaucoup dans ce sens. On dirait qu'il pourrait continuer dans cette direction. Je pense que ça n'a pas duré longtemps mais ça m'a semblé long avant que le chauffeur ne redémarre le moteur. La fille devant moi regarde par la fenêtre et dit :
-"cet endroit est toujours mauvais". Apparemment on était un peu coincé dans de la boue, rien de grave. Mais le résultat c'est que j'ai encore plus de mal à m'endormir. J'y arrive à peu près entre 4h et 6 h. Nous arrivons sain et sauf à Rurrenabaque vers 7h du matin. Comme l'avait météo il fait frais et il pleut un peu. Je prends un taxi moto avec Enrique, nous allons à l'hôtel Madidi. Nous nous reposons une paire d'heure et Enrique va voir s'il peut retirer de l'argent. Mauvaise nouvelle le guichet de la banque Prodem n'accepte que les cartes Prodem et il lui est impossible de retirer au guichet avec sa carte. Je lui prête de quoi appeler chez lui pour qu'il se fasse envoyer de l'argent par Western Union ( c'est pratique ça ). L'après midi je visite trois des multiples agences qui proposent des tours dans la selva ( forêt ) et dans la pampa ( pampa ). Toutes proposen tà peu près le même programme mais l'agence Mashquipe semble plus intéressante. Ils proposent une découverte de la vie dans la forêt avec rencontre d'une communauté et fabrication d'artisanat. Ce qui plait beaucoup à Enrique. Nous partirons donc avec eux. Le lendemain nous avons rendez vous à 8h mais nous sommes au bureau à 7h30. Nous attendons deux jeunes néozélandais qui vont nous accompagner juste pour la journée et les deux jours suivants nous ne serons que tous les deux avec Helbert, notre guide, Alcide son assistant qui noua gentiment offert un jus de pamplemousse en attendant, et Marie la cuisinière. Tout ce petit monde est très lié, Alcide est le cousin de Marie qui est la femme d'Helbert. Ils ont entre 22 et 25 ans et sont au premier abord plutôt timide ( comme beaucoup de boliviens ). Le ciel est toujours couvert et il fait plutôt froid sur la longue barque qui remonte le Rio Bení. Les pluies de ces derniers jours ont colorées l'eau de la rivière. Notre premier arrêt nous mène dans la communauté de San Miguel de Bala où nous pressons des cannes à sucre à l'aide d'un trapiche ( la machine en bois sur la photo ). Les cannes passent entre trois rouleaux d'un bois très dur. Pour faire tourner le mécanisme on nous demande de pousser sur la grande barre reliée à l'engrenage. C'est impressionnant la quantité de jus qui peut sortir de ces cannes. Un jus jaunâtre et opaque mais d'un goût exquis, sucré bien sûr mais pas tant que ça et avec un filet de jus de citron c'est encore meilleur. Nous en buvons deux verres. Nous repartons, sur les rives sableuses du rio des plans de cacahuètes poussent en rang. Vers midi nous arrivons au campement. Il est constitué d'une grande maison qui fait office de cuisine et de salle à manger et d'une autre avec deux chambres et des lits équipés de moustiquaire. Tout a été contruit par l'équipe avec les techniques traditionelles, murs en rondins et toit en feuille de palmiers entrecroisées. Sitôt arrivée Marie se met au fourneau. Pendant que les deux néozélandais font un tour dans la forêt avec le chef de l'agence je fais un tour sur les sentiers qui en partent du camp. Le ventre rouge et le faible cri d'un couple d'aurora ( oiseau de la famille des trogons à lquelle appartient le quetzal ) attirent mon attention. Les fourmis coupe-feuilles sont en pleine activité et forment une file de morceaux de feuilles en déplacement. Même si tout cela est plutôt beau on ne se sent pas forcément le bienvenue dans ce milieu hostile, il n'y a qu'à voir le tronc de cet arbre hérissé de multiple pointes. Depuis un mirador au dessus du rio Tuichi ( affluent du Bení ) on peut voir la plaine qui s'étend au loin. A midi, Marie nous a préparé un repas copieux à base de soupe de carotte et chou ( si vous saviez tout ce que j'ai mangé depuis le début et que je ne mange pas d'habitude... ) poulet tiré de la soupe, riz et yucca frit ( vraiment meilleurque bouilli) salade de crudité et jus de fruit. L'après midi nous prenons le bateau pour traverser le rio. Dans une cavité de la falaise un couple de aras ( grands perroquets ) a élu domicile. Après avoir débarqué et traversé un rideau de cannes nous tombons sur les bruyants serrere ( hoatzin, oiseau à l'aspect préhistorique ). Dans la forêt nous approchons rapidement d'une troupe de cochons sauvages. Ça fait un moment que nos deux guides les ont entendus mais je n'avais rien perçu. En fait on entend le bruit de leurs dents qui claquent, signe de communication entre eux. Pour ne pas trop les effrayer et faire croire que nous sommes nous aussi des cochons, Alcide fait claquer fortement sa langue contre son palais. Mais ça ne suffit pas, quand nous sommes suffisamment proche pour les entendre grogner et voir remuer quelques buissons les chanchus ( lire chanchous pour les français ) nous ont sentis et les dents claquent à toute vitesse et plus fort. Les porcins sont inquiets et finalement partent en courant dans un vacarme qui nous fait penser qu'il vaudrait mieux ne pas être sur leur chemin. Mais ils ne vont pas loin et nous les retrouvons assez rapidement. Après trois échecs nous renonçons à les voir et retournons vers le bateau. Sur le "chemin" du retour Helbert nous montre quelques arbres utilisés pour la construction des maisons ou des bateaux. Nous rencontrons aussi des singes hurleurs ( maneche ) et des coatis perchés dans les arbres. Enrique récupère un grand morceau de bambou pour se faire un didjeridoo ( instrument de musique australien ) De retour au campement les Néozélandais repartent avec la barque. Un goûter nous attend : chocolat au lait, thé et surtout des bananes plantains en tranches et frites : j'ai dû manger la moitié du plat à moi tout seul puisqu'Enrique s'est mis presque aussitôt à la confection de son instrument sous le regard amusé d'Helbert. Une fois terminé et après quelques essais il réussi à sortir un son plutôt intéressant de son morceau de bambou. Deux heures plus tard c'est l'heure du repas. Il fait nuit depuis plus d'une heure et le soir dans la forêt on mange tôt puisqu'il n'y a plus rien à faire. Au repas ce soir rien de très typique mais un gros plat de spaghetti avec une sauce à la viande. Après le repas nous allons faire un tour dans la forêt pour essayer de voir la vie nocturne. Seul Helbert nous accompagne. Beaucoup de bruits plutôt inquiétants pour lesquels nous nous arrêtons et éteignons les lampes. Mais bien souvent les bruits ne se répètent pas. Certainement des feuilles qui tombent du haut d'un arbre. Ces feuilles épaisses et lourdes font déjà pas mal de bruit le jour en traversant les différents étages de la végétation alors avec le calme de la nuit c'est accentué. Mais le plus impressionnant quand on éteint les lumières c'est l'obscurité qui règne. On n'y voit rien du tout : j'ai beau passer ma main devant mon visage, je ne la vois pas, même pas un semblant d'ombre. Ce n'est qu'en levant les yeux qu'on peut apercevoir un peu de clarté à travers le feuillage. Et la seule luminosité qu'on peut voir au sol ce sont certaines feuilles phosphorescentes. Helbert après avoir éclairé le sol nous montre que certaines feuilles luisent d'une couleur bleuté pâle. Il doit s'agir de bactéries ou de champignons qui décomposent la feuille. Notre balade dans la forêt n'aura rien donné. Nous n'avons pas eu la chance des deux anglais qui, quatre jours plus tôt, ont vu un jaguar. Nous rentrons vers 22h après 2h de promenade nocturne et regagnons nos lits.
Le lendemain je me réveille avec l'alarme de la montre à 7h30. Le petit déjeuner est prévu à 8h. Je crois que je n'ai pas aussi bien dormi depuis mon départ et même avant. Il n'y a quasiment aucun bruit et Enrique me confie que lui aussi a très bien dormi. En attendant l'heure du petit déjeuner je vais faire un tour au mirador, une couverture de brouillard recouvre la forêt et la plaine, c'est pour ça que les animaux ne font pas de bruit ce matin. Mais l'air s'est rempli de l'odeur du petit déjeuner : Marie nous a fait des buñuelos ( ça ressemble auc chichis de fêtes forainnes, aux beignets pour ceux qui ne connaissent pas le terme ). Un régal en plus de la salade de fruits au yaourt. Pendant que nous mangeons "la negra" un singe araignée noir s'approche. C'est un singe qu'ils ont récupéré sur un marché et qu'ils ont amené ici pour qu'elle s'acclimate à la forêt, mais elle est encore très habitué à l'homme et viens chercher quelques bouts de banane. Vers 9h30 nous partons pour une longue balade en forêt, nous recherchons des graines utiles pour l'artisanat. Les graines des différents palmiers qui poussent dans la jungle sont particulièrement appropriés pour ça : elles sont dures et ne pourrissent pas mais d'autres arbres offrent aussi de quoi faire. Nous recroisons la route d'une troupe de cochons sauvages. Cette fois nous avons plus de chance, à une cinquantaine de mètres devant nous la forêt est moins dense et nous voyons passer un cochon gris d'environ 80kg. Mais juste après c'est la panique au sein du groupe de porcins : ils fuient comme des balles et ils doivent être au moins trente ( en fait j'ai l'impression qu'ils sont au moins cinquante mais après on va dire que j'exagère ). Nous les retrouvons deux fois mais à la troisième ils fuient vraiment loin. Cette nouvelle traque nous a amené loin de tout sentier tracé et c'est à la machette qu'Helbert nous ouvre le chemin. Alcide ferme la marche avec sa bouteille d'eau en bandouilière. Dès le début de la randonnée il a confectionné une sorte de harnais avec une liane souple et fine pour porter la bouteille : deux boucles, un noeud et c'est fait. Je ne sais pas comment ils font pour se repérer mais ils ont l'air de savoir où ils vont. Je leur fait entièrement confiance. Ils savant tellement où ils sont qu'ils nous amènent presque tout droit vers des palmiers qui produisent des fruits. Ils connaissent l'emplacement de chaque arbre utile semble-t-il. Alcide récupère même un peu de latex séché sur un hévéa pour essayer de réparer sa botte trouée. Il nous montre d'ailleurs toute sa dextérité quand il monte au palmier à 5-6 mètres de haut pour aller couper les grappes de majo ( le fruit du palmier ). Pour ça il coupe une nouvelle liane avec laquelle il forme un cercle de plusieurs tours qu'il utilise pour câler ses pieds nus et monter sur le tronc droit comme on l'a vu faire à la télé. Un jour il faudra que j'essaie... Quelques coups de machette et les grappes de fruits violets de la forme d'une olive et gros comme une petite prune tombent en quantité. Nous en ramassons au moins dix kilos et heureusement que j'ai pris mon petit sac à dos parce que les deux sacs plastiques ne résistent pas au poids. Au bout d'une petite heure de marche rapide à travers la dense végétation nous retrouvons le sentier. Nous rentrons au camp vers 15h. Cette marche matinale et malgré la quantité de buñuelos ingurgité ce matin m'a bien ouvert l'apétit et je me gave encore de la bonne nourriture de Marie. C'est pas ici que je vais maigrir. L'après midi nous passons à la confection d'artisanat. Je ne suis pas très doué ni très inspiré pour tout ça et pendant que, avec la graine de marfil blanche et dure, je fais un simple disque ( mais je l'ai bien poli ) Helbert sculpte un dauphin qu'il accroche à un collier décoré de graines de Sirari ( rouges avec un carré noir ) et de trestapas ( graines marrons ). Les graines de Motacú, coupées transversalement présentent des dessins magnifiques et une fois retirés les trois gros vers blancs qui habitent les loges et polie elle offre un très beau pendentif. Enrique se régale avec les graines de chonta, sorte de minis noix de coco qui permettent de confectionner des bagues et autres anneaux. Pendant ce temps Marie a préparé des popcorn et amené le jus de majo. Le jus à la couleur d'un lait avec de la mûre mais sent et a le goût d'un chocolat au lait. Il est en outre plutôt gras et en tant que régulateur de la glycémie particulièrement conseillé aux diabétiques Nous terminons cet atelier artisanat à la lumières des bougies et par un concert de didjeridoo. Une heure plus tard nous passons à table. Inutile de vous dire que le repas était très bon. Après manger nous n'avons rien à faire et je vais faire un tour sur la plage pour essayer de voir une de ces grenouilles qui chantent aussi fort. Mais je n'en vois pas et je suis plutôt attiré par une empreinte de patte qui m'inquiète un peu. Je ne sais pas si c'est celle d'un chien ou d'un jaguar mais dans l'obscurité ça ne me rassure pas trop. Il me semble me rappeler que celle de jaguar que nous avons vu ce matin avait 5 doigts et celle-ci n'en a que quatre. Ça doit être un chien et en plus ça me rassure de le penser. Par contre l'oeil que je vois briller dans l'eau à 25m sur la plage ça doit être un alligator : on en a vu en bateau. C'en est trop pour un petit européen seul sur une plage. Je fais la photo du point rouge brillant et je remonte assez vite. Le campement est endormi, il est 21h. Quelques pages du "parfum" et je passe une nouvelle nuit de repos total. Le lendemain je suis réveillé vers 6h30 par le chant des oiseaux. Le ciel, bien que toujours couvert, n'est plus caché par le brouillard et les animaux s'en donnent à coeur joie. Je retourne sur la plage pourle lever de soleil. Je ne vois toujours pas de grenouilles mais les empreintes de tous les animaux qui sont passés par là cette nuit. Je n'en reconnais que très peu mais celle du tapir, caractéristique car très grosse avec ses trois larges doigts je ne la rate pas.
De retour mon nez est réveillé par l'odeur de cuisine. Marie est en trainde préparer du masaco : plat typique à base de bananes plantain cuites et pilées au mortier avec du fromage. Encore très bon.
Ce matin, vu que le rio tuichi est un peu moins trouble nous allons préparer la partie de pêche de cet après midi. Nous partons en forêt. Nous traversons les anciennes plantations de café, cacao et surtout mandarines. A l'aide de la tige d'une feuille de palmier Helbert fait tomber un fruit pour chacun. Frais, juteux et juste sucrés c'est un régal. Pour attraper les "sardines", comme ils disent Alcide lance un hameçon garni d'un bout de viande dans un trou d'eau du petit ruisseau. Au bout de quelques tentatives il en sort un mais ensuite la chance ne lui sourit pas. Helbert décide d'employer les grands moyens : il rentre un peu dans l'eau et plonge sa machette. Intrigué je lui demande si ça marche.
-"parfois" me répond-il humblement.
Je me retourne vers Enrique avec un regard interrogateur mais persuadé qu'il va encore nous étonner.
Nous nous retournons pour observer l'action et presque aussitôt Helbert fait un mouvement brusque du bras. Dans le fond de l'eau je vois le reflet argenté du petit poisson qui se débat. Helbert me le tend, le poisson a reçu un coup juste au niveau des nageoires pectorales. Avec Enrique nous échangeons un regard et un rire d'admiration pour ce jeune homme de 24 ans qui avec sa machette et beaucoup de savoir nous a prouvé qu'il peut survivre dans ce milieu pas si hostile que ça en fait. A l'aide de batons nous rabattons les poissons vers lui et il en attrape six de cette méthode et encore deux à la ligne. Nos deux guides nous montrent encore la liane réserve d'eau (sans la couper, nous n'en avons pas besoin ), la liane à curare, l'arbre dont les feuilles frottées servent de colorant violet et pour finir la plante anesthésiante. Pour nous prouver son effet ils nous en donne un petit bout à mettre dans la bouche et rapidement ça pique le bout de la langue puis ça l'insensibilise, à plus grosse dose et en décoction ça doit faire son effet sur le reste du corps. Avant de rentrer Enrique récupère une très grosse graine qui lui fait envie depuis le début. C'est vrai qu'elle est belle, on dirait une barque, mais très encombrante je préfère vous en faire une photo ( tout en bas avec une tresse faite par Helbert ). Avec une jeune feuille du même palmier Helbert tresse un évantail en moins d'un quart d'heure. Au camp trois québécois partagent notre repas, ils sont venus avec le chef de l'agence pour une journée seulement. La negra est dans notre chambre et se laisse toucher par Enrique. L'après midi nous avons le choix entre aller au mirador à perroquets avec les québécois ou pêcher. Le choix n'est pas très difficile à faire : le ciel est toujours couvert, les photos de aras ne seraient pas très belles et j'ai bien envie de pêcher. Enrique est de mon avis. Nous déposons donc Alcide et les québécois et nous continuons en bateau jusqu'à un endroit pour tenter de prendre un de ces poissons qui peuvent faire jusqu'à 20kg. Ce qui explique le fil d'au moins 70/100 et des hameçons nº 6/0 au minimum ( je ne sais pas trop en fait je n'en ai jamais utilisé s'aussi gros ). Pendant que nous patientons je demande à Helbert de me redonner les noms de tous ces fruits et graines que nous avons utilisé cer derniers jours pour les marquer dans mon carnet. La pêche n'a rien donné, l'eau devait être trop humide ( Renaud dans "la pêche à la truite" ). Mais j'ai goûté ces derniers moments au contact de la forêt avec gourmandise : à sentir le vent léger et froid sur mon visage, respirer l'odeur humide de la rivière, regarder passer les aras, et écouter les tojos ( oiseaux tisserans aux cris si particuliers ) se chamailler. Deux heures d'un calme tumultueux ( tiens David un oxymore! ). Le retour jusqu'à Rurrenabaque est assez rapide, le courant est avec nous. j'aurais aimé que ça dure plus longtemps mais le temps de se séparer est venu. Comment remercier ces trois personnages qui pendant trois jours nous ont fait partager un peu du mode de vie des gens de la selva ( forêt ). Poignées de main, bise et accolade sincère c'est tout ce que je connais. Nous nous séparons sur le port, demain Helbert et sa gentille compagne retourne dans la forêt. Le soir bonne nouvelle pour Enrique il a reçu un message de sa soeur qui lui a envoyé de l'argent. Après la douche j'enlève une tique de mon épaule, elle finira au buchet, je n'aime vraiment pas ces bestioles même si celle-ci avait de jolies couleurs. Le lendemain je repasse au bureau pour leur laisser mes photos : ils veulent faire un site internet mais n'ont pas d'appareil photo, alors si je peux leur être utile à mon tour... J'en profite pour prendre le tour pour la découverte de la pampa. Alcide est là aussi, assis devant l'agence il apprend l'anglais. C'est utile pour être guide dans cet endroit, mais c'est bien la seule chose qu'il ai besoin d'apprendre. Je vous mets une photo d'alligator ( à côté de la graine d'Enrique ) pour vous donner un avant goût de ce que nous avons vu dans la pampa et aussi parce qu'on en a vu quelques uns depuis le bateau, preuve que mon oeil dans la nuit était bien réel. Et au fait pour l'histoire, le lendemain quand je leur ai montré l'empreinte ils m'ont confirmé que c'était un puma.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Eh bè !! Waouw :o))
Mazette vivement la partie 2.
Que de choses, que de graines, que de vie, c'est Julien qui va être blasé de voir toutes ces graines sans pouvoir les planter aux Loubes !!
Il ne nous vient pas d'oxymore si ce n'est lapluie qui tomben est sèche ... Par contre sais tu qu'est ce que les Croco deale ? C'est guère mieux mais ça nous a fait sourire.

The Mistou's

PS: As tu pensé à aller à Alto ??

Anonyme a dit…

Je me souviens d'un temps où ... tu faisais des colliers de pâtes !
et qu'il n'était pas question que tu manges du chou... Malgré tout ton enthousiasme, reste prudent, parceque les "crocodiles ça mord". Riche expérience cependant.
Bises
Papa et Maman

lucho a dit…

salut Grigou!

Te voilà dans la forêt avec tout plein de bestioles. Tu t'en sort comme un chef et ton carnet de route est toujours aussi passionnant.

Bisous des quatre ardèchois de Pradons.

Luc

Anonyme a dit…

Ca valait le coup de patienter... On dirait que ça t'a encore plus plu que les autres coins cette "selva" (tu écoutes Bernard Lavilliers ?), j'ai toujours su que tu étais un "homme des bois"...

Quand je dirai à mes amis aquariophiles que tu connais un type qui dégomme les cichlidés à la machette ils ne vont pas me croire... (le gros argenté et plat est un Characidé me semble-t-il, a-t-il une nageoire adipeuse ?)

J'espère bien que tu m'as mis 2 ou 3 graines de côté parceque là, tu m'as fait baver d'envie !!!!

Je me régale à te lire, continuuuuuuuue !

C'était une empreinte de puma ou de jaguar ?

Puisque chacun fait sa blague voici la mienne : Un oeil de croco dans la nuit, ça fout caïman la trouille !