samedi 8 mars 2008

Torre del Paine













Dans le bus qui nous mène au Chili je suis assis à côté d'un guide nature qui me donne quelques renseignements sur le parc. Les douaniers chiliens sont plutôt stricts, il ne faut importer aucun fruit ou légume, aucune viande ou charcuterie que se soit. C'est pourquoi je donne la dernière banane à Alex à la frontière Argentine, j'en ai déjà mangé une et ce serait dommage qu'elle se perde. Les chiliens nous font sortir tous les sacs de la soute du car et regardent plus ou moins dans nos "sacs à main" mais aucun ne va vérifier dans le bus s'il n'y a pas un mouton ou un régime de banane. Nous arrivons le soir vers 21h à Puerto Natalès, la nuit tombe (il y a une heure de décalage avec l'argentine qui n'en a que 3 avec la France) et il fait quelques gouttes. Le guide à côté de moi me dit qu'il va me montrer un hôtel mais à la descente du bus un homme vient faire la pub pour le sien; ils se connaissent et mon guide me conseille de le suivre. Lucio est lui aussi guide, porteur ou cuisinier dans le parc Torre del Paine à l'occasion, il nous mène à la banque pour retirer des pesos chiliens. Alex en homme bien organisé qu'il semble être a réservé son hôtel, nous nous reverrons donc demain pour prendre le bateau qui nous mènera au point de départ dans le parc. L'hôtel où nous sommes est bondé de jeunes israëliens, nous mangeons dans la cuisine et Lucio et deux locataires chiliens (les deux seuls) viennent parler avec nous, enfin surtout avec Eugenio, j'ai un peu de mal à suivre tout ce qu'ils disent. Le lendemain après encore deux bonnes heures de bus, avoir vu des dizaines


de guanacos et quelques nandous nous arrivons à l'embarcadère du bateau. Dans le bateau une famille de français que nous allons recroiser tout au long du "W". Le W c'est le nom donné à la rando que nos allons faire vu qu'elle a la forme d'un w. Géneralement le w se fait en 5 jours maios nous allons essayer de le faire en 4 parce qu'Alex doit prendre le bateau jeudi soir à Puerto Natalès. Il existe un tour plus grand du Torre del Paune mais il prend entre 7 et 10 jours.


Pour gagner un jour nous décidons de partir pour le premier camping dès ce soir. Il est presque 19h et nous avons 3h30 de marche. Eugenio prend la tête des opérations et emmène l'équipe à un train plus que soutenu, j'ai un peu de mal à suivre parfois. Il faut dire que bien que nous ayons laissé des affaires à l'hôtel la nourriture embarquée pour 5 jours doit faire peser une vingtaine de kilos à mon sac. Le truc dans ce parc c'est que les montées ne se font pas en zigzaguant à flanc de côteaux, non, elles suivent le côteaux ou le coupe droit donc ça fait mal aux jambes. Nous arrivons à la frontale et mangeons notre premier plat de riz vers 23h30. Si nous avons prévu de la nourriture pour 5 jours avec Eugenio, Alex a eu encore plus peur que nous de ne pas avoir assez à manger son sac doit être le plus lourd de tous. Nous partagerons d'ailleurs nos plats : soupes pour se réchauffer, pâtes avec sauce et parmesan, riz aux haricots et viandes, chocolat au fil des jours.


Le matin nous allons voir le glacier Grey que nous avons entendu gronder une fois ou deux dans la nuit. Il n'est pas aussi bruyant que le Perito Moreno mais il est très beau aussi et surtout il est à moins de 500m d'altitude. Nous nous rendons à l'autre campimg plus tranquilement dans la journée mais il nous faut quand même plus de six heures de marche sous un soleil plutôt chaud. Quand on sait que le vent peu souffler à plus de 100 km/h et qu'il peut pleuvoir plusieurs jours d'affilée pour l'instant nous avons de la chance. Pour me détendre je vais mettre mes pieds dans l'eau de la rivière qui descend du glacier comme j'en ai pris l'habitude en randonnée dans les Alpes ou les Pyrénnées. Mais là l'eau est vraiment froide, brulante même, je ne reste que quelques secondes les pieds immergés. Je vais chercher mon thermomètre (eh oui j'ai toujours des trucs inutiles avec moi!!!), l'eau est à 3 degrés, ceci explique cela. Pour info la température de l'air est de 12 degrés. Nous sommes au campamiento italiano, demain nous devrons remonter la valle del frances passer par le campamiento britanico pour atteindre le mirador (4ème photo). La montée vers le mirador est très belle on passe dans des paysages magnifiques, le galcier sur la montagne laisse se détacher un bloc de glace dans un bruit de
tonnerre mais la plupart du temps quand nous entendons le bruit l'avalanche est terminée. Alors que nous sommes au mirador c'est carrment un bloc de roche qui se décroche du flanc d'une autre montagne assez loin de nous. Sa chute fait se soulever un nuage de fumée le long de la paroi en pente. Nous redescendons au camping défaire les tentes et nous repartons pour le

camping los Cuernos (los cuernos : cornes en français ce sont les montagnes sur la photo à côté). Le parcours est relativement plat mais nous arrivons crevés et la seule chose qui nous importe alors c'est de prendre notre première douche depuis trois jours. Les places de campings ne sont pas géniales, caillouteuses, un peu en pente mais ça fera. Alors que j'ai déja monté ma tente et que je vais me promener près du lac je repère une place superbe, mais c'est trop tard pour moi alors j'appelle un couple de québécois que nous avons croisé plusieurs fois aujourd'hui, ils sont très heureux.

Le lendemain (mercredi donc) est sensé être une étape de transition entre le camp los cuernos et le camp las Torres près des fameuses tours. Le paysage est toujours superbe où qu'on pose les yeux on a une carte postale en face de soit. Puis on passe de l'autre côté des cuernos et le paysage deveint un peu plus sec, plus d'arbres, le vent est un peu plus fort le ciel semble se couvrir, est-ce -que la chance va nous laisser tomber? Au moment de traverser un torrent nous retrouvons un couple de belge rencontrés à los cuernos, ils attendent de voir comment s'y prennent les gens. C'est vrai que c'est le seul gros ruisseau sans pont pour le traverser et qu'il n'y a qu'un mauvais fil de fer pour esayer de garder sonn équilibre mais en quelques bonds on est de l'autre côté. Nous reprenons notre marche rapide, nous dépassons bon nombre de gens qui n'ont pas la moitié de nos sacs mais nous croisons aussi un groupe d'israëliens, deux filles australiennes. C'est amusant de retrouver au fil des jours les mêmes gens qu'on dépasse et qui nous repassent quand on mange. A l'auberge El Chileno Alex (qui en fait est irlandais né en Allemagnemais travaillait à New York) nous paie un coup à boire. Il nous reste une heure à une heure et demi de marche pour atteindre le camp de las Torre et si sur le plan ça semblait être plat c'est en fait un enchainement de petite montées et descente raide qui me détruisent les jambes. Alex remonté par la pause coca se sent pousser des ailes et file bon train, j'ai du mal à suivre mais je m'accroche, les deux belges (Maxime et Amandine) qui ont laisser leur sac au Chileno me tienne un peu compagnie. Finalement nous arrivons vers 17h au camping. Nous avons marché 6 heures là où nous aurions du en mettre 7h30. Encore une bonne journée, la plus dure je pense tant les montées pouvaient être raide et longue (surtout avant le chileno). Mais le temps s'est dégagé et j'ai peur que demain les nuages nous cachent les tours comme ils l'ont fait pour le Fitz Roy. Nous avons gardé le meilleur pour le fin alors autant les voir ce soir. J'en fait part à mes compagnons, moi de toute façon j'y vais ça n'est qu'à une heure d'après la carte et sans les sacs on doit pouvoir le faire en moins, de toute façon on y retournera demain matin pour le lever du soleil. Alex est un peu crevé il ne veut pas remettre ses chaussures mais il écoute mes arguments sur les nuages et nous suit. Cette fois c'est moi qui prend les devants, Eugenio qui se plaint depuis quelques jours du genou suit aussi grâce au baton de mon père que je lui prête. Nous croisons Maxime et Amandine qui nous disent que c'est vraiment superbe et après 35 minutes de montés dans les rochers nous arrivons enfin en vue des trois Torre del Paine Eugenio est mort il s'arrête un peu avant mais nous continuons les 50 derniers mètres et là nous découvrons la grandeur du site car si les tours sont impressionnantes quand on voit le monument dans son ensemble c'est pétrifiant. Les tours reposent en fait sur un socle de granit immense qui baigne dans les eaux vertes du lac glaciaires à ses pieds. Pendant quelques secondes nous ne disons rien avec Alex puis : Wouaw, amazimg!!! Eugenio viens voir ça. Il nous rejoint quelques minutes plus tard quand il ne nous voit pas redescendre. Malheureusement les photos sont un peu sombre vu l'heure et le contre jour. il faudra vraiment revenir demain matin. Demain il nous faut nous lever à 6h, le lever du soleil est vers 7h30 mais il peut y avoir de belles lumières avant.


Donc lever 6h montée à la frontale dans le serpent luminescent formé par tous les lève-tôt. Eugenio a du mal à suivre ce matin , nous partons devant, il ne comprends pas qu'on soit parti si tôt. En haut le vent est assez fort et froid, nous nous abritons derrière un gros rocher en attendant le spectacle. Il doit y avoir une quarantaine de spectateurs ce matin. Le ciel est gris mais se teinte peu à peu de rose de plus en plus vif, puis la couleur descend sur les tours, c'est vraiment impressionnant. On n'a rien à dire dans un pareil moment, juste profiter du spectacle, un spectacle qui ne dure que 7 à 8 minutes puis tout d'un coup, un nuage




et tout redevient gris. Le rideau est tiré. Nous commençons de redscendre. je ne peux m'empêcher de regarder de temps en temps derrière moi pour les garder encore un peu dans ma tête. Puis elles deviennent jaunes, magnifiques. Nous avons déjà dévalé près de cent mètres, je regarde Alex et je lui dis que j'y retourne. Je remonte en courant et j'en sors cette dernière photo. Le reste de le journée n'est que détail. Nous sommes redscendus très vite dans la vallée et comme tout le monde nous avons attendu le bus sous un soleil de plomb alors que





les tours se couvraient de nuages. Nous avons pris un de ces minibus qui devait nous ramener au point de départ des bus pour Puerto Natalès. notre minibus a fait une halte quelques centaines de mètres après notre départ et là aussi des gens attendaient à l'abri des maigres arbres. De partout ils sortaient clopinant avec de gros sacs sur le dos, épuisés après des jours de marche on aurait dit des réfugiés en Afrique. Nous étions tous crevés mais tous liés et heureux par cette aventure autour de ce parc sublime. Je suis désolé mais je`n'ai pas réussi à retourner les photos vous les verrez quand je rentrerai d'autant que je n'ai pas toujours mis les plus belles. Pour terminer voici une photo de notre équipe. De gauche à droite Alex l'irlandais; Eugenio l'italien et moi le français (j'ai l'air crevé non?)

5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai du remettre mon vieil ordi en service car le nouveau vient de nous faire un caprice.
Cette fois, on est bien mis en situation... les détails ne manquent pas. Tu vas peut-être battre le record en nombre de pages (n'est-ce pas Matthie ?).
Nous sommes ravis et rassurés que tu puisses faire ta route en compagnie de gens super. Certaines photos (parmi les autres, magnifiques d'alleurs)sont pet-être trop lourdes pour pouvoir être lues sur mon vieil ordi...mais ça n'est pas grave.
Tatie Lulu est à côté de nous et t'embrasse. gros bisous
papa-maman

Anonyme a dit…

Les photos sont splendides, dépaysement total, mais c'est sur que ca doit être tres fatigant! Toutes ces heures de marches,
6h... moi je m'ecroule au bout de 2h!!
manges des bananes et du chocolat!
superbe aventure avec tes potes Irlandais et Italien
Les Raynard's

Anonyme a dit…

c'est superbe.... prends-en plein les yeux et régale-toi ! Merci de nous faire partager ces paysages et tes impressions, on a presque l'impression d'y être (tiens, j'ai pris un super bain chaud avec de la mousse ce matin... hin hin hin)

"Prends soin de tes pieds ! " comme dirait l'autre... c'est par les pieds que le soldat perd la guerre...

On est avec toi !

PS : tu as laissé une procuration pour les municipales ?

Anonyme a dit…

superbe, magnifique...Que de beaux souvenirs...

De mon côté j'ai commencé à bosser pour toi. J'ai mis tes aventures sous word, avec les photos dans le bon sens. Cela fait déjà 12 pages.

Je me languis le chapitre suivant.

Notes que tu est en retard sur Thalassa. L'émission est rendue sur chaque site 15 jours avant toi. Mais ils n'ont pas eu la chance de voir les tottes del paine, à cause des nuages. Nous n'avons vu qu'une carte postale.

... C'était comme tes photos.!!

A bientôt pour la suite de tes aventures.

Nath et Michel

Anonyme a dit…

Bon encore un endroit plûtot pas trop moche, mais ca vaut pas la Côte d'Azur !! ;o))
En effet Sylvette je le sens bien parti le pitchoun pour bavarder plus qu'il n'en faut !! Mais c'est parceque ca doit lui faire du bien entre Eugénio et Alex de parler un peu Français !
On peut facilement agrandir tes photos c'est super !
Continue grand les aventures s'inventent au présent !!

M&M's