mardi 15 juillet 2008

Quito


Dans le bus une dame engage la conversation, elle est marchande de souvenirs et donc habituée à discuter avec les touristes. Elle va avec ses trois filles au zoo de Guillabamba, il est réputé dans le coin. Les filles y sont déjà allées avec l'école mais la mère ne connais pas alors ça leur fait la sortie du dimanche. Son mari travaille dans les champs en Espagne depuis huit ans, il revient de temps en temps mais maintenant elle pense qu'il serait mieux ici, ça ne vaut pas trop le coup dit-elle. Nous arrivons à Quito vers 11h30 et je prends un taxi pour l'hôtel San Blas su rla place du même nom. Le chauffeur me dépose devant le "secret garden" un hôtel pour touristes me dit-il. Il me répond par l'affirmative quand je lui demande si il a changé de nom. Ça arrive parfois. La réception de l'hôtel est au cinquième étage par un escalier étroit, avec mon gros sac j'en bave un peu avant d'apprendre qu'il n'y a plus de place. Mais la fille sympa m'en indique un autre à 200m. Je suis ses indications et j'arrive sur la place San Blas, devant l'hôtel San Blas... Quel tocard ce taxi! Là j'ai une chambre, et sûrement mieux que dans l'autre qui ressemblait un peu trop à celui de mon arrivée à Buenos Aires : plein d'américains et de fêtes en perspective. Mais j'y aurai peut-être croisé une fille de La Tour d'Aigues...

Je pose mon sac et repars aussitôt pour La Mitad del Mundo, qui comme son nom l'indique est un village situé au milieu du monde. Il faut comprendre par là que c'est à cet endroit que pendant l'expédition de 1736 ordonnée par le roi de France de l'époque ( un point pour qui le trouve, facile ) Godin et La Condamine ( et quelques autres copains français, espagnols et un équatorien ) ont déterminé la ligne de l'Equateur. A cet emplacement a été dressé un monument de 30 mètres de haut surmonté d'un globe terrestre métallique de 4,25 mètres de circonférence et 25 tonnes ( c'est pas moi qui le dit c'est un guide ). Autour de ce monument se trouve aujourd'hui une sorte de parc de détente où les équatoriens et les touristes viennent se prendre en photo sur la ligne qui coupe le monde en deux hémisphères et se promener en visitant les quelques pavillons d'expositions, dont celui de la France qui retrace l'épopée de la fameuse mission royale et présente les méthodes actuelles par satellite puisque l'exposition est financée en partie par le CNES. Le reste du parc offre une bonne quantité de boutiques de souvenirs ( peut-être moins cher qu'à Otavalo ), de restaurants et le dimanche ( comme c'est le cas aujourd'hui ) il y a des spectacles musicaux sur une place centrale. D'ailleurs pendant un spectacle de chant et danse de quatre filles en courte tenue il m'a semblé voir quatre lignes de l'Equateur en même temps. En fait la véritable ligne de l'Equateur passe à quelques encablures de là, les français s'étaient un peu trompés. Mon GPS n'est pas tombé pile sur la ligne à cause du mur du parc et je n'ai pas voulu aller dehors pour la trouver ( étonnant de ma part hein? ). Pas trop envie de rien ce jour là. Il y a paraît-il un autre parc pas très loin qui montre quelques expériences dont celle du tourbillon dans le lavabo et explique un peu des trucs d'astronomie mais pour de bon j'avais pas trop envie. En plus le lonely avait déjè un peu écorné l'affaire en disant que l'histoire du lavabo c'est pas forcément vrai que c'est surtout fonction de la forme de la cuvette et des perturbations qui y sont engendrée. Mias j'ai fait ma petite expérience. A Cuenca j'avais fait une fois dans le lavabo le test du tourbillon et il tournait dan sle sens des aiguilles d'une montre, j'étais à 2 degrés 56 minutes sud. A Otavalo j'étais à 0 degré 13 minutes nord, j'ai donc refait le test mais là je l'ai fait trois fois parce que pour valider une expérience il faut qu'elle soit reproduisible. La première fois l'eau a tourné dans le sens des aiguille d'une montre, la deuxième dans le sens inverse et la troisième le tourbillon était si petit que je n'ai pas vu dans quel sens ça tournait. Je n'ai jamais été vraiment convaincu de ce phénomène mais je réessaierai, promis. Le guide dit aussi que normalement notre poids doit être légèrement inférieur à d'habitude en raison de la force centrifuge puisque la vitesse de la Terre est plus rapide à cet endroit. Il paraît que ce phénomèn eest très faible, de l'ordre de 0,2%. Et moi qui croyait que au contraire, en raison du renflement de la Terre au niveau de l'Equateur, la pesanteur jouait plus et le poids augmentait ( j'ai failli te poser la question Julien ). Résultat vous n'en savez pas plus sur tout ça parce que je ne suis pas allé au parc et que je n'ai fait que lire le guide. Par contre si vous regardez bien la photo du globe vous verrez qu'à cet endroit de la Terre ce ne sont pas les chinois qui ont la tête en bas... Quand je rentre le soir les rues près de la place sont vides. C'est vrai que c'est dimanche et que deux dimanches par mois les rues du centre sont fermées à la circulation pour permettre aux vélos de circuler librement ( ça ne vous rappelle rien? ) mais quand même il pourrait y avoir quelques piétons. Je demande aux gerns de l'hôtel où je peux aller manger, j'ai pas vraiment envie de prendre un taxi pour aller dans le centre-centre. Et le guide qui s'amuse à faire peur aux lecteurs en disant que la nuit Quito ça craint et qu'il faut se déplacer en taxi même pour une courte distance et que ceux qui ont été agressé l'auraient évité en prenant un taxi. Ils me gonflent avec leurs taxis! Il y a tellement personne dans les rues que l'agresseur qui voudrait dévaliser quelqu'un aurait du mal à gagner son beurre. De toute façon je fais deux cent mètres et je tombe sur un petit restaurant où je mange une soupe de poisson et une côtelette de porc aussi épaisse qu'une tranche de jambon, heureusement le riz qui accompagne me nourrit un peu. Je ne dors pas très bien cette nuit, je fais un rêve pas génial avec un mort dans la famille et je me réveille en pensant que je vais bientôt partir d'Amérique du sud et que mon billet d'avion n'est toujours pas confirmé et que peut-être comme aujourd'hui c'est le 14 juillet le bureau de Paris sera fermé. Je sors vers 8h pour téléphoner et bien sûr pas de réponse, en plus depuis le 7 juillet le bureau a changé d'adresse donc certainement de numéro de téléphone et ils ne l'ont pas changé sur internet. Jevais à la poste pour envoyer un colis, je récupère un carton et quelques bouts de papiers pour faire le colis dans ala boutique de photocopies à côté. Je crois que j'ai fait le colis le plus môche de toute l'histoire de l'aéropostale, encore pire que mes emballages de cadeaux. J'espère qu'il va arriver entier. Pour ça je suis descendu dans la ville nouvelle de Quito. En fait mon hôtel est à la limite entre la vieille ville et la ville nouvelle. Dans son ensemble la ville s'étire dans une vallée ( un callejon comme ils disent ici ), elle est toute en longueur. La ville nouvelle est assez moderne sans donner l'impression d'asphyxier et d'écraser le campagnard que je suis comme le faisait Buenos Aires ou La Paz. Les rues ( dans lesquelles je passe ) sont assez larges et parfois bordées d'arbre. Assez agréable en fait. Mais je remonte visiter la veille ville. Elle est assez belle, quelques rues aux maisons coloniales, des rues piétonnes, une superbe place centrale avec devinez... une cathédrale bien sûr, plus un palais du gouvernement avec ses gardes en habits de conquistadores et des gens avec des banderoles venus soutenir un certain commandant Daniel Ortega. Ils chantent et jouent de la musique, une estrade a même été dressé dasn un coin de la place. Au début je pensais que c'était une manifestation alors je ne me suis pas trop approché surtout que j'évite les attroupements. Toujours en raison du guide qui par le de pickpockets et qui inquiète les touristes. En plus ce matin à la télé ils parlaient d'un gang de pickpockets qui a été démantelé avec images de vols à l'appui. Alors pour vérifier que je ne suis pas trop suivi et que personne ne fouille dans mon sac je regarde mon image dans les vitrines. Pas folle la guêpe! C'est surtout que je n'ai pas envie de me promener avec mon sac sur le ventre, une autre solution. Je me promène le reste de la journée dans les rues et sur les places de la ville. Je profite tranquillement des dernières heures que j'ai à passer en Equateur. Il fait toujours gris et même un peu froid alors que ce matin avec le soleil j'étais en t-shirt. Le soir je récupère mon linge propre à la laverie qui touche l'hôtel et je vais manger au restaurant qui touche la laverie qui touche l'hôtel. Pas mal de restaurants sont fermés le dimanche ce qui explique qu'il l'était lui aussi hier. Le soir en regardant les infos j'apprends que le fameux commandant Daniel Ortega est en fait le président nicaraguayen venu rendre une visite à son homolgue équatorien ( c'est bien comme ça qu'il disait PPDA? ). J'aurai pu voir les deux présidents au balcon du palais présidentiel si j'étais resté. Qu'est-ce qu'on s'en fout des photos des présidents! J'éteins vers 23h30, plus que 5h15 à dormir. Demain il faut que je sois vers 5h à l'aéroport en espérant que mon vol se fera. La fille de l'hôtel m'a réservé ce soir un taxi pour 5 du mat'. Je vous ai mis une photo de cireur de chaussures. Je vous en ai un peu parlé et c'est une image qu'on voit tous les jours en Amérique du sud alors avant de partir je vous en ai fait une. Il y a plein de photos que j'aurai pu faire sur la vie de tous les jours, mais soit je n'ose pas faire les photos des gens soit comme je suis habitué à les voir je n'y pense pas sur le moment.
Donc si vous voulez en voir plus il faut venir dans ces pays.

samedi 12 juillet 2008

Otavalo, le village marché

Deux heures plus tard et un film de Bruce Lee ( manquent quelques minutes pour la fin ) j'arrive à Quito, je descends du bus, je rentre dans le terminal, trouve un guichet pour aller à Otavalo, achète le billet et à peine assis le bus démarre. Par contre entre la taille de la ville et les habituelles tergiversations de départs, c'est à dire je m'arrête dès que je vois des gens sur le bord pour savoir s'ils veulent monter, on met plus d'une heure à sortir de la capitale. Et le truc c'est que ça marche de s'arrêter pour embarquer les gens, au départ nous n'étions qu'une dizaine dans le bus et à la sortie de la ville il était plein avec quelques personnes debouts. La technique est tellement habituelle que certaines personnes ne rentrent même pas dans le terminal mais attendent à la sortie que le bus passe. Cette fois nous avons droit à "Léon" ( El perfecto asesino ), je l'ai vu à Riobamba mais cette fois c'est en espagnol. En deux heures trente nous rrivons à Otavalo. Ici aussi le ciel est gris et les montagnes entourent la ville. Je marche un peu pour arriver à l'hôtel que j'ai choisi, une musique de père Noël se fait entendre. Un son de xylophone comme une berceuse. Je suis assez surpris de voir d'où elle vient : c'est le camion poubelle. La musique est très forte quand on est à côté mais c'est certainement pour couvrir le son de la télé dans les maisons. La musique est là pour que les gens sortent leur poubelle au dernier moment et que les rues restent propres. C'est assez efficace comme technique et plutôt original. L'hôtel n'est pas tout à fait dans le centre mais au moins demain matin je serai plus près du marché aux animaux. Un marché artisanal a lieu tous les jours sur la bien nommée place des ponchos. Les commerçants sont en train de plier leur stand. Je dois confirmer mon vol pour mardi auprès de la compagnie. J'appelle donc copa airlines, je n'entends pas très bien ce que me dit la femme à l'autre bout mais je comprends que je dois en fait appeler Malaysia airlines, la compagnie qui gère tous mes vols. Donc je cherche sur internet le numéro de Malaysia airlines en France, j'appelle sauf que Malaysia airlines à Paris n'est ouvert que du lundi au vendredi de 8h à 17h30. Avec le déclage horaire c'est donc fermé pour deux jours et je dois confirmer mon vol 72h avant. Il faudra que j'appelle le service 24h/24. On verra demain. Le soir je goûte le Yahuarlocro, une soupe à base de viande de mouton, d'après le goût il doit y avoir des morceaux de tripes. Pour accompagner je commande une chicha mais cette fois elle est alcoolisée. Elle a un peu l'amertume de la bière, n'est pas très forte alors je bois plus de la moitié de mon verre. Je me couche assez tôt parce que demain pour profiter du marché aux animaux je me lève à 6h. Donc réveil 6h ce samedi matin, je m'habille et je file au marché aux animaux un peu en dehors de la ville. le marché commence à quatre heures du matin mais maintenant les marchands sont presque tous arrivés. Comme d'habitude tout est bien rangé : les poules avecles poules, les cuies avec les cuies, les cochons avec les cochons et les vaches avec les vaches. Quelques moutons, chèvres, chiens , chats, canards, oies, coqs de combat et deux lamas viennent compléter le tableau. Les cuies ( cochons d'inde pour ceux qui auriat oublié ) sont dans des petits parcs ou des paniers où on les entend couiner. Les prix vont de 4 à 7 dollars en fonction de la grosseur. Les marchandes les attrappent par le cou et les glissent dans les sacs de toile que leur tendent les clients. Les poules subissent le même sort ou sont attachées ensemble par les pattes et pour 6 dollars la paire on peut emporter un bouquet de plumes. Les gens les tiennent par les pattes la tête en bas, un peu comme un bouquet de fleurs. Celles qui sont dans les sacs continuent de bouger, c'est comme ça que je vois avancer un sac sur le sol. Les coqs continuent de chanter dans leur prison de toile. C'est vraiment pas la bestiole la plus intelligente. Les poules sont stockées dans des caisses de plastique dont certaines permettent de sortir la tête. Les poussins entre 1 et 2 dollars selon la taille et qu'ils sont pour faire de la viande ou des oeufs se vendent dans des sacs en papier. Mais les prix varient d'un marchand à l'autre : 1 dollar pièce chez celui-ci et juste à côté 1,40 alors que le suivant les fait à 5 dollars les trois. Je passe du côté des grosses bêtes, les cochons de toutes tailles se cotoient. Généralement les marchands n'en ont qu'un ou deux mais ça peut aller jusqu'à cinq. La partie amusante c'est quand deux cochons ont décidé de se battre : un cochon de 50 ou 60 kg qui a décidé de tirer sur sa corde secoue facilement son propriétaire surtout si c'est une femme ou un enfant d'une dizaine d'année. Mais ils ont le coup pour calmer l'animal. Certains porcelets ont tout juste quelques semaines et se vendent déjà 20 dollars alors que les gros de 50-60 kg tournent autour de 70-80 dollars. Un jeune homme vend une laie qui doit peser 150 kg mais je n'ai pas entendu de prix pour cette bête qui fait facilement le triple de taille des autres. Dans ce coin ça couine, ça grogne, ça hurle même parfois quand un client essaie d'emmener la bête qu'il vient d'acquérir. Dans un autre coin des marchands de corde étalent leurs produits. De l'autre côté d'un autre barbelet ce sont les vaches qui sont vendues. Un veau se négocie autour de 240 dollars, une vache s'est vendue devant moi pour 400 dollars et je n'ai pas su le prix des taureaux dont certains ne sont pas plus calme que les cochons, il faut se pousser quand ils ont décidé de bouger. Il n'y a aucun box pour tous ces bestiaux et on déambule au milieu d'un véritable troupeau. Je me rends compte à un moment que je n'ai pas trop peur de me trouver entourr de ces bestioles qui d'habitude m'inquiéte plus que ça. Alex désolé je n epeux pas te ramener la grosse vache que tu m'as demandé, j'aurais dû payer une surtaxe à l'aéroport, alors ej te l'ai prise en photo. Au dessus du marché les stands de bouffe sans lesquels le marché ne serait pas un marché sud américain. Soupes de poule, patates, oeufs dur, porc rôti, maïs, morocho sont servis de bonne heure. J'opte pour quelque chose de plus sucré, à 7h30 je ne suis pas soupe de poule, j'achète quelques chilenos : des beignets de je ne sais trop quoi mais c'est bon. Je passe plus de deux heures au milieu des animaux à regarder aussi la population locale. Les femmes ont de très belles jupes : simples, droites, longues jusqu'aux pieds, sombres mais associées à un chemisier blanc satin bouffant brodé de rose ou bleu clair avec des brillants et une étoffe assortie à la jupe qui croise sur le buste c'est très élégant. Autour du cou elles ont des colliers de perles dorées. Elles portent des sandales noires en velours alors que celles des hommes sont blanches et en toile. Les hommes portent un pantalon blanc, souvent un poncho et tressent leurs cheveux longs coiffés d'un chapeau. Les négociations vont bon train mais chacun y trouve son compte. Les touristes très présents ( dont je fais totalement partie )profitent de cette foire pour faire des photos d'un autre siècle chez eux. Ça nous semble tout à fait exotique mais il y a peu ça se faisait chez nous. Et ça se fait encore dans certaines campagnes, à l'occasion de certaines fêtes, mais à cette échelle et tous les samedis je ne crois pas. Je retourne en ville pour aller dans le marché alimentaire. Je vous ai déjà quelques fois parlé des marchés masi je n'avais jamais pris de photos. L'erreur est un peu corrigée. Une nouveauté cette fois, au rayon viande je découvre sur un plateau trois foetus de veaux. Je ne sais pas trop comment ça se prépare ni si c'est meilleur que le veau mais c'est assez impressionnant. Les mandarines sont à 1 dollar les trente pour les tailles normales et 1 dollar les quarante pour les petites. Quarante mandarines pour un dollar!!! Je m'achète un morceau de pastèque et me dirige vers le marché artisanal qui repousse les "marchands de tout" dans les rues adjacentes. Les marchands de dvd et cd ont presque tous une télévision et diffusent tous le même spectacle de rue de Juanito et Richard deux comiques qui font s'arrêter les passants. C'est vrai qu'ils sont assez drôles. Amusant aussi le marchand de produit pour se laver les yeux. Par son discours comique il attire aussi de nombreux badauds et essaie de les interpeler sur la nécessité de se laver les yeux avec son eau de pomme au même titre qu'on se lave les dents ou les pieds. Le marché artisanal s'est étendu sur les rues jouxtant la place et des dizaines de commerçants proposent plus ou moins les mêmes produits. Ce qui rend difficile de croire que tout ça est de l'artisanant local. Surtout quand on voit une marque d'écharpe en alpaga que j'avais déjà vu en Bolivie et au Pérou. Hamacs, sacs, tapis, colliers, chemisiers, pulls, gants, bonnets, porte-monnaie, flûtes de pan, quena, charangos, ponchos, écharpes, nappes, statuettes, objets en pierre... si vous voulez vous équiper en déco sud américaine vous savez où venir. Les marchands d'habits pour locaux et les produits de consommation courante se vendent aussi dans les rues du centre qui est totalement voué au marché le samedi matin. Le midi je mange deux assiettes de porc rôti avec des maïs et cette sorte de purée orange. Les mendiants font le tour des échopes avec une assiette et les cuisinières leur donnent quelques grains de maïs, un bout de viande ou une patate. Encore un tour dans les allées du marché, je repère un pickpocket qui ouvre la poche du sac d'un gars sans rien y prendre, il va peut-être y revenir, je préviens la victime que sa poche est ouverte et juste après je vois le voleur qui fait demi tour. Je le regarde faire un petit moment mais je ne le vois rien prendre et il part finalement. Pour me reposer un peu les jambes je vais manger une glace. Vers 14h les premiers marchands dans les rues les plus excentrées commencent à plier leur étal. Je repase par le marché alimentaire. L'agitation matinale s'est calmé et les stands commencent à fermer aussi. Je me pose pour prendre un jus de mûres. En fin d'après midi je vais m'acheter un livre dans une librairie qui vend des livres dans différentes langues. Cette fois j'en cherche un en anglais, dans un peu plus d'un mois je serai en Nouvelle-Zélande et j'ai besoin de parfaire mon vocabulaire. Je choisis "A farewell to arms" que je traduis par "l'adieu aux armes" d'Hemmingway. Ca me sert bien ce voyage pour lire plus que d'habitude. Le lendemain matin je vais déjeuner au marché : un café ( c'est rare pour moi mais de temps en temps je me laisse tenter ) avec un beignet et en ressortant je m'achète une sorte de pain au chocolat dans une pâtisserie. Je retourne chercher mon sac et direction le bus pour Quito.

vendredi 11 juillet 2008

Latacunga et la laguna del Quilotoa

Le trajet ne dure que deux heures entre les deux villes c'est pourquoi je pars tranquillement vers 11h du matin. L'hôtel dans lequel j'arrive est très bien : encore une chambre pour moi tout seul avec tv et salle de bain privée. La lunette des WC est fermé par un badeau qui indique que la cuvette a été nettoyée et désinfectée. La classe! La ville est plus petite que Riobamba, moitié moins d'habitants et beaucoup plus jolies. La place centrale est encore une fois très fleurie et un autre parc arboré se trouve juste dans la rue au dessus. Le marché pour une fois n'est pas couvert mais composé d'une multitude de stands encore bien organisés suivants les produits : fruits et légumes ensembles, coins repas ensembles, les marchands de cd et dvd tout autour, etc... Dans la rue de mon hôtel je trouve une pâtisserie qui fait des faux croissants très bons et quelques autres biscuits. En fin d'après midi je retourne vers le marché et je tombe sur un attoupement. Bien sûr je m'approche pour voir. Un match de volley se dispute sur la place du marché. Uniquement des hommes jouent et assistent à la partie. Les joueurs ont entre 35 et 65 ans environ, ils sont vétus de leur habit de ville et certains portent un short ou des tennis. On dirait qu'ils viennent se détendre après une bonne journée de travail. Mais en fait entre deux parties je comprends pourquoi la partie attire tant de gens outre le fait qu'elle se déroule dans une ambiance plutôt détendue. Les équipes vont changer et les hommes autour parient sur leurs favoris. Ça n'est pas seulement un moment de détente mais aussi l'occasion de gagner quatre dollars de plus. Le soir je mange un bon steack, ça faisait longtemps que je n'avais pas mangé de viande rouge, le midi j'ai même mangé dans un restaurant végétarien pour manger un peu des légumes. En Equateur les plats sont souvent accompagnés d'une cuillère de légumes verts chose peu courante dans les pays que j'ai traversé avant.
Le lendemain matin après une assiette de purée, un oeuf et un verre de morocho au marché je vais au terminal prendre le bus de 11h30 pour Chugchilan, première étape qui devrait me mener à la Laguna del Quilotoa, un lac situé au fond du cratère du volcan Quilotoa dont l'eau vert jade est caractéristique de son eau sulfureuse et salée. Il a plu pendant la nuit et quellques gouttes continuent de tomber. Au fur et à mesure qu'on approche de Chugchilan la pluie est de plus en plus forte et je me rends alors compte que depuis Ushuaïa je n'ai pas souvent vu la pluie. Si je me souviens bien à part quelques fines gouttes à Cusco, je ne me rappelle pas avoir vu de pluie depuis l'extrème sud de l'Argentine. En 138 jours c'est pas mal quand même. Si quelqu'un veut vérifier et qu'il trouve une autre trace de pluie dans mes commentaires il marque deux points. En arrivant à Chugchilan, tout petit village de montagne la pluie n'est qu'une simple bruine mais le brouillard cache complètement l'horizon et le petit cimetière prend des airs encore plus étranges. Les tombes ne sont pas toutes sur le même niveau, ça ressemble à un terrain vague. les croix de certaines tombes sont couvertes de carrelage, c'est un peu bizarre. Je balade un peu le long de la rue principale et quasiment unique du village. Dans la salle des fêtes un groupe de jeunes danse, une danse folklorique peut-être. La fille de l'hôtel en fait partie. Ce sont les vacances en Equateur depuis une semaine, ils ont les mêmes vacances estivales que dans l'hémisphère nord. La pluie revient un peu plus forte mais j'ai prévu le coup. Je vais tout de même me réfugier à l'abri d'une toiture où quelques hommes jouent aux cartes. Je ne comprends pas très bien les règles du "rumi" : ça ressemble un peu au rami mais dès que la pioche est achevée les joueurs montrent ce qu'ils ont sans qu'il semble y avoir de gagnant. Pendant la partie aussi les joueurs montrent leurs paires ou leurs suites mais c'est resté assez flou. Il semble que le coin soit propice à toutes sortes de balades : visite de fromageries, promenade dans la forêt primaire équatoriale et randonnée vers la lagune Quilotoa, point d'orgue de la région. Généralement les gens vont d'abord à Quilotoa pour ensuite descendre à Chugchilan, moi j'ai décidé de souffrir un peu et de le faire dans l'autre sens. Ça se mérite un lac volcanique, on n'y va pas en bus quand on a un brin de respect. L'hôtel est plutôt bien, il fait un peu froid dans les chambres mais pour le prix le souper et le petit déjeuner sont compris. L'ambiance est assez familiale, j'aide la fille de 14 ans à transvaser une centaine d'oeufs d'un carton au fond mouillé à un autre. Les enfants dès qu'ils ont fini l'école ou qu'il ssont en vacances aident souvent la famille dans les commerces ou les hôtels. Il n'est pas rare de voir une petite fille au stand de vente de sa mère toute seule dans la rue, ça peut étonner mais c'est souvent le cas. Là la fille est déjà très avisé sur le métier de l'hôtellerie, elle sert à table et demande aux clients leur origine, leur nom et ce qu'ils font dans la vie, une vraie petite matronne. Je mange à table avec deux canadiennes anglophone pour qui je fais la traduction. Elle veulent aller à la lagune demain aussi mais en camionnette et le gars de l'hôtel ne parle qu'espagnol. J'arrive à peu près à jongler avec les langues.
Le lendemain au petit déjeuner je fais la connaissance de Suzan, une jeune américaine partie en voyage depuis qu'elle a terminé ses études il y a trois ans. Elle travaille de temps en temps pour pouvoir avancer un peu plus loin. Elle aimerait écrire tout ça et pourquoi pas pour le National Geographic. Voilà ce que j'appelle partir à l'aventure. Elle a fait la lagune il y a deux jours avec Sébastien un français ici pour deux mois. Je pars vers 9h pour mes 5-6 heures de




marche. Le propriétaire de l'hôtel m'a montré le chemin depuis le balcon, aujourd'hui le ciel est plus dégagé mais quelques nuages persistent, j'espère qu'ils vont partir. Au début le chemin passe aux milieux des champs, le paysage est superbe, les rayons du soleil font ressortir le vert des prairies où paissent vaches et moutons et je descend vers le fond du canyon. Bien sûr çaurait été trop simple de devoir simplement monter, il faut descendre un peu d'abord pour pouvoir ensuite monter de 2900m à 3880m. Parfois des chiens aboient quand je passe près des maisons, je m'arme d'un bâton des fois que l'un d'eux devienne trop entreprenant. Pas très sûr du chemin à suivre je demande mon chemin à un homme qui me renseigne très gentiment et me serre la main en me quittant. Les gens sont très attaché aux formes de politesse. Au fond du canyon je traverse le ruisseau sur un tronc d'arbre et commence la remontée par un chemin très raide. Plus loin je me retrouve sur le passage que le gars de l'hôtel m'avait dit un peu étroit. Effectivement, il est impossible de mettre ses deux pieds côte à côte sur cet étroit sentier bordé d'une belle pente. De toute façon on ne marche jamais avec les deux pieds côte à côte. Dans la montée le chemin est splendide, deux murs de terres s'élèvent de chaque côté, c'est comme marcher dans un couloir. Beaucoup de fleurs jalonnent le parcours : jaunes, bleus, rouges les couleurs flashent sur les versants de la montagne. Malheureusement les nuages arrivent et je peux voir la pluie qui se dessine au loin. Je m'abrite cinq minutes sous des pins pour laisser passer une averse et manger une banane. Le soleil a disparu et il fait plutôt froid maintenant. Alors que j'entame la dernière montée le chemin passe par une maison. Je vois un chien devant la porte et avant qu'il n'ait décidé de venir me voir je rebrousse chemin pour passer par dessous mais c'est trop tard, il s'est levé, aboie et ses cris ont alerté deux autres cheins qui arrivent maintenant en courant vers moi. Deux sont très proches et montrent les dents férocement. Un chien ça va mais trois je ne fais pas le fier. Je tape le sol avec mon bâton lance quelques pierres mais ce qui d'habitude suffit à faire les faire partir ne semble leur faire ni chaud ni froid. Je recule doucement tout en leur faisant face avec mon bâton en l'air. Me voyant suffisament assez loin le plus gros décide d'abandonner mais les autres me suivent sur le chemin du dessous. Il faut dire que je suis encore près de la maison. La maîtresse sort et d'en haut leur lance des pierres, je donne des coups de pieds dans la terre. Ils me laissent m'éloigner mais font le tour par la maison pour m'attendre de l'autre côté. Je me dépêche de passer et ne me retourne plus. Quelques mètres plus loin, enfin à l'abri je me pose sous les arbres pour respirer. Comme si l'altitude ne suffisait pas il faut que les chiens me fassent battre le coeur. J'avoue que j'ai eu un peu peur sur ce coup, surtout quand un des chiens essayait de passer derrière moi. Heureusement je ne vois plus de maison jusqu'au sommet je vais pouvoir finir tranquillement. La fin n'est pas si tranquille que ça parce que je marche maintenant dans du sable et à 3800 m c'est assez étonnant d'avoir l'impression de marcher sur une plage en pente. C'est surtout crevant, je ressors mes feuilles de coca que je n'avais pas utilisées depuis longtemps. Arrivé en haut je marche carrément sur une dune et quand je peux enfin voir la lagune quelques rayons de soleil percent les nuages. La lumière qui tombe sur l'eau la fait luire d'un vert de jade. Le cratère qui enserre la lagune élève ses parois abruptes jusqu'à 300 m au dessus de l'eau. Le scénario est splendide : l'eau, les montagnes, le vent froid, les nuages noirs et la pluie qui arrive à l'horizon tout ça magnifie la nature. J'ai mis quatre heures pour arriver jusque là et je mets encore une bonne heure pour rejoindre le village en m'accordant une pause pour manger mes deux bouts de pains et ma pomme.

Au village de quilotoa les hôtels sont sommaires et j'échoue dans une sorte de pension familiale. La chambre est très simple mais là aussi la demi pension est de rigueur. Entre deux averses je me pose sur les hauteurs pour regarder la lagune à l'eau sulfureuse qui ne permet à aucun poisson de vivre. Je guête le moindre rayon de soleil mais en vain, pas évident de voir la vraie couleur de l'eau et le ven test glacial. Heureusement en fin d'après midi le père allume le poêle à bois et un peu de chaleur entre dans la pièce commune. Autour de ce petit cube de fonte je m'assois avec eux. Nous ne parlons pas beaucoup, nous pensons plus à nous réchauffer. Edward, un anglais descend de sa chambre pour se joindre à nous. La grande fille de la maison, Blanca, 15 ans, fait un peu la conversation, les mêmes questions qu'hier soir. Elle est au lycée et n'a que trois semaines de vacances contrairement à sa soeur et ses deux petits frères. Elle me dit que ce sont les seules vcances de l'année quand ej lui demande s'il y a d'autres périodes de vacances. Chers amis profs restez en France! Pendant le repas les deux garçons et leur cousin venu les rejoindre jouent à la police et à se tirer dessus avec un pistolet en plastique. Les garçons seront toujours les garçons me dit Edward. Après le repas la plus jeune des filles, 12 ans, nettoie la cuisine et passe la serpillère alors que ses parents se sont absenté et que les petits jouent en haut. Pour rester un peu au chaud je finis de lire "la maison aux esprits" avant de monter me coucher. La nuit est plutôt bonne. Le matin je me lève vers 7h30. Pendant le petit déjeuner seule la plus jeune des filles et les deux garçons sont là. La fille me rappelle ma mère au même age sur les photos que j'ai pu voir. Elle a la peau beaucoup plus claire que le reste de sa famille et comme sa soeur elle porte un petit chapeau de feutre orné d'une plume de paon, le chapeau typique de la région. J'entends les cris d'une poule dans la cuisine et le petit Ruben qui rigole. Pour vérifier ce qui se passe je ramène mon bol et c'est bien ce que je pensais, ils viennent de tuer une poule et la fille est en train de la plumer. C'est ça la vie à la campagne. Dehors le ciel a l'air un peu plus dégagé mais quand je m'approche des falaises je peux voir la pluie au loin. Je fais quand même un petit tour sur les crêtes. On peut faire tout le tour par le haut du cratère en 4 heures mais le bus pour Latacunga est à 13h alors je ne vais pas trop loin. En route je règle la montre d'un berger qui m'avais demandé l'heure quelques minutes plus tôt. Une mère et sa fille descendent les pentes abruptes pour aller récupérer leurs mûles. La pluie arrive, elle est suffisammant forte pour que je mette mon imperméable. Je retourne à l'hôtel m'abriter. Le poêle n'a pas été rallumé depuis hier soir et il est imppossible de se réchauffer vu que la porte est toujours ouverte. Le village étant juste au bord des falaises je vais voir la lagune dès qu'un rayon de soleil perce les nuages. Le vent puissant et froid fait avancer les nuages rapidement dans le ciel et les rayons du soleil qui atteignent la surface de l'eau donnent l'impression d'une lumière sous marine qui avancerait dans le lac. Vers midi je rentre manger. Le plus grand des garçons, Patricio environ 10 ans, a rallumé le poêle. Il a fendu une buche à coups de hache et entretien le feu. Après le repas je monte dans le bus direction Latacunga. Nous arrivons vers 16h et je retrouve mon hôtel de luxe. La douche est froide mais j'en avais besoin. Le soir je mange un bon plat de lasagnes. La musique dans le restaurant passe "l'été indien" de Joe Dassin dans sa version espagnole chanté par Joe Dassin lui même. Je ne comprends pas tout mais les paroles ont l'air différentes, mais l'air est le même Matthieu. Je crois que mon chargeur de piles a rendu l'âme et mes deux jeux de piles sont vides, super. Avant d eme coucher je regard "le diable s'habille en Prada", je ne l'avais pas vu, j'ai bien aimé. Le lendemain matin vers 11h30 je prends le bus pour Quito où j'en changerai pour Otavalo, le village où a lieu le samedi le plus grand marché du pays.

Riobamba, histoire de...

Le voyage en bus se passe bien, les paysages sont toujours aussi verts et nuageux. Tellement nuageux qu'on a des nuages au dessus de la tête et qu'on en voit aussi au fond de la vallée. Il faut dire que la vallée est profonde. Le patchworck des champs sur les montagnes est toujours aussi beau même si on peut penser que pour ça les forêts en ont pris un coup. L'idée de venir à Riobamba m'est venu parce que c'est une ville proche du Chimborazo, le sommet le plus haut de l'Equateur et que j'aimerai bien le voir. J'aimerai bien le voir parce que je me souviens avoir vu ce reportage sur les "hieleros", ces hommes qui vont chercher la glace directement au glacier du Chimborazo pour la ramener dans de la paille jusqu'au marché à dos de mûle. J'arrive à la nuit à Riobamba ville sans trop de cachet de 126 000 habitants. L'hôtel est plutôt bien avec la télé câblée dans la chambre. C'est un peu du luxe mais de temps en temps ça occupe les soirées : je zappe entre les chaînes ( comme d'hab ) entre deux séries et un film. Je mange des crevettes panée à la noix de coco rapée ( vous pouvez essayer chez vous c'est très bon ) et pour dessert un gâteau super bon qui ressemble un peu au gateau aux T brun pour ceux qui connaissent. Le lendemain petit dèj dans la rue, juste devant Flash mac Queen, vous connaissez le héros de "Cars", la voiture rouge. C'est la même sauf qu'elle a les phares carrés, sûrement pour passer incognito pendant ses vacances en Equateur. Malheureusement j'ai laissé l'appareil photo à l'hôtel. Je monte au mirador voir la montagne que je ne pourrai pas approcher faute de temps. Mais je voulais au moins le voir. L'Eglise toute proche est pleine à la première messe de ce dimanche et juste après la deuxième messe accueille aussi beaucoup de fidèle. Et si je leur disais la vérité... Sur un petit stade au dessous des enfants font une partie de foot deux contre deux. La ville est comme morte, le dimanche en Amérique du sud c'est jour de relâche, les gens se retrouvent en famille et prennent le temps de se reposer, les grilles des boutiques sont baissées ( pour la plupart ) et des enfants jouent au milieu des rues désertes, ça a un côté triste mais on peut imaginer que les liens familiaux se resserent à cette occasion. Et dire qu'on veut nous faire travailler le dimanche en France... Je vais manger au marché un morceau d'un de ces cochons qu'ils font rotir entier. Et pas un cochon d'Inde cette fois-ci, je parle de cochon rose. Une quizaine de stands sont agencés autour d'une grande salle et les cochons sont exposés sur les comptoirs, la tête en avant. Les femmes qui tiennent ces petits restaurants de foire hèlent les passants : "viens señorita, viens gouter", "Hola señor assieds toi", elles tendent un morceau aux gens pour leur faire goûter avec un petit bol de ce maïs à gros grains blancs bouilli. Je m'installe à une table et elle m'apporte mon assiette mais ni fourchette ni cuillère. Les gens autour mangent avec les doigts pour la plupart, je les imite en essayant de n'user que les trois premiers doigts de la main droite ( comme au moyen âge ). d'un autre stand on m'apporte un grand verre de jus de coco. Un bon petit repas. Je fais ensuite un petit tour sur les stands du marché où je prends des bananes pour dessert. Dans leurs fagots de paille je vois les fameux pains de glace constellés de milliers de petites bulles. Un petit tour en ville et je rentre à l'hôtel. A la grande télé dans le hall d'entrée le match entre Nadal et Federer pour la finale de wimbledon mais la pluie vient interrompre la partie une nouvelle fois, ils sont à égalité parfaite. Du coup je vais faire un tour sur internet et je rate la fin. Mais les chaînes sport le repasseront trois fois dans les jours qui suivent. Au fait je ne vous ai pas dit mais le mercredi précédent alors que vous voyez et revoyez les images d'Ingrid Betancourt descendant de l'avion les équatoriens fétaient la première coupe libertador ( champion's league d'Amérique du sud ) de leur pays ( il me semble aue c'est la première ) remportée par la liga universitaire de Quito. Ça fait la une de tous les journeaux depuis des jours et les chaînes de télé ne passent que ça. Je n'ai pas gran dchose à faire ici puisque le Chimborazo est hors de portée pour moi ( pour cette fois ) je partirai donc demain matin pour Latacunga où j'ai prévu de marcher un peu. Je vous ai mis quelques photos de fleurs je ne les ai pas prises là mais les jours suivants, alors comme je n'aurai peut-être pas la place de les mettre et que je suis presque sûr qu'elles se trouvent aussi dans le parc du Chimborazo je les mets là.

lundi 7 juillet 2008

Trujillo, l'oubli

J'ai oublié de vous raconter une journée, la dernière au Pérou.
Donc je prends le bus à Huaraz. On part pile à l'heure, le hic c'est que au bout de deux kilomètres le bus s'arrête. Ca arrive qu'on s'arrête : pour faire le plein, à un contrôle de police ou autre mais là ça dure un peu et au bout d'un moment l'hôtesse nous annonce que le bus est en panne et qu'un autre va venir pour qu'on change. Dans cette affaire on part finalement avec une heure de retard. Encore une nuit sans trop dormir. Nous arrivons à Trujillo, au bord du Pacifique vers 7h du mat. Le terminal pour Tumbes est de l'autre côté de la ville. Je partage un taxi avec Jen, une jeune américaine. Au terminal nous apprenons que le bus ne pars que à 20h30. Nous avons donc une douzaine d'heures à tuer. Pour commencer nous allons prendre un bon petit déjeuner. Apparemment il n'y a pas grand chose à faire dans cette ville, Jen va mettre à jour son journal de bord et moi mon blog. On se donne rendez-vous vers midi au musée du jouet. Emporté par ma prose, je ne vais au rendez-vous qu'à 12h10. Je monte dans le musée mais la porte vitrée est fermée. Je vos quelques poupées au travers mais pas de Jen, elle a dû trouver porte close aussi et est parti en voyant que je n'étais pas là. Tant pis, ça marque mal mais on se reverra peut-être en ville ou au bus ce soir. Après une sorte de paëlla aux fruits de mer je vais faire un tour sur la place centrale. Il fait assez chaud.Une exposition de photos pour interpeler les gens sur le réchauffement climatique est présentée tout autour de la palce. Les gens regardent, il y a même une école qui est venu faire un devoir. A un moment devant une pancarte des filles me demandent si je suis péruvien. Je rigole un peu avec elles. Elles me demande d'où je viens et sont toutes contentes de connaître un français. Elles ont envie de rigoler, une feint même l'évanouissement, elle rigole. Ensuite elles me demande d'écrire mon nom et du coup elles pensent à me demander un autographe pour continuer le jeu. Un pour Geraldin, un pour Jocelyn et ça rigole. Je me sens un peu gêné mais je me prends au jeu. Voyant ça c'est ensuite des garçons qui viennent me voir et c'est reparti pour les autographes. Les autres élèves me regardent un peu intrigués mais c'est fini pour les autographes. Les filles ayant trouvé le jeu amusant s'en prennent maintenant à un couple de touristes. Le devoir sur le réchauffement terrestre n'est pas près d'être terminé. Vers 19h30 je retourne au terminal où je retrouve Jen. Le musée n'était pas fermé, il fallait tirer sur la ficelle pour faire sonner une clochette pour la gardienne. Je croyais que c'était une poignée de porte cassée. Elle m'avoue que sur la place elle a dû poser pour la photo pour une fillette. Certainement une de mes groupies. Nous allons manger dans la rue une soupe de poulet et de blé avec une patate farcie. Et nous allons dans le bus. Cette fois en plus de nous filmer ( comme c'est le cas depuis Lima ) on prend nos empreintes digitales. Question de sécurité soit disant. Des fois qu'on fasse quelque chose de mal ou en cas d'accident si le bus par en fumée qu'on puisse nous identifier. A vous de choisir...
Et voilà je vais quitter le Pérou juste quand je commençais à être célèbre, mais il vaut mieux partir en pleine gloire. I'll be back...

dimanche 6 juillet 2008

Cuenca, l'Equateur dernière ligne droite


Le bus part avec un bon quart d'heure de retard mais sans problème cette fois-ci. En plus comme il n'est pas plein je suis seul et je peux donc m'allonger sur les deux fauteuils pour dormir. Je passe une nuit presque agréable. Au matin nous sommes toujours près du pacifique et quelques minutes après le réveil nous arrivons à Tumbes. Au départ je pensais descendre là et prendre un bus direct pour Cuenca qui fait les pauses aux postes frontières et je ne sais pas pourquoi j'ai changé d'avis et décidé de continuer dans ce bus qui me laisse à la frontière péruvienne. Et là tout est allé très vite, un jeune plutôt aimable me prend en charge, m'aid eà porter mon sac après le poste de douane péruvien, me fait traverser des rues soit disant dangereuses, me mène à la compagnie de bus et me fait changer mes derniers soles. Ensuite il faut aller à l'immigration équatorienne avant de prendre le bus ( c'est comme ça à cet endroit ), il me mène au taxi et m edit que son boulot est fini et que je lui dois 30 dollars (la monnaie officielle de l'Equateur est le dollar et plus le sucre). Comment se faire arnaquer en quelques minutes. Le pire c'est que je l'avais lu dans le guide, je savais qu'il y avait ce genre de filous à la frontière et moi comme un gros naïf que je suis je l'ai suivi tout en me rapppelant ce que j'avais lu. J'ai encore du boulot pour devenir moins c.. Je ne lui ai pas filé 30 dollars, un peu moins, mais j'avais bien les boules. J'ai préféré lui donner quelque chose parce que ces mecs qui soient disant te protège connaissent certainement quelques bandits et si tu ne coopère pas je pense que ça peut se finir plus mal. Alors j'ai été bon joueur. Le bon gros pigeon oui! Bon j'ai quand même pris mon bus à 9h30 et quitté cette frontière sans me retourner. Au bout de quelques kilomètres les paysages changent pas mal, toujours des montagnes assez élevées mais très vertes avec des champs délimités par des clôture et des vaches noir et blanc dedans. Ça ressemble un peu aux collines du sud de la Bourgogne quand je monte à Auxerre chez Cyril et Corinne avec les petits ruisseaux au milieu des champs. Je lis un peu et je dors aussi. Le ciel est gris et quelques gouttes tombent à l'approche de Cuenca mais rien de bien grave. L'hôtel que j'ai repéré est assez joli, il fait très ancien et n'est pas très loin de la place centralen où je vais faire un tour après avoir pris une bonne douche après deux jours de voyage. Certains bâtiments de la ville sont construits avec de la roche du coin, on dirait une sorte de marbre rose très veinuré qui donne un aspect sale aux façades. Ca devrait faire joli mais ça ne le fait pas trop. Je me couche vers 21h30 et dors jusqu'à 8h le lendemain. je sens que ces quelques jours en Equateur vont être de tout repos. Je n'ai pas trop envie de bouger et je ne sais aps trop quoi faire dans ce pays qui recèle certainement de bons endroits à visiter. Je me balade un peu en ville et tombe sur la rue des chapeliers. Cuenca est la capitale du Panama. Pas du pays mais du chapeau "panama" qui doit son nom au fait que les chapeaux étaient au début exportés via le Panama ce qui a entrainé la confusion, mais le chapeau de paille de toquilla ( un palmier ) est bien originaire d'ici. Quand je passe devant sa boutique, Alberto Pulla m'attrappe par le bras et me fait rentrer. Un cancer de la gorge lui a oté l'usage de la parole mais son oeil brillant ( il a deux yeux mais c'est une façon de parler ) montre qu'il a gardé toute sa passion pour son métier. Il me fait essayer un chapeau et me montre un miroir où me regarder. Je ne suis pas habitué à porter des chapeaux mais ceux là sont vraiment beaux, je ressemble à un "monsieur" avec ça sur la tête. La boutique est remplie de chapeaux du sol au plafond, et c'est rien de le dire! Certains sont neufs et d'autres avec des étiquettes au nom de leur propriétaire attendent d'être réparés. Le sombrero de toquilla est classé suivant la finesse de la paille et du tressage en quatre catégories : standard, supérieur, fin et superfin. Les prix suivent. Alberto, 78 ans, me mène à l'étage pour voir les chapeaux les plus fins. C'est vrai que ce doit être un travail plus minutieux de faire un superfin dont aucune lumière ne doit traverser le treillis quand on le regarde au soleil. Si dans son magasin un standard vaut 20 dollars, les superfins atteignent 200 dollars mais il parait qu'en France ils atteignent facilement le triple ou le quadruple! Toute les infos me viennent du Lonely planet Alberto parle essentiellement par sigen et pour finir me fait une démonstration étonnante. Il déforme le chapeau et le roule pour le glisser dans sa poche, puis il le ressort, le déroule et lui redonne sa forme initiale. Le chapeau n'a pas bougé. L'oeil coquin d'Albertro le rend sympathique c'est certainement ça qui lui a vallu d'être réputé et d'avoir fait l'objet de plusieurs articles de presse dont les coupures ornent une armoire à l'étage. L'après midi je fais une petite balade près du ruisseau et ensuite dans le marché. Ici l'hygiène a l'air d'être un peu plus prise au sérieux, la plupart des viandes, sauf les poulets sont découpées et placées sous des vitrines réfrigérées. Les rayons fruits et légumes sont tout aussi colorés qu'au Pérou ou en Bolivie et le coin repas est aussi étonnant avec ses porcs entiers rôtis et servis avec des grains de maïs blancs. Dans la rue plus de vendeurs sur les trottoirs ou très peu. Les magasins rangent leurs articles dans des casiers de bois qui montent jusqu'au plafond à près de 4 mètres de haut. Les pâtisseries présentent une bonne variété de biscuits tous plutôt bons. Les boutiques ressemblent beaucoup à celles d'Argentine ou du Chili ( donc aux européennes ) même si elles ne sont pas toutes très grandes : certaines comme les boutiques de cd ou les marchands d'en-cas style empañadas et humitas se contente de l'entrée d'escalier d'un immeuble, un simple couloir suffit à présenter les produits ou installer un petit comptoir où manger son humita. La grand place centrale est toujours aussi belle avec un parc arboré, une cathédrale et des bâtiments coloniaux tout autour. Les voitures sont beaucoup plus récentes que dans les autres pays et on voit beaucoup de femmes aux volants de véhicules, chose peu fréquente jusque là. Le pays est lpus riche que le Pérou et la Bolivie mais on arrive toujours à manger pour pas trop cher. Le soir dans un restaurant j'ai envie de manger des crevettes. Justement la carte propose un aguacate aux crevettes. Quand je demande à la serveuse ce qu'est un aguacate elle a un peu de mal à m'expliquer que c'est un fruit, mais je la coupe et lui dit que je vais goûter. Le truc c'est que l'aguacate est un avocat et que je n'en raffole pas. Partout ailleurs ils appelaient ça "palta" et ici ils changent de noms! Si les règles du jeu changent en cours de route je vais pas pouvoir suivre moi. J'ai décidé d'être bon joueur encore une fois et je le mange en entier ( oui maman! ) en l'accompagnant de pain, de crevettes et du jus de maracuya. Mais celui qui décore le plat avec le poisson je l'ai laissé! Dans l'après midi j'ai un peu pôtassé le guide et j'ai trouvé quelques trucs à faire. Demain je partirai pour Riobamba pour essayer de voir le Chimborazo ( tu te rappelles frèrôt de cette montagne? ). Le matin je vais faire un tour au marché pour petit déjeuner. Je goûte au morocho, j'avais vu ça marqué quelques fois et je voulais y goûter : d'après ce quej'ai compris et senti c'est à base de lait, de grains de maïs ou de blé concassés aromatisés à la canelle et chaud. C'est bon. Je monte au terminal vers 11h30 mais mon bus ne part qu'à 14h, j'aurai dû me renseigner avant. Tant pis, je prends mes notes sur mon carnet et je regarde le trafic des passagers. ça fait passer le temps.