vendredi 2 mai 2014

Vik-Jokulsarlon-Vik

Accrochez vous, aujourd'hui il va y avoir pléthore de noms imprononçables (et encore je ne vous ai pas dit que le double l "ll" se prononce tl, le h devant en v se prononce k et que suivant les accents ou tréma sur les o ou les a ils se prononcent différemment, plus le d barré et l'espèce de p qui se prononce comme le th anglais).
 
Alors le but de la visite du jour est le lac Jökulsarlon, un lac dans lequel le glacier Breidamerkurjökull vient se briser et libère ainsi des icebergs. En fait le Breidamerkurjökull n'est qu'une petite langue du Vatnajökull, le plus gros glacier d'Islande et même d'Europe (hors Groenland) puisqu'ils mesure 8400km² soit à peu près la taille de la Corse!
 Nous avons environ 200 km à faire pour y arriver et nous rentrons ce soir à Vik, soit 400km. Autant dire qu'il va  nous falloir au moins 10h pour faire tout ça. D'autant plus qu'hier soir j'ai vu Aesa,  la propriétaire de l'auberge, et qu'elle nous a donné plusieurs coins à voir sur le chemin. Plus tout ce qui nous fait nous arrêter parce que c'est simplement beau, et pour avoir déjà pris la route en bus je sais qu'il y en aura pas mal. Nous nous levons donc vers 7h, il bruine sur Vik mais la météo annonce du soleil et quelques nuages à 200km à l'est. 
Et après seulement quelques kilomètres le ciel se dégage déjà et on peut sortir prendre des photos pour notre premier paysage de folie de la journée.
 Le Skaftareldahraun est une immense coulée de lave, considérée comme le plus grand torrent de lave à la surface de la Terre. Il s'est échappé des volcans du Lakagigir en 1783 et couvre une surface de 580 km² (soit la taille de je ne sais pas quel département, cherchez un peu!). Le paysage est à la fois magnifique et mystérieux, la lave a formé des bosses et des creux à perte de vue et depuis deux siècles les mousses ont recouvert tout ça d'une épaisse couche vert grisâtre qui avec le noir de la lave et le soleil qui filtre à travers les nuages donne une ambiance particulière à cet endroit. Un lutin sortirai d'un recoin que ça ne nous surprendrai pas, pas étonnant qu'autant de légendes existent dans ce pays. Bien sûr c'est l'occasion pour une photo-sautée (pour ma tenue un peu "légère" je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai eu envie, mais oui il faisait un peu froid). On s'arrête encore une ou deux fois dans ce décor féérique. Et c'est à partir de là que commence le leitmotiv de la journée "bon, aller on ne s'arrête plus, on a de la route". Et surtout comme on capte mal la radio on a branché le mp3 sur l'autoradio, et à chaque fois qu'on s'arrête et qu'on repart les chansons reprennent du début. Du coup à chaque démarrage on a droit à "Baby" d'Izia et si on veut aller plus loin il faut passer les chansons une après l'autre à la main. Le premier arrêt conseillé par Aesa est le canyon de Fjadrargljufur quelques kilomètres avant Kirkjubaerjaklaustur. Un joli canyon de 2 kilomètres que nous irons voir au retour. Nous sommes arrivés à Klaustur (diminutif du nom à rallonge précédemment cité) sans avoir trouvé la piste qui mène au canyon. Il aurait peut-être fallut profiter du soleil de ce matin mais tant pis on ne va pas faire demi-tour maintenant. A Klaustur nous achetons de quoi pique niquer des fois que le petit restaurant à côté du Jökullsarlon soit fermé. Le jeune caissier sait se présenter en français et nous le montre. Pour lui retourner la politesse je lui demande comment on dit en islandais. Si ça vous intéresse c'est... pas facile. A partir de Klaustur la grande plaine que nous traversions depuis ce matin est maintenant bordée par d'immenses falaises d'où coulent de superbes cascades (autant d'occasions de photos) donnant naissance à autant de rivière que nous traversons sur des ponts, de béton, de métal et parfois de bois. A un de nos arrêts information (il y a beaucoup de parkings avec des panneaux d'informations pour les touristes parlant des lieux et de leurs histoires) nous découvrons les vestiges d'un pont métallique emporté et déformé par la rivière Skafta lors d'une crue. Les poutres d'acier ont été littéralement vrillées et coupées par l force de l'eau et des blocs de roches emportés par les flots. Il y a tellement de rivières dans ce pays qu'ils doivent avoir plus de mal à trouver des noms pour leurs cours d'eau que pour leurs villes! Après cette série de falaises nous replongeons dans une immense plaine alluvionnaire au début du Vatnajökull que nous voyons pour la première fois par sa langue Skeidararjökull. Une belle langue de plusieurs kilomètres de large qui se glisse entre deux piliers de roche et est comme posée sur la plaine. Au dessus, totalement immaculé et pesant de toute sa masse, le Vatnajökull tranche dans le bleu du ciel. Nous passons devant Skaftafell, une des portes d'entrée du parc national de Vatnajökull. Mais à cet endroit les nuages se sont accrochés aux sommets qui enserrent les différentes langues du glacier géant. Nous nous arrêterons au retour si le ciel se dégage. Mais je fais quand même arrêter Alec pour des photos. Bon, aller on ne s'arrête plus! "Baby, baby". Je fais aussi des photos par la fenêtre pour éviter de perdre du temps. Quelques kilomètres avant le Jökullsarlon nous nous arrêtons au Fjallsarlon qui reçoit le Fjallsjökull et ses icebergs. C'est un tout petit lac à l'eau chocolat au lait mais il a l'avantage d'offrir une plus grande proximité avec le glacier. Chose que nous n'aurons pas au Jökullsarlon vu sa grande taille. Jusqu'ici la température était plutôt agréable mais maintenant que nous sommes face au glacier et que le vent souffle un peu les températures ont chuté. Polaire, coupe vent, bonnet, capuche et gants sont indispensables. Mais ça ne nous empêche pas d'apprécier le décor. le glacier face à nous est imposant : il part du sommet des montagnes et s'écoule entre les roches noires avant de se fendre sur le bas et libérer d'énormes glaçons blancs parfois striés de noir. Ces rayures noires sont dues à des dépôts de cendres lors d'éruptions volcaniques anciennes et piégés entre les couches de neige. Avant d'aller à l'endroit où tous les bus et la plupart des touristes s'arrêtent pour voir la Jökullsarlon nous nous arrêtons à un petit parking au bord de la route qui permet de voir le lac d'un autre endroit. Plusieurs de ces parkings sont aménagés au bord de la route. le Jökullsarlon a une eau beaucoup plus claire et bleu que le précédent. Peut-être parce qu'il est plus grand ou alors qu'il n'est pas fermé. Un chenal lui ouvre en effet un accès à la mer par lequel, à marée descendante, des icebergs quittent le lac pour aller s'échouer sur les plages de l'Atlantique nord. Nous arrivons vers 13h au parking à touristes, 4h pour 200km bonne moyenne. Comme il y a quatre ans un petit snack-boutique vend une soupe de fruits de mer des plus revigorante. Le gâteau pour le dessert c'était plus par gourmandise que pour se réchauffer je l'avoue. Après cet intermède gastronomique nous allons marcher sur les rives du lac. Il y a tellement d'icebergs qu'ils se touchent, la marée montante fait rentrer des icebergs arrachés à la plage et les fait entrer en collision avec ceux du lac. Par ce même chenal des phoques trouvent refuge dans le lac. Nous avons la chance d'en voir quelques uns batifoler entre les blocs de glace. Sur le parking un labbe parasite ou skua (sorte de gros goéland qui aime bien manger les oisillons des autres oiseaux marins, mais nettoie aussi les plages des cadavres d'oiseaux) traine près de l'entrée du snack. On dirait qu'il attend qu'un touriste fasse tomber quelque chose. Le ciel s'est un peu assombri et il fait vraiment froid maintenant. Nous prenons le chemin du retour. Un peu avant Skaftafell nous nous arrêtons voir le Svinafellsjökull une autre langue du Vatnajökull qui se jette dans un petit lac chocolat lui aussi. A l'entrée du chemin qui y mène, une plaque rend hommage à deux allemands disparus sur le glacier en 2008... et toujours pas retrouvés. Les nuages sont toujours là mais le soleil qui commence à descendre va peut-être passer dessous d'ici quelques minutes. Nous décidons d'attendre. Un homme avec un joli appareil photo semble faire de même. Bonne idée. Au bout de quelques minutes le soleil se fraie un passage et l'ambiance lumineuse change complètement. C'est juste magnifique, magique. Un arc-en-ciel apparait au dessus de l'imposant glacier. De retour au parking nous échangeons quelques mots avec le photographe et sa femme. Ils sont français et ont craqué pour ce pays il y a une dizaine d'année. Ca fait quinze ou vingt fois qu'ils viennent et de plus en plus fréquemment. Ils pensent même acheter une maison. Dans la voiture Alec me dit "c'est toi dans quelques années". Possible. Je ne suis pas le seul à aimer ce pays. C'est la nature à l'état brut : la glace, le feu, l'eau, le vent, les montagnes tout ici appelle à l'humilité (et parfois à l'humidité). L'humidité justement il en est question. Il commence à faire des gouttes et en approchant de Klaustur le ciel s'assombrit. Nous trouvons la piste qui mène à Fjadrargljufur. Pikachu n'a rien d'un de ces 4x4 géants que nous croisons parfois mais pour les pistes simples il se débrouille très bien et avale les 7 km qui nous amènent au parking. Là au milieu de pas grand chose une jolie cabane de bois abrite deux wc très propres, quasi neufs et avec du papier. C'est sûr qu'en cette saison et avec le temps qu'il fait on a du mal à croire que c'est un endroit touristique mais il doit bien y avoir du passage pour construire des wc ici. En tout cas ça n'est pas cette bruine qui nous arrête et tant mieux parce que, je vais me répéter, mais c'est superbe. Le chemin surplombe des gorges d'une cinquantaine de mètres de profondeur aux contours tortueux mais doux et surtout couverts de verdure. Le plus impressionnant c'est qu'on peut marcher sur les crêtes de ces lames de roche érodées par la rivière qui coule au fond. Si maman était là elle nous gronderait, mais comme elle n'y est pas elle ne nous gronde pas. On ne fait quand même pas les malins les crêtes sont étroites et la pluie les rend glissantes. C'aurait été totalement différent ce matin avec le soleil mais là, l'atmosphère humide et le ciel bas ajoutaient du fantastique au décor. Nous faisons la route du retour sous la pluie mais au final nous avons eu  une belle journée. Nous rentrons vers 20h30, soit une douzaine d'heure après notre départ. Encore du riz au menu. Alec est un peu fatiguée de la route et je la comprends. Ciel couvert, pas d'aurore en vue donc nous nous couchons tôt. Pas de ronfleur cette nuit, mis à part Alec qui "respire fort" et moi qui tousse.

 
 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Jolie journée ! les paysages sont vraiment splendides je me régale ... Des bises Vir

Anonyme a dit…

Nous pensons que tu as fait des fautes d'hortographe aux noms islandais. Pour une lecture plus facile, tu aurais pu traduire en français car je dois tousser a chaque ligne. Ensuite, nous .'avons pas eu besoin d'aller en islande pour boire de l'eau pure des glaciers. Nous sommes allés dans un bar a eau au fond du vercors où nous avons dégusté de "l'islandik"... L' eau de labas. Bises. Nath et michel