mardi 1 avril 2008

Pucón, ça sent le soufre


Bon alors je voudrais mettre les choses au clair tout de suite : en espagnol le "u" se prononce "ou" et on prononce toutes les lettres, donc le "n" final se prononce et Pucón se prononce donc "pouconn" et pas à la française comme certains seraient tentés de faire pour faire des jeux de mots vaseux. A bon entendeur salut.
Donc aprés Valdivia me voilà arrivé plus au nord à Pucón ville sous l'étroite surveillance d'un volcan en état de repos puisque s'il n'est pas en éruption actuellement ça ne l'empêche pas de fumer tout le jour. Sur la photo le volcan est au fond et le nuage au sommet c'est la preuve qu'il faut le surveiller. D'ailleurs dans les rues des panneaux indiquent la direction à prendre en cas d'éruption avec une ligne verte à suivre tracée sur la route. Dans le bus j'ai retrouvée une suissesse qui était avec moi à l'hôtel de Valdivia, comme elle projette elle aussi de faire l'ascencion du volcan je lui propose qu'on se revoit ce soir pour en parler. Nous buvons un coup et mangeons tout en discutant de ce que l'on a fait et de ce que l'on va faire. Elle n ese sent pas très bien en ce moment, donc elle pense faire l'ascencion plutôt lundi. Nous sommes vendredi soir, je pense aussi prendre mes marques demain, aller au parc de Huerquehue dimanche pour reprendre un peu d'activité et faire le volcan lundi. Un grand nombre d'agences proposent l'ascencion dun volcan Villarica, les prix vont de 35000 à 45000 pesos (52 à 67 euros environ) et dépendent d'après la fille de l'office du tourisme de l'état du matériel loué pour l'ascencion. Quasiment toutes partent à 7h du matin sauf une à côté de l'auberge de la suissesse (dont j'ai oublié de demander le nom) qui démarre à 4h du matin. Pour éviter la cohue et profiter du lever de soleil je vais prendre celle-là. On ne s'est pas donné de nouveau rendez-vous en espérant ce revoir dans ce petit village ou au parc mais je n'ai pas recroisé la suissesse. Le samedi j'ai finalement acheté des lunettes de soleil. Matthieu doit m'en amener des catégories 4 (vu que : voir Puerton Madryn et péninsule de Valdès) mais sur le volcan il y a un glacier et il vaut mieux se protéger les yeux. J'en achète donc des pas très chères chez Jorge Cruz avec qui je parle un peu de la France et de politique sur le ton de l'humour, mais il m'a vite saisi et me parle de Victor Jarra. C'est là que je lui dis avoir appris "Te recuerdo Amanda" au collège. Tu te souviens soeurette de cette chanson? Petite balade dans la ville à regarder les oiseaux d'eau et le volcan qui fume. Le midi je mange dans un petit restaurant qui propose une formule completo chico ou completo gigante. Le completo c'est un sandwich avec des saucisses des tomates et de l'avocat. Comme j'ai peur que le chico soit vraiment petit je prends le gigante (sans avocat bien sûr). Et là la serveuse m'apporte un sandwich d'une coudée de long. Le pain part du bout de mes doigts (main ouverte) jusqu'à mon coude!!!mais le pain est léger et je l'englouti sans broncher. Dans la nuit nous passons à l'heure d'hiver : moins une heure quand dans le même temps vous avncez d'une nous avons maintenant 6 heures de décalage au lieu de 4.



Le dimanche je pars donc avec le bus de 8h20 pour le parc de Huerquehue et sa forêt d'araucarias. Les araucarias sont des arbres qui ont gardés leur forme depuis des millions d'années, si je me souviens bien les cours de biologie végétale de la fac ce sont les ancêtres des conifères (pins, sapins, cyprés...). Mais Julien me corrigera si je me trompe, suivez les commentaires. c'est arbres sont vraiment impressionnants, il se lèvent droits comme des i jusqu'à plus de 20m pour les plus grands et certains dans cette zone atteignent les 2000 ans! Leur tronc est recouvert d'un lichen jaune vert qui leur confère un effet encore plus fabuleux et les arbres sont repérables de loin grâce à ça. Leurs feuilles sont dures, un peu cireuses et se terminent par un piquant (demandez à Gogo ce qu'il en pense). Le soir en rentrant de cette balade de 5 heures je vais faire un tour à la plage pour me tremper un peu les pieds et regarder le soleil se coucher sur le lac Villarica. Je vous ai mis une photo du coucher de soleil, je sais c'est un peu bateau mais je ne vous en avais pas mis encore.


A 20h je vais à l'agence pour essayer mon équipement. Tout est compris dans le prix : casque, bonnet, veste coupe vent, gants en laine, gants coupe vent, pantalon coupe vent, protection pour les fesses, guêtres (que Guillermo a oublié de me donner), crampons et même chaussure si on n'en a pas. Nous ne devons apporter que l'eau, la nourriture, les lunettes et la protection solaire. J'essaie mes affaires en compagnie de quatre israëliens, ça faisait longtemps que je n'en avait pas vu je commençais à m'inquiéter. Apparemment je serai le seul français demain. Rendez vous est pris pour 3h50 devant le camping avec le pantalon coupe vent enfilé par dessus le mien.

Le van arrive à 4h, la chanson diffusée à la radio est "Highway to hell" d'AC/DC, j'aime beaucoup mais je fais remarquer au chaffeur que le choix est peut-être un peu étrange (rires). Pour ceux qui auraient du mal en anglais highway to hell signifie autoroute pour l'enfer. Au parking Guillermo me montre un point rouge qui clignote à l'horizon. Non papa ce n'est pas le phare de Planier mais le volcan Jaima en éruption depuis le 3 janvier. Nous commençons la montée vers 5h. Nous démarrons de 1441m d'altitude (Pucón est à 210m) pour arriver normalement 5h plus tard à 2847m. Nous marchons dans le noir à la lueur de quelques frontales menées par les guides et quelques uns de nous. Le groupe se compose en fait de 18 randonneurs escortés de 5 ou 6 guides (je n'ai jamais bien su combien ils étaient). Sur mes 18 compagnons 13 sont israëliens, une australienne, un qui parle espagnol mais dont je n'ai pas compris l'origine et deux qui parlent anglais. Le ciel est couvert et au bout d'une demi heure il commence à faire des gouttes. Les guides nous demande de choisir entre continuer et renoncer à notre argent s'il faut faire demi tour ou redescendre et retenter demain. A l'est, d'oú vient le vent, on peut voir quelques étoiles, les gouttes sont rares et les nuages pas menaçants. Mais je ne suis pas dans le Luberon, les conditions ne sont pas les mêmes, je demande son avis à Guillermo. Ça peut changer en bien ou en mal me répond-t-il. Je ne savais pas qu'il y avait eu une migration de normands au Chili. Je décide de suivre le groupe qui continue. Les autres restent un peu à attendre de voir comment ça tourne et un quart d'heure plus tard, quand la trouée montrant les étoiles est sur leur tête ils continuent l'ascencion. C'est étrange comme les gens réagissent seulement en fonction de se qu'ils ont sous les yeux. Moi à ce moment là je me demandais si j'avais fait le bon choix vu que la cîme du volcan que l'on pouvait bien voir jusque là commence à se couvrir de nuages.Mais le ciel joue avec nous et il se dégage finalement.

Au pied du glacier nous enfilons tout l'èquipement, crampons compris. Un guide nous explique comment marcher sur la glace et comment utiliser le piolet comme troisième point d'appui ou pour nous rattrapper en cas de chute. C'est vraiment impressionnant comme les crampons tiennent bien sur la glace, tout le monde prends vite le coup et aucune perte n'est à déplorer. Nous marchons ainsi en file indienne sur cette calotte de glace pendant une bonne heure. Reste maintenant 45 minutes d'ascencion dans la roche friable, la dernière éruption date de 1984 et on sent que la roche est toute neuve sous nos pieds, elle crisse comme de la pierre ponce.

D'ailleurs ça en est par endroit : de la rocche lègére pleine des petits trous formés par les bulles de la lave en ébullition. Ici les casques sont plus que de rigueur, un pied qui glisse et les pierres tombent sur ceux qui suivent. J'en arrête une avec ma cheville, ça fait un peu mal. Au sommet le cratère est envahi par les vapeurs d'acide sulfurique, ça sent l'oeuf pourri. Nous ne pouvons donc pas voir la lave qui se cache au fond mais plusieurs fois nous l'entendons bouillir et faire jaillir des volutes de fumée encore plus grande. Derrière Gogo ce ne sont pas des nuages mais bien la vapeur du vlocan. Heureusement le vent dominant souffles dans notre dos et nous ne respirons pas les vapeurs soufrées. Nous redescendons vers 11h avant que les groupes partis à 7h n'atteignent la zone rocheuse et que nous ne leur fassions tomber des cailloux sur la tête. La descente du glacier nous fait comprendre pourquoi nous devons maintenant enfiler des protèges fesses et qu'elle est l'origine de ces gouttières de glace vue en montant. Ce sont tout simplement des toboggans. Un après l'autre nous descendons sur les fesses avec le piolet pour frein. C'est variment une partie très amusante, je prends vite le coup et je suis parfois obligé d'attendre que la fille devant moi ai pris de l'avance parce qu'elle a un peu de mal. Mais l'humeur est à la rigolade même si parfois quelques bosses de glace et le froid rendent l'aventure un peu douloureuse. Nous arrivons en bas en un peu plus de deux heures. De retour au camping je mange et ja vais me coucher une petite heure, je suis claqué. Je pense que la fatigue vient plus du fait de s'être levé à 3h15 que de la marche qui s'est faite à un rythme de sénateur sous la houlette de Rodrigo et Rivaldo. Dire que ces gars font ça tous les jours! 1400m de dénivelé, c'est pas rien quand même et mes mollets les ont bien sentis passer. Mais en y repensant, si j'avais dû choisir une chanson à la radio ce matin, j'aurai plutôt opté pour "Stairway to Heaven" de Led Zep (si je ne me trompe pas sinon vous pouvez me lancer des e-cailloux) ce qui veut dire : l'escalier pour le paradis. Ce soir resto, je l'ai bien mérité. Demain repos, j'essaierai d'aller voir la suissesse à son hôtel, au moins pour prendre de ses nouvelles et le soir départ pour Santiago, trajet de nuit. Je dois arriver à 7h, prendre un bus pour l'aéroport et récupérer Matthieu à 7h50. Tout est chronométré. C'est de moi cette organisation?

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Coucou Grig, j'avais pas encore eu l'occasion de te saluer depuis le début de ton périple dont j'ai eu connaissance par Matthieu. Je te tire mon chapeau et te souhaite de profiter à fond de cette super expérience !!! Bon bout de chemin à deux vu que ton binôme te rejoins pour quelques semaines. Eclatez-vous bien
A bientôt
Victor

Anonyme a dit…

Hello, frérot.
Gogo a du mérite d'être monté sur un araucaria ou plutôt en nom vernaculaire 'Désespoir du singe'.
Sinon tu nous fais partager tes expéditions et cela me fais rêver. J'ai l'impression de voir un reportage comme à la télé. Ces reportages qui donnent l'envie de voyager et de faire la même chose.
Bien ben bonne balade.
A bientôt

Anonyme a dit…

Tu me dis que cela n'etait pas planier? Connais tu la mediterranee toi qui es ne aux Martigues . tu as le bonjour de Carmen et JP les meilleurs cremiers du monde . et de tous les commercants du marche.
J, espere que tu as retrouvé Math car il doit avoir envie d 'aventure lui aussi . Ce message a eté cree par seulement mes petits doigts .gros bisous Papa je m,arrete Maman viens d ,arriver et elle a faim.

Anonyme a dit…

faire du tobogan sur un glacier au flanc d'un volcan... la prochaine fois c'est quoi ? Du parapente monté sur un lama ? Du ski nautique derrière un Rorqual ? de la spéléo sous-marine en combinaison de ski ? Tu dois vraiment t'éclater...

mode "prof" on : Pour l'Araucaria voici sa fiche : http://www.botanique.org/article.php3?id_article=24615

où on apprend qu'il s'agit d'un groupe de gymnospermes archaïques formant un groupe monophylétique vieux de 200 millions d'années. Un nouveau genre "Wollemia" été découvert en 1994 seulement...
mode "prof" off

Daniel a dit…

Interseting!

Anonyme a dit…

Aujourdhui,07 04 2008 22h00.la Tour d'Aigues.Je voudrais savoir ou je t,envoie les adresses de tes commerçants du marche , car demain ils vont me demander de tes nouvelles ? depuis mardi dernier je sais plus rien.Reponds moi avant 8h000 demain bonne nuit,gos bisous a tous les 4 Mat et toi .Gogo et sa Clara .Papa

Anonyme a dit…

Génial, ... je crois me souvenir que les araucaria ça pique...
Attention

Gros bisous

Nath et Michel