dimanche 20 avril 2008

Salta la linda



A Salta, comme souvent, dès la descente du bus nous nous faisons aborder par quelques propriétaires d'hôtel. Nous en écoutons deux ou trois chacun, prenons leur papier et allons comparer sur un banc. Les prix ont vraiment baissés depuis la Patagonie ; là où je payais au moins 30 pesos (6 euros) pour une nuit en dortoir ici c'est 25 pesos par personne en chambre double. Nous élisons finalement l'hôtel Salta por siempre qui est proche du centre et nous offre la chambre double à 20 pesos. J'aurai bien aimé aussi celui avec la piscine mais il était un peu plus loin et la dame de l'hôtel a l'air gentil. Cet hôtel propose en plus les excursions que nous voulons faire dans le coin : la quebrada de las conchas et celle de Humahuaca classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le premier soir nous mangeons dans un restaurant où les serveurs sont habillés en tenue de gaucho, un peu comme Bernardo dans zorro. Pour démarrer nous prenons un tamalès pour Matthieu et une humita pour moi. Les deux sont à base de maïs et roulés dans une feuille de maïs et bouillis, mais l'humita est plus grosse et le tamalès un peu plus épicé. Pour continuer Matthieu prend une sorte de soupe et moi un mondongo. Le gars fait une drôle de tête quand je lui commande ça et il me précise que c'est de la panse de vache. Pas de problème, je suis là pour goûter. Et c'est pas mauvais, ça ressemble à des tripes et ça a un peu le goût de la bouse de vache il faut le reconnaître mais je finis mon plat volontiers. La ville est très belle avec ses maisons de style colonial et ses cathédrales un peu à chaque coin de rue. Les rues sont trés animée et même si Salta est un peu moins peuplée que Mendoza (700 000 habitants contre 1 million) les rues sont bondées de gens et la circulation y est plus difficile.

Le lendemain matin nous partons visiter la quebrada de las conchas, une sorte de colorado aux falaises rouges dans laquelle certaines scénes de "sept ans au Tibet" ont été tournées. Le guide nous l'a suffisamment répété pour que je n'oublie pas de vous le dire. Pendant le trajet le guide nous explique que la région est essentiellement productrice de tabac et d'une espèce de gros haricot blanc. Il nous explique aussi que la feuille de coca est consommé dans le coin, nous en donne la composition et nous enseigne la recette compliquée de la production de cocaïne. Si quelqu'un est intéressé je l'ai notée mais il faut pas mal de matériel et de produits. La quebrada est splendide mais nous ne faisons que quelques arrêts aux endroits les plus réputés : la garganta del diablo grand cirque de plusieurs dizaines de mètres de haut dans lequel l'écho est parait-il formidable mais personne n'a osé crier. En ressortant de ce lieu un artisan qui nous reconnait comme français et qu iconnait notre pays nous le prouve en lâchant quelques jurons trés représentatifs de nos concitoyens. C'est un bon moment de rigolade avec ce polyglotte. Le deuxième gros arrêt dans la quebrada était pour l'anfiteatro qui comme son nom l'indique a une forme d'amphithéatre et accueille en été des concerts de musique classique. Pour cette fois nous n'aurons droit qu'au musicien du coin qui nous joue un morceau de flûte. C'est vrai que l'accoustique du lieu est magique et les quelques minutes de musique sont un enchantement. Le musicien parait-il vient enregistrer le son de ses instruments la nuit quand les touristes sont partis et il en a fait un cd. Si ça vous intéresse vous pouvez l'acheter en allant sur place...









Bien sûr nous avons aussi visité une cave de vin où nous avons dégusté un vin blanc de cépage Torrentes, trés fruité quand on le sent mais qui perd de ses arômes en bouche. Décidément on se demande comment ils peuvent faire autant de concurrence aux vins français.


Pendant que nous mangeons une pizza sur la place de Cafayate je crois reconnaître le couple de hyérois que j'avais rencontré pour la première fois à Ushuaïa à plus de 4500km de là. Ce sont bien eux, ils voyagent en ce moment avec une famille de canadien de Montréal et ils sont ici depuis deux jours aussi. C'est dingue comme le monde est petit quand on voyage!

Au retour le soir nous réservons notre place pour l'excursion du lendemain à Humahuaca. Cette fois nous mangeons une parilla gargantuesque. Pour deux il y a deux petits boudins, deux petites saucisses, deux tranches de coeur, deux morceaux de steack, trois morceaux de plat de côte, deux morceaux de poulet super tendre et deux morceaux de pis de vache! Le pis de vache c'est plutôt blanc comme viande, très ferme et sans goût particulier mais à l'instar du porc en France la vache est mangée entièrement en Argentine.


Le lendemain nous partons en voiture avec Jésus comme chauffeur et un couple d'argentin : Carolina et Ariel. Nous nous arrétons (si quelqu'un connait l'accent à mettre sur le "e" merci) tout d'abord à San Salvador de Jujuy, capitale de département qui doit jouer au foot le lendemain contre Boca Juniors. Boca est un des plus grand club argentin de Buenos Aires mais Jésus nous dit que Jujuy est un peu sa bête noire. Nous essaierons de suivre le résultat. Mais pour le moment nous sommes là pour voir le premier drapeau argentin créé il y a 124 ans par le général Belgrano sauveur du pays face à l'Espagne. Depuis la fenêtre du palais du gouverneur nous entendons la musique de la fanfare qui fête les 412 ans d'existence de la ville. Assez de culture revenons à notre quebrada. Elle est beaucoup plus belle que celle de la veille et plus proche de la route, le spectacle n'en est que plus grandiose. A Purmamarca, petit village envahi par les artisans nous pouvons voir la colline aux sept couleurs. Le village est carrément situé au pied de ce cerro qui présente différentes couches de rouge, orange, jaune, blanc et je vous laisse voir les autres couleurs sur la photo (quand j'aurai pu la mettre). Dans le village un marchand veut me vendre des "herbes de l'amour" pour offrir à mes amis. Quand je lui dis que je viens de France il part dans une longue tirade en espagnol qui se termine en criant par "Léon de Francia". Il est trés fier de son effet, c'est amusant de voir à quel point les marchands savent jouer avec leurs clients pour attirer leurs faveurs. Mais je ne lui achèterai pas son herbe, je lui ai dit que mes amis n'en avaient pas besoin (je ne me suis pas trompé les gars?).


Au repas nous mangeons du lama. C'est une viande trés peu grasse mais également sans trop de goût comme nous l'avait dit Jésus.
Sur la route nous passons le tropique du capricorne symbolisé par un grand monument blanc. Mon GPS m'annonce 23 degrés 26 minutes et 515 secondes. Je croyais que les tropiques étaient à 30 degrés mais Jésus me dit que le tropique du capricorne est entre 23 deg 26 min et 23 deg 27 min, je ne suis pas si mal alors. Pour finir nous traversons des champs de cactus dont le bois sert à la décoration et à la fabrication de certains petits meubles.



A Humahuaca nous sommes à près de 3000 m mais il fait encore trés chaud. Quand nous montons en haut du monument édifié à la gloire des combattants des 14 batailles contre les espagnols qui ont eu lieu dans le coin, la combinaison de la chaleur et de l'altitude nous fait un peu souffler. Cette petite ville de 8000 habitants est essentiellement tournée vers le tourisme et les populations indigènes profitent de cette mane pour vendre bon nombre d'objets artisanaux. La population a d'ailleurs beaucoup changé depuis Salta, les gens ne sont plus autant mélangés qu'ailleurs en Argentine et les descendants des aborigènes sont trés présents avec leurs habits hauts en couleurs et leurs chapeaux vissés sur la tête. Ça commence à sentir les andes et la Bolivie comme on l'imagine. Nous disons au revoir à Jésus, Carolina et Ariel car nous restons ici cette nuit. Demain nous irons à Iruya petit village perdu au fond d'une vallée encaissée à 4h de piste cahotique et après demain nous partirons pour la Bolivie...















4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce que l'on peut comprendre, c'est que vous ne vous laissez pas mourrir de faim.
Tu peux quand même en ramener des herbes de l'amour... si çà prolonge un peu plus le désir...
Allez à bientôt

Anonyme a dit…

Les pis de vache c'est un peu degueu non? Bises céline

Anonyme a dit…

Coucou les aventuriers,

merci d'avoir glissé deux mots sur le foot...enfin des termes et un vocabulaire à ma portée au milieu de ces beaux récits ! ;)

Boutade mise à part, vous avez bien de la chance et continuez à en profiter !

A bientôt

Victor

Anonyme a dit…

Sympa l'Argentine... la bouffe Française ne vous manque pas trop ? (panse et pis de vache, lama, feuilles de coca... ça doit lasser non ?)

Grâce à ton message j'ai appris la latitude du Tropique du Capricorne... c'est cool, merci.

Prenez bien soin l'un de l'autre...