mardi 15 avril 2008

Mendoza, capitale du vin argentin


Nous quittons Valparaíso et après avoir passé Santiago nous nous retrouvons au milieu de cultures, ce que je n'avais pas vu côté argentin. Des champs immenses d'arbres que nous pensons être des avocatiers. L'avocat est un des aliments de base dans les sandwiches et salades du pays ; ici il s'appelle palta. La région doit être propice à sa culture car les champs montent à l'assaut des montagnes, recouvrant parfois entièrement les plus petites. Après les champs d'avocat c'est au

tour de notre bus d'affronter les montagnes de la cordillière des Andes, puisque comme vous vous en doutez peut-être pour passer du Chili à l'Argentine il faut traverser cette haute chaîne montagneuse qui sert de frontière naturelle. Plus qu'une haute montagne, c'est carrément au pied de l'Aconcagua, le plus haut sommet de toutes les amériques avec ses 6965 m (je ne suis pas vraiment sûr de l'altitude je rectifierai plus tard), que passe la route que nous prenons. Malheureusement le ciel est couvert et nous ne pouvons pas voir le géant. Beaucoup de camions empruntent cette voie et le bus est parfois obligé de les doubler à la vitesse folle de 30 km/h. Je ne l'ai pas précisé mais dans les bus chiliens il y a un compteur digital qui permet aux passagers de connaître la vitesse du bus. Un texte défile à côté qui précise que pour notre sécurité le bus est suivi par un système GPS et quand le bus dépasse les 90km/h un bip se fait entendre et aussitôt le chauffeur lève le pied. C'est amusant comme principe. La sonnerie existe aussi en Argentine mais pas le panneau d'affichage. Revenons à nos moutons qui grossissent de plus en plus dans le ciel et qui deviennent de plus en plus menaçant au fur et à mesure qu'on s'approche du col et donc du poste frontière. Arrivés au poste frontière il neige un petit grésil qui avec la force du vent colle sur nos polaires. Nous avons quelques minutes avant que ce soit le tour de notre bus de passer à la douane alors nous prenons un sandwich chaud. Pour une fois les deux douanes sont réunies sous le même local : un immense hangar qui peut recevoir de nombreux véhicules à la fois. Ceci certainement parce qu'en hiver les conditions peuvent être excécrables et la route coupée. Une fois passée la frontière le temps se met au beau et nous pouvons admirer toute la beauté des immenses montagnes qui nous entourent. Tout est minéral, il n'y a quasiment aucune végétation mais les couleurs et la majesté des lieux sont un spectacle à elles seules. Du coup nous râtons une partie du film "Apocalypto" de Mel Gibson qui parle de combats des tribus aborigènes en Amérique du sud avant l'arrivée de Christophe. Pas le chanteur, Christophe Colomb bien sûr.

Quand nous sortons de la cordillère c'est pour arriver dans une plaine totalement plane avec l'horizon à perte de vue. Le changement est brusque et presque choquant mais bientôt les champs de vignes commencent à se montrer avec, au milieu, les bâtiments flambants des bodegas.

A Mendoza après avoir écouté les arguments de vente de plusieurs hôteliers venus chercher des hôtes directement au terminal nous choisissons celui le plus près des bus mais pas forcément du centre. La ville est plutôt belle avec ses rues bordées d'arbres et ses quelques places fraîches sont trés agréables car la température est assez élevée. L'architecture et l'organisation de la ville sont dus à un tremblement qui l'a détruite par le passé, ainsi pour éviter les dégats les rues ont été élargies et plantées d'arbres. Ne me demandez pas pourquoi tout cela je ne suis pas urbaniste et je vous laisse réfléchir sur la question même si j'ai ma petite idée. Le soir nous mangeons dans un tenedor libre (je vous ai déjà dit ce que c'était). L'endroit est trés réputé dans la ville et les au moins 300 places sont rapidement prises d'assaut par des gens (comme nous) venus se remplir la panse. La différence d'avec les autres établissement de ce type c'est qu'en plus des multiples mets cuisinés on peut se faire préparer des plats individuels devant les yeux : fruits de mer à la plancha, wok en tout genre, crêpes flambées, etc... Il y en a tellement qu'on ne peut pas tout goûter. Dommage !


Le lendemain nous partons pour Maipú où nous louons des VTT pour faire la route des vins. Nous passons d'abord par la bodega la Rural propriété de la famille Rutini qui possède un des meilleurs vins du pays. Cette cave gratuite offre en plus de visiter un musée qui retrace toutes les techniques de vinification depuis le XVIème siècle à commencer par un fouloir en peau de boeuf des mieux conservé. Un passage dans les vignes nous permet de voir les techniques de culture. La guide nous explique qu'il y en a deux : la première comme en France (dans le Luberon) consiste à tenir les vignes basses et produire peu pour une meilleure qualité. Ces vignes sont toutes plantées dans le même sens et protégées par des filets pour éviter que la grêle, fréquente et qui vient toujours du même côté, ne les abime. L'autre technique est plus différents de ce que je connais : les vignes sont montées à 1,70 m ou plus et forment comme une treille, les traîtements se font donc à la main ainsi que le ramassage. Dans ce cas c'est la quantité qui est recherchée. Nous apprenons aussi qu'à cause de la pauvreté du sol les vignes sont arrosées pendant deux jours tous les 15 jours avec l'eau qui vient directement des montagnes par un système de canaux et ce même après la vendange.















En passant devant le laboratoire d'analyse de la cave je ne peux m'empêcher de jeter un oeil (pour ceux qui ne le sauraient pas j'ai travaillé quatre ans dans un laboratoire de ce type) et je suis assez surpris de voir que les levures utilisées ici sont de la même marque que chez nous.

La guide nous explique aussi que le vin est vieilli en barrique avec 80% de chêne français et 20% de chêne américain, mais je ne peux éviter de remarquer les plaques de bois rougies après des mois au contact du vin (dans des cuves en inox pour donner le goût du bois) qui partent sur un charriot.

Pour finir la visite nous dégustons un Malbec, le cépage le plus répandu en Argentine mais qui donne un vin pas terrible. Je ne suis pas très fin dégustateur (même plutôt mauvais) mais là je dois reconnaître que ce vin porte bien son nom. Le Malbec était un cépage de Cahors qui a été abandonné et qui porte ce nom synonyme de "mauvaise bouche".Après manger nous allons visiter une fabrique de liqueurs de confitures et de chocolats ; la visite n'est pas terrible et consiste essentiellement à énumérer les différents produits de la famille. Heureusement que les trois charmantes amazones qui nous ont accueillis nous proposent de déguster une liqueur de notre choix ainsi qu'un assortiment de chocolats et des confitures. Un bon petit dessert bien planifié.Pour continuer la visite des caves et nous faire faire du sport nous décidons d'aller au bout des 10 km de la route chez un producteur français situé face à un moulin à huile d'olive. La route est assez plate et ombragée par des platanes mais rendue un peu pénible par la présence de nombreux camions. Les champs immenses d'oliviers immenses nous font nous rendre compte de l'immense apport de la colonisation espagnole dans ce coin. D'ailleurs le fondateur de cette entreprise d'huile d'olive n'est autre qu'un ... français : François Laur en 1906. Pour cette culture ils arrosent aussi les arbres tous les 10 jours pendant la maturité des fruits puis seulement tous les mois après récolte. Le résultat c'est une huile légère et sans trop de saveur. Nous traversons ensuite la route pour aller chez le viticulteur toulousain passionné d'atronomie qui a donné des noms de constellations aux parcelles qui couvrent les 15ha de sa propriété.
C'est peut-être ce qu'il y a de plus original dans ce domaine car les vins que nous goûtons ne sont pas mieux que le précédent à part peut-être le merlot. Je suis peut-être critique mais c'est vrai que nous sommes habituer à des vins avec plus de corps et plus structurés qui ne disparaissent pas une fois en bouche. Ne vous attendez donc pas à en goûter à mon retour je n'ai rien acheté.



Finalement nous ne nous arrêtons pas à d'autres caves sur le chemin de retour, assez du malbec et en plus nous devons rendre les vélos avant 18h30.Le soir nous allons manger à un autre ténédor libre (pour comparer), il est un peu moins fourni et le cadre y est moins joli mais nous ressortons de là repus.




Le mercredi nous allons dans le parc General San Martin (liberateur de l'Amérique du sud face aux espagnols et qui trouve son nom partout en Argentine et au Chili). Ce parc à l'autre bout de la ville est aussi grand que cette dernière qui compte 1 million d'habitants. Nous ne pouvons pas en faire le tour mais nous profitons des bords de lac artificiel pour nous reposer et pique niquer.













En fin de journée, après une bonne glace, nous passons à l'hôtel récupérer notre sac en consigne et nous partons prendre le bus qui doit nous mener au bout de 18h à Salta la linda notre prochaine étape.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

il faudra vous prendre en photo en tenue de danseur de tango la prochaine fois

tu leur a dit aue leur vin etait degueulasse ou tu es reste poli ?

Anonyme a dit…

mais si c'est pas calamiteux ! faire le tour des caves de vin !!! alors que tu sais que le meilleur vin tu le trouves chez Bernard en Ardèche ou à La Tour d'Aigues. Et je ne suis pas du tout chauvine, comme cela se lit.
une grosse bise et à bientôt. Janine