Un petit temple au milieu d'un carrefour |
Voilà bientôt 3 ans que j'ai fait ce voyage et faute de pouvoir me connecter facilement sur place et de flemme depuis mon retour je n'avais pas pris le temps de vous le raconter. La première partie sur Kathmandou avait été commencée sur place et donc pas mal détaillée, je vais essayer d'être plus succinct pour le reste...
Rickshaw |
Kathmandu vue d'en haut |
Je m'accorde donc 1h30 de sommeil réparateur et pars ensuite dans les rues de Thamel le quartier touristique par excellence : des magasins de souvenirs de partout et des gars qui vous proposent leurs services de guide en montagne. Mais le plus fascinant dans cette ville c'est... c'est... le bruit, la circulation, les odeurs, le labyrinthe, les échopes tout ça à la fois. Les rues sont étroites et les voitures et les motos ont du mal à se croiser au milieu des piétons et des nids de poules (même si je n'ai vu que des pigeons et des canards). Alors les voitures klaxonnent aux piétons pour leur dire qu'elles arrivent mais les locaux se poussent quand ils veulent et les motos klaxonnent aux voitures et aux motos pour leur dire de les laisser passer. Un bruit je vous dit! Et qui dit circulation dit pollution, l'air âcre prend la gorge et les odeurs d'encens qui brûle devant les boutiques mélangé à la poussière n'arrange rien à la sauce.
Une des nombreuses places |
Une rue de Thamel |
Pas un nom de rue et avec toutes les pancartes d'hôtels et de magasins difficiles d'en prendre une pour repère. Je mets plus d'une heure à retrouver mon chemin. En fait je n'étais pas loin, je tournais autour. Pour me retrrouver j'ai pris la carte approximative du Lonely Planet (mon guide) J'avais repéré une pancarte d'un hôtel pas loin du mien et j'ai suivi la carte. J'ai rarement autant galéré pour retrouver mon chemin. J'attends au pied de mon hôtel. Les rickshaws et taxis me demandent si j'ai besoin de leur service. Vers 15h Srijan arrive à moto. On se pose au petit restau d'à côté pour discuter. Il parle plutôt bien francais avec les fautes classiques de masculin feminin et quelques accords mais c'est tout.
En fait ses prix sont un peu plus élevés que ceux annoncés par Deepak car il faut payer le billet d'avion au guide pour Lukla (alors que ceux de Deepak sont déjà sur place) et il verse un peu plus au guide. Par contre comme je l'ai prévenu trop tard il est déjà pris par une autre course et ne pourra pas m'accompagner. Il me propose d'aller avec eux mais j'ai vraiment envie de voir l'Everest et sa course est dans le Langtang, plus à l'ouest. Du coup il me propose un autre guide d'une agence de son ami. On se donne rendez-vous demain matin pour aller les voir. Il me conseille d'aller voir Durbar Square cet après midi, l'ancien palais et les temples royaux. On descend dans cette direction en ayant bien pris soin de noter des repères pour le retour. Mon hôtel est en face de cette grande porte en arc sculptée et après la banderole de la nouvelle année (le nouvel an népalais se fête le 14 avril et ils sont en 2072). De toute façon il faut monter et si j'arrive à la grande route poussiéreuse je dois faire demi tour.
Un lavoir dans Kathmandou |
Je dois reconnaitre que le sourire des népalaises est très joli. En fait de népalais, il y a si j'ai bien compris, 150 ethnies au Népal et presque autant de visages : certains ont des têtes de nepalais comme on les imagine, d'autres plus indiens, mongols ou plus typés japonais ou même marocains. Les vêtements aussi sont très variés, ça va de "l'occidental" aux saris colorés des indiens venus des plaines du Téraï. Un peu de géographie : le Népal n'est pas juste constitué de montagnes. Les plaines du Téraï se trouvent au plus bas à 70m d'altitude, il y fait un climat tropical chaud et bien sur les montagnes culminent à 8848m avec le Mont Everest ou Sagarmatha en Népalais ou Chomolungma en Tibétain. Kathmandou se trouve à 1400m environ et en ce moment il y fait à peu près la même température que quand je suis parti de chez moi soit 20-25 degrés la journée.
Le soir il pleut un peu du coup je ne m'éloigne pas et mange à côte de l'hôtel. Premier plat typique, des Momos : sorte de chaussons farcis de viande, légumes ou parfois pomme de terre. On peut les faire à la vapeur ou frire. Pour la famille ça ressemble aux Varinkis d'Anouchka avec les petits plis. Ca pique un peu. La bouffe doit être épicée ici.
Je n'ai pas dormi ou presque pendant mon voyage, je suis mort. Je me couche à 20h et à 20h20 je m'endors. Je me réveille le lendemain à 8h ! Je crois que je n'ai pas dormi autant depuis mes 4 ans!
Dans la matinée, à l'heure prévue, Srijan vient me chercher pour aller à l'agence d'un de ses amis. Le guide qui va m'accompagné est là aussi. Un petit homme (plus petit que moi, oui ça existe), discret, assis dans un coin et qui écoute la conversation. Le séjour en montagne est planifié avec les différentes étapes. Lundi vol de Kathmandou à Lukla puis Lukla-Phakding; Phakding-Namche Bazaar; journée d'acclimatation à Namche Bazaar; Namche Bazaar-Phortse Tanga; Phortse Tanga-Machhermo; Machhermo-Gokyo; journée d'excursion à Gokyo, ascension du Gokyo Ri (5380m), retour : Gokyo-Machhermo; Machhermo-Khumjung; Khumjung-Phakding; Phakding-Lukla; et un jour de rab à Lukla des fois que l'avion ne puisse pas décoller à cause de la météo. Le truc c'est que je n'ai pas l'argent sur moi pour payer tout de suite, je n'ai pas pris de liquide en France (ni euros, ni dollars). Je pense pouvoir en retirer directement dans une banque comme je faisais pendant mon tour du monde pour les grosses sommes. Sauf que aujourd'hui c'est samedi et le samedi est jour de fermeture au Népal, notre dimanche quoi... Au distributeur je ne peux retirer que 10 000 roupies soit environ 100 dollars. Et ensuite ma carte est soit disant bloquée. On passe à une banque ouverte mais on me dit que ma carte n'est pas bonne pour retirer. On retourne à l'agence pour voir si je peux faire un virement pas internet sur le compte de Srijan. C'est un peu inconfortable comme situation, je ne peux pas payer. Srijan et son ami parlent en népalais et je n'y comprends rien, qu'est-ce qu'ils peuvent bien se dire? Je sens que je vais devoir annuler mon séjour à la montagne... une autre solution, je propose de payer moi même les billets d'avion à l'agence d'avion, ça fera une partie de réglée et demain on ira dans une banque pour retirer directement au guichet... si ça marche. Mais ça devrait. Srijan ne peux pas rester avec moi aujourd'hui, il doit raccompagner un groupe de français qu'il a accompagné en montagne. Il me dépose au nord du Swayambunath. C'est un temple érigé au sommet d'une colline dans Kathmandou. En fait la colline entière est sacrée, toute la base de la colline est entourée de moulins à prière que les passants font tourner dans le sens des aiguilles d'une montre.
Un petit arrêt a l'entrée haute pour voir les trois bouddhas géants dorés puis Srijan me dépose un peu plus loin dans la descente près d'un escalier, je n'aurai qu'à remonter un peu pour arriver au temple proprement dit. On se donne rendez-vous pour le lendemain. Des gens sont attroupés autour d'un petit bassin. Ils se livrent à un jeu d'adresse : le but est de lancer des pièces dans le bol tenu par un bouddha debout. Ca doit porter bonheur. Au sommet de la colline autour du grand stuppa les fidèles font tourner les moulins, sonner les cloches et bruler de l'encens. Plusieurs petits autels et temples permettent de prouver sa foi. On a une belle vue sur la ville. On dirait qu'elle est faite de Légo. Swayambunath est aussi appelé le temple des singes car plusieurs familles de macaques rhésus peuplent cette colline. Je passe un long moment au milieu des temples à faire des photos, c'est un peu le premier endroit authentique que je visite en fait. Le premier contact avec la culture népalaise. Outre les fidèles et quelques marchands il y a aussi beaucoup de gens venus admirer la vue et profiter du calme des lieux. Ils se prennent en photo et profitent de ces instants entre amis, en famille. Je redescends par l'escalier est, en pierre, abrupt et certainement éprouvant à la montée. Je pourrais prendre un taxi pour faire le kilomètre et demi qui me sépare du centre ville mais j'aime bien marcher, ça permet de mieux voir la vie des locaux, la vie hors des sites touristiques. Mais il fait un peu chaud à marcher en plein soleil et je ne sais pas trop où je vais.
Durbar square à Ktm |
Durbar square à Ktm |
Durbar square à Ktm |
Le lendemain dimanche on se lance dans le tour des banques vu que ma carte ne veut toujours pas me donner d'argent au distributeur.
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Durbar square à Ktm |
Le jardin des rêves |
Le gars de l'agence du guide retire du liquide et me verse une partie pour mes frais c'est simple non! Par moment je me demande si je ne suis pas en train de me faire dépouiller et par moment je me demande si ma banque ne va pas aussi bloquer cet "achat" du coup quand je vais rentrer je risque de me retrouver avec un comité d'accueil qui voudra me faire la peau pour encaissé son dû. Oui je me fais des films parfois.
Du coup Srijan m'amène faire le touriste à Patan, une petite ville à quelques kilomètres de Kathmandou. C'est la ville des arts et des temples. Outre son Durbar square, puisque c'était aussi une ville royale, Patan compte une multitude de temples et autels dans toute la ville.
Beaucoup de magasins d'instruments de musique, de mandala et objets artistiques dans cette ville culturelle. Nous mangeons dans un petit restaurant qui surplombe Durbar Square. Srijan m'explique que les fenêtres ajourées tels des moucharabiehs (voyez sur la photo ces fenêtres) servaient au roi et aux nobles à observer les femmes sans être vus. Pendant ce repas il m'explique beaucoup de choses sur son pays, les us et coutumes : la tika, le point rouge sur le front des hindouistes pour porter chance, les femmes mariées portent du rouge, les veuves du blanc.
Les mœurs changent un peu mais les mariages entre castes et même ethnies différentes sont encore compliqué. Et en cas de difficulté pour trouver une femme les hommes peuvent toujours recourir au mariage arrangé. Srijan ne l'exclut pas pour lui s'il ne trouve pas une femme "naturellement". Nous visitons cette ville riche en temples. Je pose même devant une statue de Garuda avec les deux enfants d'une femme à sa demande.
Petite leçon d'hindouisme :
Shiva, le plus grand dieu des hidouiste, a créé Bhrama, le créateur, Vishnu ou Bishnu l'opérateur qui s'occupe de la croissance des plantes, des animaux et des hommes.
Shiva a gardé la partie destruction (qui fait partie de la vie selon les hindouistes) dont personne ne voulait mais il peut aussi laisser la vie. Parvathi sa femme est un peu plus colérique et impulsive, elle veut tout détruire et tuer et n'est pas facile à calmer. Son autel est le lieu de crémation de bougies et offrandes pour éviter son courroux.
De retour il nous faut faire de l'essence mais les quelques stations sont souvent à court de carburants. L'Inde fait parfois de la rétention de marchandises pour peser sur le Népal.
La circulation n'est pas très rapide mais être passager d'une moto est plutôt éprouvant. Srijan double un bus un peu lent, mais sa moto n'est pas très rapide non plus avec nos deux poids et un camion arrive en sens inverse... nous passons entre les deux.
Petit arrêt à Pashupatinath, le temple de Shiva le plus important du pays. Des crémations ont lieu tous les jours ici. Je ne sais pas trop pourquoi mais je n'ose pas rentrer dans ce grand complexe templier. j'y reviendrai peut-être plus tard...
De retour je demande à Srijan de me laisser près d'un marché. Tous les jours, les petits producteurs viennent vendre leurs fruits et légumes sur la place de ce quartier auxquels se mêlent des marchands d'épices et les chalands.
Dans les rues, les mini-boutiques sont souvent spécialisées dans un seul type de marchandise : casquettes, casseroles, tongs, colliers et chapelets, etc... J'aime beaucoup ces ambiances et y vient volontiers m'imprégner de l'ambiance d'un pays.
Le soir couché 22h, il faut se lever à 4h50 demain... Départ pour Lukla et les pentes de l'Himalaya.
Une dernière photo de ma tête avant l'aventure, on ne sait jamais si je me faisais enlever par le Yéti, ou pour voir ma barbe dans 10 jours
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