Le bus ce matin a une bonne demi heure de retard, nous attendons tous les trois avec Omar, l'arrivée de ce véhicule qui devrait nous mener jusqu'à La Quiaca, ville argentine à la frontière de la Bolivie. Il fait trés chaud dans ce bus et l'ambiance est à la torpeur, tout le monde s'endort. je me réveille au bout d'une heure pour découvrir un paysage totalement minéral avec une nouvelle fois des couleurs rouge orangé fascinantes. Le bus nous dépose au milieu de La Quiaca, nous ne savons pas où est la frontière et rien ne nous l'indique. Omar demande : il faut marcher environ 500m pour apercevoir un panneau qui indique la douane. Nous marchons ainsi, tels des réfugiés avec nos sacs sur le dos. Devant nous quatre autres français qui étaient dans le bus suivent le même chemin. La Quiaca est séparée de Villazón (la ville frontière bolivienne) uniquement par un pont. Les deux postes de douanes sont donc de part et d'autre de ce pont. Pendant que nous attendons nous assistons à un étrange manège. Des gens se chargent d'énormes paquets dans une sorte de marché côté argentin et les transportent via un pont parallèle côté bolivien où ils les déposent avant de revenir se recharger. Omar nous explique que ces "mules" sont payés trés peu par des entreprises pour faire transiter cette marchandise qui va des boites de conserves aux flacons de shampooing. Villazón est beaucoup plus vivante que La Quiaca, de nombreux magasins ont pignon sur rue et étalent des tentures colorées ou des appareils derniers cris comme des cd ou des fruits.
Nous nous rendons à la gare pour prendre un billet de train pour Tupiza, c'est à peu près le même prix que le bus si on prend en classe populaire. Et c'est vraiment populaire. Nous avons dû déposer nos bagages à la consigne qui les charge ensuite dans un wagon spécial mais les gens d'ici transporte une bonne partie de leurs marchandises dans de grands draps de tissus qui ne vont pas dans ce fameux wagon.
Donc au moment d'embarquer c'est la cohue totale. Les gens rentrent et sortent font passer les paquets par les fenêtres. "Permiso, permiso" (s'il vous plait) disent les boliviennes en habits de couleur et chapeau melon, agacées par ces touristes qui cherchent leur place. Finalement à force de bousculade tout le monde trouve sa place. Pendant le trajet la dame à côté de Matthieu engage la conversation et le jeune père à côté de moi continue pendant que sa femme assise de l'autre côté de Matthieu donne le sein à leur fils de un mois.
Ils veulent savoir comment est la vie en France et ils semblent étonnés quand on leur dit que oui, les salaires sont plus élevés qu'ici, mais la vie l'est aussi. Nous apprenons ensuite quels sont les plats à manger à Tupiza. C'est essentiellement à base de maïs (choclo), des tamalès et même la boisson, la chicha préparée à base de maïs bouilli toute la nuit et sans alcool, contrairement à d'autres villes. Il faudra qu'on goûte tout ça. A la gare le manège des hôtels recommence, nous suivons une gentille dame mais ses chambres sont trop près de la route et elle nous avoue que ça roule la nuit. Alors elle nous en conseille un autre qui nous avait démarché : hôtel la Torre. Pour 45 bolivianos (10 bolivianos=1 euro) par personne nous avons une chambre double avec salle de bain privée. La maison est superbe avec un décor un peu colonial, le petit déjeuner est compris et ils proposent aussi le tour des lagunas et du salar moins cher que la gentille dame. Nous allons rester là. Un plat de pâtes et un gros dessert plus tard nous voilà repus. Le lendemain le petit déjeuner est à la portée du reste : confiture, yaourt, jus de fruit frais, café ou thé, petits pains, banane, le tout servi individuellement dans un très joli salon sur des tables séparées par chambrées. La matinée se consacre à essayer de retirer de l'argent directement à la banque car il n'y a pas de guichet. J'ai oublié ma carte puis mon passeport (quelle truffe!!) du coup seul Matthieu fait la queue, j'irai entre midi et deux. Bien m'en prends puisque Matthieu passe une heure et moi dix minutes. Pendant que Matthieu attend je fais un tour en ville et je tombe sur un marché étonnant. C'est un marché couvert avec plusieurs petites entrées sur les rues, il occuppe tout un pâté de maisons et est composé en fait de nombreuses casemates en tôle où se vendent essentiellement des habits et des chaussures et chaque allée est reliée aux parallèles par un petit passage de temps en temps et pas toujours au même endroit. Un labyrinthe en fait. Nous prenons notre repas au marché mais nous ne trouvons pas de chicha ni de tamalès : ce sont en fait des préparations pour le matin. Ratés, même si le repas n enous revient qu'à 35 bolivianos pour deux!. L'après midi un coup de téléphone à la famille et un peu d'internet puis nous achetons des feuilles de coca en prévisions des futurs jours en altitude et pour essayer d'enrayer un problème gastrique qui nous travaille depuis le matin. C'est un peu inquiétant vu les heures de 4*4 qu'on va faire dans des zones désertiques. Croisons les doigts. La feuille de coca n'est pas très mauvaise, ça a un goût d'herbe en fait, il ne faut pas la mâcher, il faut juste l'humidifier et la rouler en boule dans le creux de la joue. En fait il faut en prendre une bonne quinzaine de feuilles et laisser le suc s'écouler. Encore un repas pas cher dans un restaurant qui passe des caméras cachées qui ne font rire que moi au grand dam de Matthieu et nous allons nous coucher. Demain nous partons pour quatre jours et trois nuits sur l'altiplano bolivien.
1 commentaire:
Le feuilles de coca pour résoudre un problème digestif ? Il n'y a pas des feuilles plus larges, ce serait plus pratique.. uh uh uh !
Attention à ne pas vous déshydrater surtout, hein !
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