mardi 29 avril 2008

De Uyuni à San Pedro de Atacama



Nous partons donc de Uyuni direction La frontière Bolivienne avec Noël comme chauffeur. Laura une américaine de Californie et Didier un nicois en stage à Valparaíso sont nos compagnons de route. Noël ne parle pas beacoup non plus (comme Daniel) mais il essaie de temps en temps de discuter un peu, sort une blague et éclate d'un rire bref et puissant. A un moment il s'arrête sur le bord, fait le tour de la voiture, claque deux portes, remonte et repart. Il est comme ca le Noël bolivien. Vers 18h00 il nous annonce qu'il nous reste 4h avant d'arriver à l'hôtel où nous allons passer la nuit. Une demie heure plus tard il ne reste plus qu'une heure. Quel blagueur ce Noël! Mais la meilleure qu'il nous ait faite c'est un peu après le coucher du soleil, entre chien et loup. Nous longions depuis quelques minutes une rivière peuplée de nombreux canards quand au moment de la traverser il s'arrête et nous dit :
-Vous allez voir, ici l'eau passe par dessus le capot
Il démarre s'avance dans la rivière et effectivement l'eau arrive au niveau du capot sauf que le moteur n'apprécie pas et s'arrête net. Un tour de clef, le moteur toussote mais rien. L'eau arrive en bas des portes. Noël veut sortir pour aller vois son moteur mais l'eau rentre quand il ouvre sa porte. Il passe par la fenêtre. Quand il est calé sur le parechoc je lui ouvre le capot. Il farfouille là dedans, revient, un tour de clef. Toujours rien. Entre temps un autre 4*4 est arrivé en face, a traversé et ses passagers font des photos des naufragés. La rivière ne fait qu'une dizaine de mètres de large mais près d'un mètre de profondeur. Et elle ne doit pas être trés chaude s'il faut sortir pour pousser ou l'amarrer à l'autre véhicule on va se geler. A ce moment je ne dois pas être le seul à penser que Noël n'est peut-être pas un cadeau. C'est assez marrant comme situation mais ca fait près de 5 minutes que ca dure. Il nous demande du papier toilette. Ressort essuyer quelque chose dans le moteur, revient, un tour de clef, et c'est reparti. Ouf!
-C'est prévu dans le prix du voyage. Et il éclate de rire. La suite de la piste est trés bien entretenue et Noël la parcours comme une spéciale d'un rallye WRC nous demandant l'heure assez souvent comme s'il se chronométrait. La musique des années 80 qu'il a mis dans son autoradio semble le transcender. Nous arrivons vers 19h30 à "Viña del mar". Viña del mar? c'est la station balnéaire près de Valparaíso, encore une blague de ce sacré Noël. Nous sommes en fait à Mallku Villa Mar, village d'une communauté aborigène qui entretien lapiste et offre l'hospitalité dans une auberge. Nous dormirons tous les quatre dans la même chambre. Pendant que Noël prépare le repas Laura et Didier nous jouent quelques morceaux de guitare sur l'instrument du nicois. Le repas est simple : soupe certainement deshydratée et purée mousseline avec des saucisses. Avant de nous endormir Laura joue une berceuse à la guitare : elle est trés douée car Matthieu et Didier ne tardent pas à sombrer.
Le lendemain réveil à 5h. Il nous reste un peu de route jusqu'à la frontière. Nous rerentrons dans le parc du sud Lipéz, passons devant la laguna Capina où le bore est exploité, aux aguas calientes nous faisons une nouvelle pause. Beaucoup de gens se baignent à cette heure matinale. Encore une petite heure dans le désert de Dali, une montée et nous nous nous arrêtons. Une petite maison en haut d'un col à 4400m d'altitude, une barrière rayée de jaune et noir, un drapeau flottant au vent froid, une inscription sur le mur "migracion boliviana" et quelques mètres plus loin un panneau "Republica de Chile" tout indique que nous sommes au poste frontière. Un coup de tampon.




Matthieu donne à Noël nos dernières feuilles de coca qui ne peuvent entrer au Chili. Un petit déjeuner organisé et la trentaine de personne arrivée au même point que nous monte dans le minibus qui nous redescend sur San Pedro de Atacama 2000m plus bas. A la douane chilienne à l'entrée de la ville après le tampon on fouille rapidement nos sacs (petits et gros) mais en vingt minutes tout est réglé. A l'arrêt de bus nous choisissons notre hôtel : la casa adobe 5000 pesos par personne pour une chambre double. Pas très cher pour le pays et certainement pas cher pour la ville. Nous mangeons une chorillana (rappelez vous à Valparaíso) sans fromage et passons l'après midi à flâner dans les boutiques à touristes. C'est que Matthieu part mardi avec le bus de 8h50 pour être à Santiago mercredi à 7h30 puisqu'il a son avion à 12h15. Il faut qu'il regarde quels cadeaux il veut ramener. Demain soir nous ferons peut-être la vallée de la lune à vélo, pour profiter des couleurs du soleil couchant et faire un peu de sport.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quoi de neuf au pays de Mafalda en ce 1er Mai ? Dans ces pays qui ont subit nombre de bouleversements,est-il aisé de discuter des "affaires" du monde avec les gens ?
Soyons terre à terre (ce voyage est construit autour de beaux paysages et de rencontres intéressantes, mais il y a la vie de tous les jours) : dans les magasins, lorsque tu fais tes provisions, dis nous un peu ce qui est différent d'ici. Quel est le salaire moyen des travailleurs ? Les prix des loyers ? Comment est organisée le système éducatif, de santé...Comment font-ils pour préparer l'avenir de leurs enfants ?
Certains vont hurler parceque ces questions qui demandent à être développées vont prendre trop de pages. Non, simplement soit bref et prend des notes pour nous raconter plus tard.
Allez bisous fiston et régale toi bien.
Maman

Anonyme a dit…

Interdit de faire passer des feuilles de coca par la frontière ? C'est valable aussi pour la cocaïne en poudre ?

Les paysages sont vraiment sympas...