Le bus arrive vers 18h15 à Puerto Montt des dames attendent à la sortie du bus pour proposer leur auberge mais j'en ai repéré une pas loin du terminus dans le guide. Malheureusement elle est fermé, la haute saison touristique est finie, j'en prends une un peu plus bas dans la rue qui en compte plusieurs. Comme je ne vais rester là qu'une nuit je ne fais pas le difficile et je me retrouve dans une "chambre couloir". Elle doit faire 1,30 m de large pour 6m de long; à peine de quoi rentrer un lit une place en largeur. Je suis à l'étage et j'ai toute une baie vitrée qui donne sur la mer... enfin qui donnerait sur la mer s'il n'y avait pas cette grande maison devant. C'est un peu un bouge mais il y a la douche, un lit et je peux utiliser la cuisine et c'est quand même propre. Je m'allonge un peu sur le lit et au bout d'un moment je sens le lit agité de petits mouvements, de temps en temps la maison semble trembler. Seraient-ce des micro séismes? Avant de sortir manger je demande au propriétaire ce que c'est. Je ne comprends pas bien sa réponse mais d'après lui ça vient du fait qui la maison est en bois, c'est normal. Sauf que je n'ai jamais entendu dire que le bois pouvait être aussi vivant dans une maison et il n'y a pas de métro...
Bon rien de plus à signaler pour ce jour là à Perto Montt sinon que la ville ne semble pas super belle. Le lendemain avant de partir je vais faire un petit tour vers le marché artisanal : en fait c'est un petit village avec trois rues où toute une foultitude d'artisans étalent leur marchandise. Dans un coin il y a même les poissonniers en train de faire des filets de saumons ou autres.
Sur le trottoir des gens vendent des légumes plus ou moins beaux, des filets de poissons et des colliers de moules séchées. Ça a l'air un peu pas très frais tout ça, je vais éviter. Un clochard viens me gratter 100 pesos, il me demande d'où je viens, quand je lui dis que je vis près de Marseille il me parle de l'OM. Je lui demande quel est son club de foot favori et il me dit l'OM, même les clochards du Chili ont tout compris au tourisme!Je prends le bus pour Castro, une des deux villes principales de l'île de Chiloé. Depuis le bac on peut voir la tête des otaries (lobos marinos) qui regardent passer les bateaux.
A Castro mon hôtel n'a pas l'air ouvert, je me retrouve dans une maison où la dame a du se mettre à louer les chambres quand le fiston a eu son diplôme de médecine (photos sur le buffet). La maison est très propre et le coin des hôtes est vraiment cossu. Petit dèj' inclus. Seule une paire d'allemande dont je n'entends que la voix partage cette maison avec moi. Petite balade pour aller voir les palafitos, ces maisons de pêcheur sur pilotis et regarder d'un peu plus près ces maisons à écailles de bois typique du coin. Il fait très bon et je mange une glace à l'italienne pas très bonne mais qui ne me coute que 350 pesos (700 pesos=1euros). Je me pose un peu sur la place centrale où toute la ville semble réunie les parents aprennent à leurs enfants à faire du vélo, les grands font du skate ou s'essayent au hip hop et les amoureux se cajolent. Le soir repas dans un restaurant spécialisé dans les mariscos (fruits de mer). Je prends une soupe avec moules, palourdes, crabes, poissons ; un peu comme celle de Puerto Madryn mais moins gouteuse, manque un peu d'épices me semble-t-il mais très bonne quand même. Le lendemain je pars pour Cucao petit village près de l'entrée du parc national de Chiloé.
Ca semble mort, il n'y a quasiment rien d'ouvert. Le bus nous dépose devant l'entrée du parc, je reviens vers le village pour chercher une auberge et surtout déposer mon gros sac. L'auberge "el Arrayan" est à deux pas et est ouverte. Bon plan. Le supermarché promis par le routard n'est en fait qu'une petite épicerie qui propose que très peu de choses à manger. Il faut que j'aille dans une autre encore moins bien fourni pour trouver du pain. Dire que j'ai hésité à faire mes courses à Castro. Le coeur du parc est en fait plus loin et il faut un guide pour y accéder soit disant. Je n'ai toujours pas envie de marcher beaucoup et je choisis le sentier près de l'administration qui ne dure qu'une heure. Il serpente sur des pontons de bois à travers une végétation de Tepus, coïhues, (grands arbres) fougères et autres plantes qui rendent le lieu impénetrable mais non moins fabuleux. Je reste un peu plus d'une heure dans cet endroit à guêter le moindre bruit d'oiseau et à essayer de saisir un colibri sur ma carte mémoire.
Les chucaos jouent à cache-cache avec moi. Le chucao est une sorte de gros troglodyte (un oiseau) au poitrail rouge avec un cri assez puissant en rapport de sa taille. Quelques fleurs, la plupart rouge dénotent dans ce lieu où le vert domine. Beaucoup de fuschias de magellan bordent le sentier et essaient de se faire une place dans le forêt. Je vous mets une photo de fleur de fuschia. Vous le connaissez sûrement mais je la trouve jolie même s'il faut pencher la tête. Je n'arrive pas bien à faire des macros avec cet appareil, il va falloir que je lise la notice.
Je me dirige ensuite vers le chemin qui mène à la plage. Il passe dans une forêt d'arrayanes. Je ne sais plus si je vous ai parlé de cette espèce d'eucaliptus au tronc marron rouge qui désquame en été, mais je vous mettrais une photo quand je ferai une spéciale fleur (je n'en ai pas beaucoup pour le moment). Le chemin se termine dans des dunes de sable. Et qu'est ce qui ressemble plus à une dune de sable des plages de l'Atlamtique sinon une dune de sable de plage du Pacifique?
Il fait très beau mais le vent souffle et l'air marin est un peu frais. Je reste là quelques minutes et
je repars avec un chien qui dormais là à l'abri des oyats ( je ne sais pas trop si ce sont des oyats mais ces herbes y ressemblent beaucoup). Pour ce qui est du chien je crois qu'il attendait quelqu'un pour lui tenir compagnie pour le chemin du retour. Il court devant mais m'attend, quand je prends une bifurcation il revient en courant. Il ne me lache qu'une fois arrivé à la cabane des gardes quand je vais aux toilettes.
En rentrant à l'auberge je termine el principito, ça me fout un peu le cafard alors je vais voir le coucher de soleil. Le village est vraiment mort. Autant quand on arrive ça fait très bout du monde et on se dit qu'on y resterait bien quelques jours pour se retaper et une fois que le soir tombe l'enthousiasme suit. Personne à qui parler le calme total, j'aime bein être au calme mais je ne suis pas un ermite. Je mange seul dans la salle de restaurant de l'auberge vu que je n'ai trouvé aucun autre endroit ou manger avec des gens. Je demande à la fille de me mettre un peu de musique. Soudain la maison est secouée comme si quelqu'un avait donné un coup de pied dans la structure de bois. La propriétaire et la cuisinière sortent de la cuisine et me demande si j'ai senti la secousse.
"c'était un terremoto?" leur demandès-je.
Oui c'était bien un petit tremblement de terre, il n'a pas duré une seconde mais c'en était bien un. Voilà, le suspense est levé, j'ai connu ma première secousse sismique ici à Cucao sur l'île de Chiloé. J'aimerai bien en connaître un plus long et un peu plus puissant. Un qui me ferait me laisse prendre conscience de ce que c'est, qui me fasse sentir la force que peut engendrer la Terre. C'est peut-être un peu débile me direz vous mais j'aime bien savoir que l'homme n'a aucun pouvoir sur ce genre d'évènement et qu'on est tous soumis à la même peur. Malgré ce micro évènement je vais me coucher en me demandant ce queje vais bien pouvoir faire le lendemain.
deux photos prises quasiment du même endroit
Au matin le ciel est gris mais les nuages sont vaporeux, comme un gros brouillard, il ne pleuvra pas. Au petit déjeuner je demande conseil à la fille sur ce que je peux faire. Elle m'indique le lago Huelde, un lac à environ une heure de marche. Je repasse par le sentier des Tepu pour le voir dans ces nouvelles conditions et j'y surprends deux chouettes et rien d'autre.
Le problème de ce parc c'est qu'il est essentiellement tourné vers les arbres et il n'y a quasiment rien sur les animaux ou alors sur ceux qu'on ne peut pas voir; rien sur les oiseaux. Je demande donc au garde présent le nom de ceux que j'ai vu le veille, mais à part les noms il ne me dit rien de plus. Alejandro Tarruela, l'écrivain rencontré à Puerto Madryn, avait raison, les chiliens ne sont pas très locaces. Je continue ma balade vers le lago Huelde : c'est un lac un peu comme tous les autres, joli mais sans plus dommage que le ciel soit gris. De retour à l'auberge je me prépare à prendre le bus de retour pour Castro, je bois un coup et j'ai du mal à croire la serveuse quand elle me dit que l'été ici c'est bondé de gens. Si ce n'était pas le nombre d'auberges vues en villes j'aurai du mal à la croire. Je reste donc fidèle à Castro en revenant y passer deux nuits.
Cette fois le propriétaire de hôtel près du terminal des bus est là, je suis seul et j'hérite donc de la plus petite chambre du bâtiment : j'ai à peu près mesuré 2,70m de long pour 1,50m de large. C'est vraiment très petit mais je ne vais pas y passer mes journées. Le soir je goûte au curanto, le spécialité de Chiloé; ce sont des moules, des palourdes et de la viande (poulet, porc) le tout agencé en différentes couches et cuit dans un bouillon. C'est étonnant mais c'est très bon. Il y a deux types de moules, les normales, comme on a chez nous, bien pleines et les géantes bien pleines aussi. J'ai à peu près mesuré les géantes elles font dix centimètres de long pour six ou sept dansla plus grande largeur. Ça n'a pas l'air comme ça mais mesurez les moules chez votre poissonnier ou dessinnez une moule de 10*7 et vous verrez le steack que ça peut faire! Je sors repu de ce repas et avant un repos bien mérité je m'accorde un peu de répis en regardant la télé dans le salon. Les séries américaines sont sous-titrées du coup ça aide pour le vocabulaire.
Le lendemain je pars en bus direct pour Valdivia, petite cité étudiante sur les bords de deux rivières et près de la mer.
3 commentaires:
J'ai lu récemment un bouquin sur le Chili dans lequel le fil conducteur était la vie de Pablo Néruda. Effectivement, il était question de "Curranté" comparée à une choucroute du sud du chili. Le chucao ou tourco était comparé à un rouge-gorge. Bonnes adresses à Santiago : "la cocina Magistral" qui a l'air d'être un restaurant luxueux, bonne cuisine et décor barroque. Et à Valparaiso : le café Cinzano et le café Riquet comparé au café de Flore à Paris.
Nous avons eu beaucoup de lecture hier soir... les mises à jour de jeudi et d'hier sont arrivées en même temps (c'était peut-être voulu ?)Nous étions étonnés justement que tu ne nous parles pas plus des citoyens argentins et chiliens. Voilà qui est fait. Bonne continuation.
Bisous - Maman.
ouaouh des moules géantes si je vois bebjamins pendant les vacances je lui en commanderai. Bisous Alec
j'ai adoré le "je reste fidèle à Castro".... J'espère que tu vas trouver quelques bavards sur ton chemin sinon tu vas finir par parler aux arbres...
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