Le trajet pour aller à David dure près de sept heures, je lis un peu, je dors un peu, je regarde un peu le paysage puis la pluie qui s'abat fort. Nous arrivons au début de la nuit. La pluie tombe en fines gouttes maintenant, l'hôtel que j'ai choisi n'est pas très loin je vais y aller à pied d'autant plus qu'un gars de la ville m'a confirmé que ça n'est qu'à six blocs d'ici. Je suis le plan indiqué sur le guide, mais au bout d'un moment je dois me rendre à l'évidence, sur la rue Balboa il n'y a pas d'hôtel Panama Rey. La pluie a un peu forci et je commence à bien transpirer avec mon gros sac. J'ouvre une nouvelle fois le guide pour vérifier, sur le plan l'hôtel est bien situé rue Balboa mais l'adresse est rue du 3 novembre, ils se sont planté ces couillons. La rue est parallèle à celle où je suis et quand j'arrive devant l'hôtel il est en réparation. Super, vas en chercher un autre maintenant, et il pleut toujours. Heureusement que les toitures recouvrent une bonne partie des trottoirs. Ça ne m'empèche pas de glisser avec mes chaussures sur le carrelage devant une maison et de me retrouver un genou à terre. J'échoue à la pension Costa Rica plus mouillé par ma transpiration que par la pluie. La chambre n'est pas terrible, elle sent un peu le renfermé et le lit ressemble plus à un lit de camp qu'à autre chose mais je ne reste que cette nuit et j'ai assez marché pour ce soir. Ça fera l'affaire. Je vais manger un bout et je rentre me coucher. Je lis quelques pages de l'adieu aux armes, j'ai vraiment du mal à tout comprendre, je manque de vocabulaire en anglais et je trouve le style un peu pénible à lire ( juste moi qui dit ça ). Dehors la pluie tombe à nouveau en trombe et on peut l'entendre tomber sur le toit. Malgré le confort précaire je dors très bien et je ne me réveille qu'à 8h30. Je vais prendrer tranquillement un petit déjeuner et repérer où se trouve le terminal de bus ( hier soir le bus s'est arrêté au bord d'une rue ) pour connaître les heures de départs pour Almirante, de là je prendrai un bateau pour Bocas del Toro puisque c'est une île. Les bus partent toutes les demis heures et je prends celui de 12h59 ( non pas 13h! ) qui part à l'heure en plus. Là on en a pour quatre heures, le van souffre un peu dans les côtes mais le trajet est assez agréable. Bien sûr la pluie vient se mêler de la partie. Beaucoup d'abri sont insatallés aux arrêts des bus ( avec un panneau à côté qui indique qui a financé et combien ça a couté, mais quelques personnes sur le bord de la route attendent sous les trombes le passage d'un véhicule. C'est la saison humide et la pluie n'est pas froide mais elle mouille quand même. Quelques écoliers rentrent chez eux à pied. A Almirante le bus nous laisse devant une cabane qui sert de terminal. Nous ne sommes que trois à descendre, il pleut toujours, une pluie fine mais dense. Le même taxi nous prend tous les trois et me dépose en premier au débarcadère. J'ai de la chance la barque part quand même. C'est vrai qu'à part la pluie le temps n'est pas trop mauvais. J'emballe mon sac dans sa protection de pluie et j'embarque avec les autres passagers. La bâche est tirée et nous partons pour une bonne demie heure de navigation. A la descente un jeune me propose une chambre pas trop chère alors je le suis sous la pluie. L'hôtel est près du petit aéroport au début des quartiers populaires. Pour arriver à la maison il faut traverser une zone un peu marécageuse sur un pont de planche de fortune. Ça ressemble à un appartement avec deux dortoirs. Je suis seul pour le moment. Dans la pièce principale il y a une cuisine et un coin télé. Le jeune dort sur un lit côté cuisine. Dehors la pluie a redoublé. Il fait très chaud dans l'habitation mais j'attends que la pluie se calme un peu avant d'aller manger. Le lendemain je fais un petit tour dans le petit village de Bocas del Toro. C'est très touristique, des hôtels de partout, des restaurants, des agences pour aller faire un tour des îles en bateau. Mais aujourd'hui je n'ai pas envie de faire grand chose, je m'achète quatre trucs à manger et je vais à pied à la plage à la sortie du village. Il ne fait pas un grand soleil et la plage est quasiment déserte, les gens vont plus aux autres, plus sauvages de l'autre côté de l'île. Donc une journée, pépère et pas très productive. Le soir à l'hôtel arrive un marseillais ancien restaurateur d'une quarantaine d'années qui a vendu et profite un peu. Il fait le chemin en sens inverse par rapport à moi. Nous allons manger ensemble. Il n'a pas plu aujourd'hui. Dimanche je suis décidé à bouger un peu, je vais aller faire un tour en face sur l'île de Carenero. Deux minutes de traversée et on arrive dans un endroit tranquille, pas de voiture, pas de bruit. Quelques hôtels près de la plage et très peu de maison. Pas de rue proprement dite, tout est à front de mer. Je marche un peu le long de la plage pour me trouver un coin tranquille. C'est pas bien compliqué il n'y a presque personne. J'avance tout de même jusqu'à ne plus être près des hôtels. Le soleil brille un peu plus aujourd'hui, je me mets à l'ombre d'un cocotier. La petite brise marine qui vient du large est raffraîchissante. J'ai vue sur la baie et l'île de Batimientos en face. Plus grande, elle abrite le parc national du même nom et plusieurs villages de pêcheurs. L'eau est chaude du fait de sa faible profondeur, quelques trous atteignent 80-90 cm mais dans ce coin, le fond, recouvert d'une herbe qui ressemble à de la posidonie et d'une algue aux feuilles fines, ne dépasse pas les 50 cm de profondeur. Beaucoup de petits poissons rayés de jaune se cache dans ces frondaisons ainsi que trois gros mulets et quelques autres poissons plus petits. De grosses étoiles de mer peuplent le fond, je trouve aussi un gros coquillage conique et pourvu de pointes. Les coquillages en forme de cône peuvent être venimeux pour certains ( souvenirs des cours de M. Laborel ), je ne pense pas que celui là le soit mais je le prends précautionneusement pour le voir de plus près. Par la fente d'où il peut sortir son pied je peux voir une partie du gastéropode et surtout ses deux étonnants yeux qui ressemblent à ceux d'une grenouille ( regardez bien la photo vous verrez ). Une petite bille verte roule au fond de l'eau. Je ne sais pas ce que c'est, la "coque" est résistante mais légèrement souple et on dirait qu'il y a du liquide à l'intérieur, la lumière passe à travers mais je ne vois rien qui puisse faire penser à un oeuf quelconque. Sur la partie externe un dépot calcaire fait quelques tâches roses, ça doit donc faire quelques temps que c'est là. En fait ça ressemble à ces billes de savon qu'on met dans le bain. J'opte pour une forme d'algue, si quelqu'un a la réponse il marque au moins cinq points ( c'est une question pour toi Julien tu vas doubler Matthieu avec ça ). Sur la plage les restes de coraux sont de toute beauté et servent de décor pour une photo de Gogo et Clara. Côté terre, après une bande de sable d'une vingtaine de mètres c'est un marécage qui recouvre cette partie de l'île. A peine quelques centimètres d'eau saumâtre dans laquelle se rassemble de nombreux petits crabes violonistes. J'en avais souvent vu à la télé et je pensais que c'était plus gros que ça, à mopins que ce ne soit que des jeunes ou que les gros aient été mangé par les autochtones, mais je pense que c'est leur taille normale ( environ 5 cm de large ). A un des mini super dans la rue principale ( il y en au moins quatre, tous tenus par des asiatiques ) j'ai trouvé un petit camembert Président. J'ouvre l'emballage en carton et trouve une boite métallique à l'intérieur. j'ouvre la boîte et trouve ce qui ressemble le plus à un petit camembert. Il est très crêmeux quand je le coupe mais au goût ça n'est pas ça. Il pique et manque de saveur. Tant pis je le mange quand même, c'est mon petit luxe de la journée : un camembert sous les cocotiers. Pour parfaire ce moment de détente j'essaie de faire une petite sieste. Mais c'est l'heure où les gens ont décidé de venir sur l'île et quelques uns passent derrière moi. Un homme du coin arrive avec sa fille et son fils pour pêcher. Il a juste un fil et un hameçon qu'il amorce avec des crabes jaunes qu'il prend dans leurs trous sur la plage. Il regarde d'abord avec son masque sous l'eau et s'il estime qu'il y a suffisamment de poissons et qu'ils sont assez gros il lance son fil dans l'eau. Un peu comme on faisait petit dans les trous d'eau à marée basse en Bretagne. Et ça marche bien sûr. Pour garder les poissons il demande à sa fille plus grande d'aller chercher une foliole de feuille de palmier sur laquelle la petite enfile les poissons par les ouïes comme des perles dur un fil. Le collier s'allonge rapidement. Pendant que le père pêche les enfants jouent à côté tout en regardant la technique du père. La fillette s'y essaie et en attrape deux. Le tout petit garçon d'à peine deux ou trois ans se contente de regarder sous l'eau avec le masque. Je passe un moment à les regarder faire, les pieds dans l'eau. Si j'avais su j'aurai pris mon fil et mes hameçons, je ne suis pas très prévoyant. Je vais faire un tour plus loin et quand je reviens le père est plus loin dans l'eau mais avec de l'eau toujours jusqu'à la taille ( et il est plus petit que moi ) et les enfants s'amusent dans l'eau, à se sauter dessus, s'envoyer le ballon, se mettre des algues sur la tête, courir puis tomber dans l'eau en rigolant. Pendant que je les regarde je pense à mes neveux Rémy et Clément qui vont me rejoindre dans une grosse semaine. Bientôt on va s'amuser autant tous les trois. Vers 16h30 je retourne vers le village et prends la première barque qui part pour Bocas del Toro. Je vais goûter à un petit restaurant : un verre de jus de maracuya ( fruit de la passion ) et un bout de gâteau. Le soir avec Manu le marseillais nous allons manger ensemble. Il a passé sa journée sur une plage de l'autre côté de l'île, la plage de Boca del Drago. Le soir il y a une fête sur l'île de Carenero, Manu le marseillais hésite à y aller avec Manu le petit de l'hôtel mais il est enrhumé et va se coucher. Fidèle à moi même je ne sors pas non plus. Bocas del Toro est un bon endroit si vous aimez faire la fête, il y a beaucoup de touristes et les boites de nuit ouvrent tous les soirs. Les fêtards y trouvent tout ce qu'ils veulent... Le lendemain je ne sais pas trop ce que je vais faire, je vais déjeuner au village et me dirige vers la rue des agences pour voir si je me décide à faire un tour ou si je vais sur Bastimientos en louant un masque de plongée et un tuba. Je n'ai pas atteint la première agence qu'un type à vélo m'aborde et me propose un tour un bateau avec possibilité de regarder sous l'eau dans deux points conseillés par le guide Ulysse. Je monte dans la barque en attendant d'autres compagnons. Une anglaise arrive juste après moi, puis deux hollandaises, mais avec les deux espagnoles qui veulent aller à un autre endroit on n'est pas assez nombreux pour aller aux sites prévus. On fera donc le tour de l'île Colon, on s'arrêtera manger à Boca del Drago où on pourra aussi regarder sous l'eau ( conseillé aussi par le guide ) et on passera par l'île des oiseaux. Peu après le départ on longe une zone de mangrove sur le côté non habité de l'île. Les mangroves sont constituées de palétuiviers, un arbre capable de vivre les pieds dans l'eau salée, mais ses racines sont surtout un abri pour une faune très variée qui en font un des milieux les plus riches de la planète car elles permettent à de nombreux poissons de venir y pondre et se cacher des prédateurs. Certains oiseaux marins quant à eux nichent dans les branches de ses arbres. Malheureusement dans de nombre3ux endroits de la planète ces mangroves sont en dangers à cause des actions de l'homme et du risque de montée des eaux. Tournons la page écologie et revenons à nos moutons. Ou plutôt nos étoiles car sur la plage estrella ( étoile en espagnol ), la première où nous faisons halte, nous pouvons voir les différences de couleurs que peut avoir cette espèce d'astéride. Des petites, des grosses, des oranges, des jaunes, des vertes mêmes il y en a beaucoup à cet endroit. Pendant que j'en regarde une essayer de se remettre à l'endroit ( oui c'est moi qui l'est retourné pour voir comment elle fait ) des dauphins passent près de la plage. Je remets mon étoile à l'endroit ( elle y était presque arrivé seule ) et on part voir les dauphins. Il y en a beaucoup dans le coin attirés justement par la mangrove qui abrite leur nourriture. Ils restent à distance du bateau mais certains viennent respirer juste devant l'étrave de notre embarcation ( tiens comment ça s'écrit ça avec "qu"? ). nous ne les traquons pas trop et filons vers Boca del Drago. Des hôtels de luxe ont poussé sur les rives de l'île, certains sont totalement les pieds dans l'eau et loin de tout. Dans l'un d'entre eux la nuit revient de 200 à 300 dollars, l'éclairage est assuré pas des panneaux solaires mais je ne vois pas ce qu'on peut faire sur quelques mètres carrés de planches à part utiliser les canoés et faire un tour dans la mangrove. Les touristes que l'on voit sont affalés dans des fauteuils sur leur terrasse. Enrichissant comme expérience... enfin il en faut pour tous les goûts. A Boca del Drago nous chaussons nos masques et partons la tête sous l'eau. Les fonds ne sont pas terribles, un peu les même qu'hier, du sable avec de la posidonie et cette herbe. Et l'eau est un peu plus fraîche. Les coraux ne se battent pas mais pendant les 45 minutes que je passe à regarder je vois une bonne douzaine d'espèces de poissons, dont des demoiselles jaune et bleu, une sorte de scalaire noir et blanc, je suis un gros poissons vert irisé de veines bleues aux nageoies rouges qui se cache dans les herbes. Il me mène jusqu'a une autre demoiselle qui défend son cailloux des intrus qui osent s'approcher. Elle a de beaux ocelles noirs cerclés de bleu brillant sur l'arrière du corps. Je suis ensuite un autre de ces gros poissons et cette fois quand j'abandonne la poursuite je tombe sur une raie tapie au fond et légèrement recouverte de sable, elle est totalement immobile. Je sors la tête de l'eau pour voir si mes compagnes sont dans le coin pour leur dire mais je suis tout seul dans l'eau. Je fais encore un petit tour et retourne sur la plage. Juste à côté du restaurant se trouvent les locaux d'un centre de recherche sur la faune tropicale. Une dizaine d'étudiants sont en train de manger. Il doit y avoir pire comme endroit où étudier... Je mange un bon poisson et après un peu de repos dans un hamac nous repartons direction l'île des oiseaux. Là nous sommes face à la pleine mer et le bateau saute sur les vagues formées par la houle, on est un peu secoué. L'ìle aux oiseaux est un gros rocher au milieu de l'eau et recouvert d'une dense végétation. Quelques fous et frégates y ont élu domicile pour élever leurs petits. Malheureusement la houle n'aide pas à cadrer les photos. Nous retournons par bonds sur les vagues jusqu'à Bocas. Le soir je mange seul, Manu est fatigué il n'a pas très faim et de retour nous regardons "V comme Vendetta" je l'ai un peu mieux compris que la fois où je l'avais vu à Riobamba, en fait j'avais raté pas mal du début la première fois. Mais c'est quand même un film bizarre. Ensuite on enchaine avec "Blood diamonds" ça doit faire la troisième fois que je le vois pendant ce voyage mais j'aime bien et je n'ai pas sommeil. Dehors on entend comme une explosion, Manu le petit jeune, inquiet, va voir à la porte. Je l'accompagne et vois les lueurs de flammes à quelques maisons de là, mais ça ne le dérange pas plus que ça. Les flashes d'éclairs à l'est annonce l'approche de la pluie. Je ne sais pas si c'est l'orage ou autre chose mais à cinq minutes de la fin du film il n'y a plus de courant sur l'île. Les nuages ne sont pas encore au dessus de nous et la lune éclaire le quartier de sa lumière bleue. Je vais me coucher. Le lendemain il pleut jusqu'à 9 h. Après le petit déjeuner je finis de préparer mon sac et vais prendre la navette pour Almirante à 11 h.
lundi 21 juillet 2008
Bocas del Toro
Le trajet pour aller à David dure près de sept heures, je lis un peu, je dors un peu, je regarde un peu le paysage puis la pluie qui s'abat fort. Nous arrivons au début de la nuit. La pluie tombe en fines gouttes maintenant, l'hôtel que j'ai choisi n'est pas très loin je vais y aller à pied d'autant plus qu'un gars de la ville m'a confirmé que ça n'est qu'à six blocs d'ici. Je suis le plan indiqué sur le guide, mais au bout d'un moment je dois me rendre à l'évidence, sur la rue Balboa il n'y a pas d'hôtel Panama Rey. La pluie a un peu forci et je commence à bien transpirer avec mon gros sac. J'ouvre une nouvelle fois le guide pour vérifier, sur le plan l'hôtel est bien situé rue Balboa mais l'adresse est rue du 3 novembre, ils se sont planté ces couillons. La rue est parallèle à celle où je suis et quand j'arrive devant l'hôtel il est en réparation. Super, vas en chercher un autre maintenant, et il pleut toujours. Heureusement que les toitures recouvrent une bonne partie des trottoirs. Ça ne m'empèche pas de glisser avec mes chaussures sur le carrelage devant une maison et de me retrouver un genou à terre. J'échoue à la pension Costa Rica plus mouillé par ma transpiration que par la pluie. La chambre n'est pas terrible, elle sent un peu le renfermé et le lit ressemble plus à un lit de camp qu'à autre chose mais je ne reste que cette nuit et j'ai assez marché pour ce soir. Ça fera l'affaire. Je vais manger un bout et je rentre me coucher. Je lis quelques pages de l'adieu aux armes, j'ai vraiment du mal à tout comprendre, je manque de vocabulaire en anglais et je trouve le style un peu pénible à lire ( juste moi qui dit ça ). Dehors la pluie tombe à nouveau en trombe et on peut l'entendre tomber sur le toit. Malgré le confort précaire je dors très bien et je ne me réveille qu'à 8h30. Je vais prendrer tranquillement un petit déjeuner et repérer où se trouve le terminal de bus ( hier soir le bus s'est arrêté au bord d'une rue ) pour connaître les heures de départs pour Almirante, de là je prendrai un bateau pour Bocas del Toro puisque c'est une île. Les bus partent toutes les demis heures et je prends celui de 12h59 ( non pas 13h! ) qui part à l'heure en plus. Là on en a pour quatre heures, le van souffre un peu dans les côtes mais le trajet est assez agréable. Bien sûr la pluie vient se mêler de la partie. Beaucoup d'abri sont insatallés aux arrêts des bus ( avec un panneau à côté qui indique qui a financé et combien ça a couté, mais quelques personnes sur le bord de la route attendent sous les trombes le passage d'un véhicule. C'est la saison humide et la pluie n'est pas froide mais elle mouille quand même. Quelques écoliers rentrent chez eux à pied. A Almirante le bus nous laisse devant une cabane qui sert de terminal. Nous ne sommes que trois à descendre, il pleut toujours, une pluie fine mais dense. Le même taxi nous prend tous les trois et me dépose en premier au débarcadère. J'ai de la chance la barque part quand même. C'est vrai qu'à part la pluie le temps n'est pas trop mauvais. J'emballe mon sac dans sa protection de pluie et j'embarque avec les autres passagers. La bâche est tirée et nous partons pour une bonne demie heure de navigation. A la descente un jeune me propose une chambre pas trop chère alors je le suis sous la pluie. L'hôtel est près du petit aéroport au début des quartiers populaires. Pour arriver à la maison il faut traverser une zone un peu marécageuse sur un pont de planche de fortune. Ça ressemble à un appartement avec deux dortoirs. Je suis seul pour le moment. Dans la pièce principale il y a une cuisine et un coin télé. Le jeune dort sur un lit côté cuisine. Dehors la pluie a redoublé. Il fait très chaud dans l'habitation mais j'attends que la pluie se calme un peu avant d'aller manger. Le lendemain je fais un petit tour dans le petit village de Bocas del Toro. C'est très touristique, des hôtels de partout, des restaurants, des agences pour aller faire un tour des îles en bateau. Mais aujourd'hui je n'ai pas envie de faire grand chose, je m'achète quatre trucs à manger et je vais à pied à la plage à la sortie du village. Il ne fait pas un grand soleil et la plage est quasiment déserte, les gens vont plus aux autres, plus sauvages de l'autre côté de l'île. Donc une journée, pépère et pas très productive. Le soir à l'hôtel arrive un marseillais ancien restaurateur d'une quarantaine d'années qui a vendu et profite un peu. Il fait le chemin en sens inverse par rapport à moi. Nous allons manger ensemble. Il n'a pas plu aujourd'hui. Dimanche je suis décidé à bouger un peu, je vais aller faire un tour en face sur l'île de Carenero. Deux minutes de traversée et on arrive dans un endroit tranquille, pas de voiture, pas de bruit. Quelques hôtels près de la plage et très peu de maison. Pas de rue proprement dite, tout est à front de mer. Je marche un peu le long de la plage pour me trouver un coin tranquille. C'est pas bien compliqué il n'y a presque personne. J'avance tout de même jusqu'à ne plus être près des hôtels. Le soleil brille un peu plus aujourd'hui, je me mets à l'ombre d'un cocotier. La petite brise marine qui vient du large est raffraîchissante. J'ai vue sur la baie et l'île de Batimientos en face. Plus grande, elle abrite le parc national du même nom et plusieurs villages de pêcheurs. L'eau est chaude du fait de sa faible profondeur, quelques trous atteignent 80-90 cm mais dans ce coin, le fond, recouvert d'une herbe qui ressemble à de la posidonie et d'une algue aux feuilles fines, ne dépasse pas les 50 cm de profondeur. Beaucoup de petits poissons rayés de jaune se cache dans ces frondaisons ainsi que trois gros mulets et quelques autres poissons plus petits. De grosses étoiles de mer peuplent le fond, je trouve aussi un gros coquillage conique et pourvu de pointes. Les coquillages en forme de cône peuvent être venimeux pour certains ( souvenirs des cours de M. Laborel ), je ne pense pas que celui là le soit mais je le prends précautionneusement pour le voir de plus près. Par la fente d'où il peut sortir son pied je peux voir une partie du gastéropode et surtout ses deux étonnants yeux qui ressemblent à ceux d'une grenouille ( regardez bien la photo vous verrez ). Une petite bille verte roule au fond de l'eau. Je ne sais pas ce que c'est, la "coque" est résistante mais légèrement souple et on dirait qu'il y a du liquide à l'intérieur, la lumière passe à travers mais je ne vois rien qui puisse faire penser à un oeuf quelconque. Sur la partie externe un dépot calcaire fait quelques tâches roses, ça doit donc faire quelques temps que c'est là. En fait ça ressemble à ces billes de savon qu'on met dans le bain. J'opte pour une forme d'algue, si quelqu'un a la réponse il marque au moins cinq points ( c'est une question pour toi Julien tu vas doubler Matthieu avec ça ). Sur la plage les restes de coraux sont de toute beauté et servent de décor pour une photo de Gogo et Clara. Côté terre, après une bande de sable d'une vingtaine de mètres c'est un marécage qui recouvre cette partie de l'île. A peine quelques centimètres d'eau saumâtre dans laquelle se rassemble de nombreux petits crabes violonistes. J'en avais souvent vu à la télé et je pensais que c'était plus gros que ça, à mopins que ce ne soit que des jeunes ou que les gros aient été mangé par les autochtones, mais je pense que c'est leur taille normale ( environ 5 cm de large ). A un des mini super dans la rue principale ( il y en au moins quatre, tous tenus par des asiatiques ) j'ai trouvé un petit camembert Président. J'ouvre l'emballage en carton et trouve une boite métallique à l'intérieur. j'ouvre la boîte et trouve ce qui ressemble le plus à un petit camembert. Il est très crêmeux quand je le coupe mais au goût ça n'est pas ça. Il pique et manque de saveur. Tant pis je le mange quand même, c'est mon petit luxe de la journée : un camembert sous les cocotiers. Pour parfaire ce moment de détente j'essaie de faire une petite sieste. Mais c'est l'heure où les gens ont décidé de venir sur l'île et quelques uns passent derrière moi. Un homme du coin arrive avec sa fille et son fils pour pêcher. Il a juste un fil et un hameçon qu'il amorce avec des crabes jaunes qu'il prend dans leurs trous sur la plage. Il regarde d'abord avec son masque sous l'eau et s'il estime qu'il y a suffisamment de poissons et qu'ils sont assez gros il lance son fil dans l'eau. Un peu comme on faisait petit dans les trous d'eau à marée basse en Bretagne. Et ça marche bien sûr. Pour garder les poissons il demande à sa fille plus grande d'aller chercher une foliole de feuille de palmier sur laquelle la petite enfile les poissons par les ouïes comme des perles dur un fil. Le collier s'allonge rapidement. Pendant que le père pêche les enfants jouent à côté tout en regardant la technique du père. La fillette s'y essaie et en attrape deux. Le tout petit garçon d'à peine deux ou trois ans se contente de regarder sous l'eau avec le masque. Je passe un moment à les regarder faire, les pieds dans l'eau. Si j'avais su j'aurai pris mon fil et mes hameçons, je ne suis pas très prévoyant. Je vais faire un tour plus loin et quand je reviens le père est plus loin dans l'eau mais avec de l'eau toujours jusqu'à la taille ( et il est plus petit que moi ) et les enfants s'amusent dans l'eau, à se sauter dessus, s'envoyer le ballon, se mettre des algues sur la tête, courir puis tomber dans l'eau en rigolant. Pendant que je les regarde je pense à mes neveux Rémy et Clément qui vont me rejoindre dans une grosse semaine. Bientôt on va s'amuser autant tous les trois. Vers 16h30 je retourne vers le village et prends la première barque qui part pour Bocas del Toro. Je vais goûter à un petit restaurant : un verre de jus de maracuya ( fruit de la passion ) et un bout de gâteau. Le soir avec Manu le marseillais nous allons manger ensemble. Il a passé sa journée sur une plage de l'autre côté de l'île, la plage de Boca del Drago. Le soir il y a une fête sur l'île de Carenero, Manu le marseillais hésite à y aller avec Manu le petit de l'hôtel mais il est enrhumé et va se coucher. Fidèle à moi même je ne sors pas non plus. Bocas del Toro est un bon endroit si vous aimez faire la fête, il y a beaucoup de touristes et les boites de nuit ouvrent tous les soirs. Les fêtards y trouvent tout ce qu'ils veulent... Le lendemain je ne sais pas trop ce que je vais faire, je vais déjeuner au village et me dirige vers la rue des agences pour voir si je me décide à faire un tour ou si je vais sur Bastimientos en louant un masque de plongée et un tuba. Je n'ai pas atteint la première agence qu'un type à vélo m'aborde et me propose un tour un bateau avec possibilité de regarder sous l'eau dans deux points conseillés par le guide Ulysse. Je monte dans la barque en attendant d'autres compagnons. Une anglaise arrive juste après moi, puis deux hollandaises, mais avec les deux espagnoles qui veulent aller à un autre endroit on n'est pas assez nombreux pour aller aux sites prévus. On fera donc le tour de l'île Colon, on s'arrêtera manger à Boca del Drago où on pourra aussi regarder sous l'eau ( conseillé aussi par le guide ) et on passera par l'île des oiseaux. Peu après le départ on longe une zone de mangrove sur le côté non habité de l'île. Les mangroves sont constituées de palétuiviers, un arbre capable de vivre les pieds dans l'eau salée, mais ses racines sont surtout un abri pour une faune très variée qui en font un des milieux les plus riches de la planète car elles permettent à de nombreux poissons de venir y pondre et se cacher des prédateurs. Certains oiseaux marins quant à eux nichent dans les branches de ses arbres. Malheureusement dans de nombre3ux endroits de la planète ces mangroves sont en dangers à cause des actions de l'homme et du risque de montée des eaux. Tournons la page écologie et revenons à nos moutons. Ou plutôt nos étoiles car sur la plage estrella ( étoile en espagnol ), la première où nous faisons halte, nous pouvons voir les différences de couleurs que peut avoir cette espèce d'astéride. Des petites, des grosses, des oranges, des jaunes, des vertes mêmes il y en a beaucoup à cet endroit. Pendant que j'en regarde une essayer de se remettre à l'endroit ( oui c'est moi qui l'est retourné pour voir comment elle fait ) des dauphins passent près de la plage. Je remets mon étoile à l'endroit ( elle y était presque arrivé seule ) et on part voir les dauphins. Il y en a beaucoup dans le coin attirés justement par la mangrove qui abrite leur nourriture. Ils restent à distance du bateau mais certains viennent respirer juste devant l'étrave de notre embarcation ( tiens comment ça s'écrit ça avec "qu"? ). nous ne les traquons pas trop et filons vers Boca del Drago. Des hôtels de luxe ont poussé sur les rives de l'île, certains sont totalement les pieds dans l'eau et loin de tout. Dans l'un d'entre eux la nuit revient de 200 à 300 dollars, l'éclairage est assuré pas des panneaux solaires mais je ne vois pas ce qu'on peut faire sur quelques mètres carrés de planches à part utiliser les canoés et faire un tour dans la mangrove. Les touristes que l'on voit sont affalés dans des fauteuils sur leur terrasse. Enrichissant comme expérience... enfin il en faut pour tous les goûts. A Boca del Drago nous chaussons nos masques et partons la tête sous l'eau. Les fonds ne sont pas terribles, un peu les même qu'hier, du sable avec de la posidonie et cette herbe. Et l'eau est un peu plus fraîche. Les coraux ne se battent pas mais pendant les 45 minutes que je passe à regarder je vois une bonne douzaine d'espèces de poissons, dont des demoiselles jaune et bleu, une sorte de scalaire noir et blanc, je suis un gros poissons vert irisé de veines bleues aux nageoies rouges qui se cache dans les herbes. Il me mène jusqu'a une autre demoiselle qui défend son cailloux des intrus qui osent s'approcher. Elle a de beaux ocelles noirs cerclés de bleu brillant sur l'arrière du corps. Je suis ensuite un autre de ces gros poissons et cette fois quand j'abandonne la poursuite je tombe sur une raie tapie au fond et légèrement recouverte de sable, elle est totalement immobile. Je sors la tête de l'eau pour voir si mes compagnes sont dans le coin pour leur dire mais je suis tout seul dans l'eau. Je fais encore un petit tour et retourne sur la plage. Juste à côté du restaurant se trouvent les locaux d'un centre de recherche sur la faune tropicale. Une dizaine d'étudiants sont en train de manger. Il doit y avoir pire comme endroit où étudier... Je mange un bon poisson et après un peu de repos dans un hamac nous repartons direction l'île des oiseaux. Là nous sommes face à la pleine mer et le bateau saute sur les vagues formées par la houle, on est un peu secoué. L'ìle aux oiseaux est un gros rocher au milieu de l'eau et recouvert d'une dense végétation. Quelques fous et frégates y ont élu domicile pour élever leurs petits. Malheureusement la houle n'aide pas à cadrer les photos. Nous retournons par bonds sur les vagues jusqu'à Bocas. Le soir je mange seul, Manu est fatigué il n'a pas très faim et de retour nous regardons "V comme Vendetta" je l'ai un peu mieux compris que la fois où je l'avais vu à Riobamba, en fait j'avais raté pas mal du début la première fois. Mais c'est quand même un film bizarre. Ensuite on enchaine avec "Blood diamonds" ça doit faire la troisième fois que je le vois pendant ce voyage mais j'aime bien et je n'ai pas sommeil. Dehors on entend comme une explosion, Manu le petit jeune, inquiet, va voir à la porte. Je l'accompagne et vois les lueurs de flammes à quelques maisons de là, mais ça ne le dérange pas plus que ça. Les flashes d'éclairs à l'est annonce l'approche de la pluie. Je ne sais pas si c'est l'orage ou autre chose mais à cinq minutes de la fin du film il n'y a plus de courant sur l'île. Les nuages ne sont pas encore au dessus de nous et la lune éclaire le quartier de sa lumière bleue. Je vais me coucher. Le lendemain il pleut jusqu'à 9 h. Après le petit déjeuner je finis de préparer mon sac et vais prendre la navette pour Almirante à 11 h.
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10 commentaires:
Après qq recherches il semblerait que les crabes vilonistes atteignent de 10 cm de long dont 2,5 cm de pince. Ce qui correspond à ce que tu as vu. As tu vu les gens du coin en manger ?
Et dire que tu te trimballes ta canne à pêche depuis presque 6 mois. Il est temps que tu prennes un peu des vacances !
Pour ton piaf il s'agit d'un bel adulte de Fou brun (Sula leucogaster). Si avec ces réponses je marque pas 1 ou 2 points, je sais plus quoi faire.
Cool la vie au bord de l'eau !!
Allez bonne pêche.
Thieu
Et non Matthieu les points sont annoncés à l'avance, il s'agit géneralement de questions accessibles à tout le monde rien pour les spécialistes. Désolé mais c'était bien tenté. Mais n'hésite pas à donner ce genre d'info si ça ne te rapportes pas de points ça fait de toi un conseiller scientifique de premier plan.
Je n'ai pas trouvé pour l'algue mais j'ai mis mes limiers de l'ARCA sur le coup...
J'avais pensé à un jeune Codium bursa mais il est opaque...
Il me semble que la posidonie est endémique en Méditerranée, ton herbe doit donc probablement être des zoostères (de bois ! hi hi hi )
magnifiques photos!!
grtos bisous!
L'ARCA a cherché et a trouvé ça : Valonia macrophysa "une algue bulle" qui vit normalement fixée mais qui peut se détacher parfois...
ici : http://lebrusc.chez-alice.fr/pages/valonia_macrophysa.html
j'ai mes 5 points ?
Effectivement je viens de voir que j'avais attribué des points pour l'algue, donc je dois bien accorder au moins deux points à Matthieu. et seulement 4 pour Julien qui a fait appel à l'aéropage de l'ARCA.
aréopage me semble-t-il...
tu tiens les scores à jour ?
Oh oui je me suis bien râté c'est aréopage et aéroport et pas l'inverse.
Matthieu doit avoir 3 et toi 4, les autres sont inexistants donc le concours se fait entre vous eux. Je précise qu'il n'y a pas grand chose à gagner pour le moment à aprt mon estime ou alors il faudrait que je trouve un joli souvenir pour le gagnant. Je vais faire ça, ça va motiver les troupes.
ok (si ça se plante je suis preneur !!!)
J'ai reçu une invit pour HI5 mais je n'ai pas su m'inscrire.... oups !
Nous te souhaitons un très heureux anniversaire en compagnie de ta soeur et de sa famille. Tu ne vas plus avoir une minute de répit pendant quelques jours, il va falloir asssurer ! Bisous
Papa, maman
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