Le bus s'arrête une demie-heure plus tard pour laisser monter des marchands. Ils vendent des empañadas, des humitas ou des boissons. Quelques personnes en prennent mais j'avais prévu en achetant de quoi au marché. A 19h45 les lumières du bus s'éteignent, on n'y voit plus rien donc tout le monde s'allonge. Je profite de la lumière de la lune pour regarder un peu le paysage. Il me semble que je reconnais certains coins de la route depuis Potosí et effectivament trois heures plus tard nous arrivons à la ville minière. Le terminal de bus est fermé et les bus s'arrêtent donc au milieu pour embarquer les passagers. C'est un véritable concert de klaxons, déjà que d'habitude les boliviens klaxonnent pour rien, là c'est un régal. Il fait vraiment chaud dans le bus, le chauffage est à fond mais les gens gardent leur veste. Je suis en T-shirt. Vers minuit, comme nous roulons en altitude depuis un moment il commence à faire froid : pull, polaire et bientôt couverture. Je dors plutôt bien et nous arrivons sur la Paz avec 3/4 h d'avance. Nous arrivons par le haut de la ville et les lumières forment comme une grande amibe qui étire ses bras à l'assaut des montagnes qu'on devine à peine dans la pénombre du matin. C'est beau, que dire de plus. J'attends un moment dasn le terminal que le jour se lève un peu. Il fait froid, la ville s'étage entre 3200m et 4000m ceci expliquant cela. Les guichetiers des compagnies de bus hurlent les destinations dans tout le terminal, essayant de couvrir la voix du voisin. Oruuuuuro a 7h!!! Cochabambaaaaaa!!! Potoooooosí! Dans les rues de la ville c'est la même chose, par la fenêtre des micros ( des vans ou de vrais petits bus de 7 à 20 places) un assistant du chauffeur crie les destinations en annonçant le prix, de 1 à 1,5 bolivianos. La ville bien qu'impressionnante par les maisons qui montent jusqu'au sommet des montagnes qui l'enserrent n'a pas le charme de potosí ou de Sucre. il y a bien quelques bâtiments de l'époque coloniale ou quelques églises baroques mais la ville est résolument tournée vers le futur avec ces immeubles modernes et ces tours le long de l'avenue du 16 juin. Au détour d'une rue pourtant j'aperçois une montagne enneigée. Un des sommets de la cordillière royale. Pour retrouver un peu de calme je vais faire un tour dans la rue artisannale, quasiment piétonne. Je retrouve aussi tout un stock de touristes, ça parle anglais, français, hébreu et un peu espagnol. "entrez monsieur, c'est sans compromis"; de toute façon j'ai pas d'argent sur moi. Ou juste assez pour aller manger. Le lendemain, je pousse un peu plus la visite, je vais jusqu'au mirador, c'est en fait aussi un parc avec de nombreux jeux pour les enfants qui doit être plein le week-end. De là on voit bien la ville nouvelle dans le creux et les maisons de briques qui grimpent à l'assaut des montagnes. Je ne resterai pas trop ici, je n'aime pas vraiment les villes et leur bruit. Je vais partir pour Sorata dans la cordillière royale d'où j'esaierai soit de me promener soit de relier Rurrenabaque dans la partie amazonienne du pays. Je vais juste me faire couper les cheveux avant. Dans la rue de l'hôtel il y a 10 coiffeurs sur 50m, la concurrence doit être rude. Je me suis fait interpelé par un d'eux, je lui ai dit que je passerai aujourd'hui. Je commence à en avoir besoin....
Quelques heures plus tard...
Je viens de vivre une grande expérience dans ma vie : c'est la première fois que je rentre dans un salon de coiffure! Si on excepte la fois où j'avais amené mes neveux pour rejoindre ma soeur. Sur les murs les dessins montrant les différentes coupes possibles : Américaine, Romaine, Egyptienne ( pour les enfants ), champignon ( ce que nous appellerions "au bol" ) et tout plein de photo avec des numéros pour choisir sa coupe. Bien sûr aucune ne me plait, je veux juste qu'on me coupe les cheveux. Le coiffeur me reconnait, je monte sur le fauteuil, un peu le même genre que ceux qu'on peut voir dans les films américains qui parle du temps de la prohibition ( les années 1930 ). Pour stériliser leurs outils les coiffeurs ont une petite fiole reliée à une poire qui propulse de l'alcool qu'un coton enflammé transforme en torche. Même le peigne métallique y passe. Mon coiffeur est bolivien donc pas du genre qui parle beaucoup, juste quelques mots pour savoir d'où je viens, si la Bolivie et les chicas me plaisent, le minimum quoi. Pour compléter le tableau je me fais même raser la barbe; là je revois plus la scène des westerns avec le vieux rasoir à lame pliable. J'ai en tête l'image de Terence Hill dans "mon nom est personne" à la fin du film ( les connaisseurs apprécieront ), j'ai du mal à contenir un sourire. A la radio le jingle d'une émission reprend la musique de "les yeux d'Emilie", une chanson de Joe Dassin ( là aussi les connaisseurs...). J'aime bien cette chanson. Je suis sûr que j'ai payé le prix fort pour tout ça parce que j'ai regardé combien donnaient les clients précédents, mais pour un baptême chez le coiffeur ça vallait bien deux euros non? Voilà pour mes aventures à La Paz, je ne crois pas qu'il se passe grand chose avant que je prenne le bus demain. je vous mettrais une photo de moi tout beau plus tard. Je n'avais pas amené l'appareil, j'ai pas osé faire le touriste de base.
La photo du petit garçon je l'ai prise à Sucre mais comme je n'avais pas grand chose à mettre sur la Paz je l'ai rajouté là.
4 commentaires:
Il y a 2 routes qui mènent à Rurrenabaque: "la route de la mort", connue pour être très étroite et fréquentée par des fous du volant, ou bien la nouvelle route, plus large... Ne te trompe pas!
Les capitales sont en effet parfois un peu étouffantes. Par grand chose à rajouter sur l'"Amibe" méfies toi qu'elle ne te phagocyte pas !
C'est sûr que 20 bolivianos pour une coupe de cheveux ça fait cher mais bon si à ce prix il t'a fait une couleur et des extensions, cela reste bon marché !
Et tu as rien mangé ? Tu donnes aucun détails, c'est étonnant ça ?!
Allez va en paix ...
Thieu
PS: grace à toi j'ai su répondre à une question du jeu des 1000 euros puisqu'ils demandaient la ou les capitales de la Bolivie !
Nous avons reçu ton paquet expédié le 2.05 (qui n'a donc pas mis un à 2 mois comme tu le pensais). Il est en parfait état.
Tu retournes donc un peu au plus près des montagnes (Illampu) où la température risque d'être plus fraîche. Et peut-être aussi moins fréquentées mais pas moins intéressantes. On attend les photos et tes mises à jour et bien sûr tes connexions sur MSN;
Bisous
Papa Maman
Tu as choisi la coupe au bol (ivien) finalement ?
Pour les amateurs, voici "dans les yeux d'Emilie" de Joe Dassin : [url]http://www.youtube.com/watch?v=Q0zG5eH2Kjs[/url]
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