Le matin Clément se réveille à 5h30 et vient me rejoindre dans le lit. C'est le premier effet du décalage horaire, lui qui peut se lever à 11h en vacances se réveille très tôt ici avec les 9h d'écart avec la France. La maison où nous logeons est à deux cent mètres de la maison principale où se trouvent les autres chambres. Nous y allons à pied, Daniel est effaré de voir les renforts de protection que déploient les costariciens : des rangées de barreaux surmontés de barbelés acérés comme une prison de haute sécurité. Ca confirme un peu l'impression laissée par le professeur sur le banc hier : les costariciens sont paranoïaques. Ce quartier respire la tranquilité et cependant cette débauche de protection induit un malaise quand on se promène dans les rues. Je ne fais même plus attention à ce genre de détail, depuis des mois on me dit que telle ville est dangereuse, que tel quartier est mal fâmé, mais en prenant les précautions de base il ne m'est jamais rien arrivé. A la maison principale une famille d'écossais termine son voyage, ils nous montrent quelques photos du volcan Poas où nous devons aller ce matin. Les images du lac vert turquoise au fond du cratère motive les troupes. Goliath, le bien nommé, mastiff anglais si je me souviens bien, est un chien énorme que la maitresse des lieux enferme derrière une porte en fer pour faire manger deux autres chiens qu'elle laisse rentrer dans la cour. La porte de fer résonne des coups de boutoir du molosse qui ne veut pas partager. Il est pourtant très doux avec les enfants. Vers 8h30 le van qui doit nous mener au volcan arrive. C'est le van d'un homme qui était venu me voir hier soir pour me proposer son tour quand j'étais à l'aéroport. Le style de mes vacances va quelque peu changer pendant quinze jours. Alors que j'aurai pris les transports en commun nous allons nous déplacer un peu plus en véhicule privé. Nous montons les pentes du volcan Poas en bus au milieu des plantations de cafe. Malheureusement aujourd'hui le temps n'est pas très dégagé et du volcan nous n'apercevrons qu'une seule fois une partie du fond sans voir le lac à cause du brouillard qui recouvre tout. Mais c'est souvent comme ça ici et même en venant tôt on n'est pas sûr du résultat. Heureusement une equipe de footballeuses americaines nous offre le spectacle de jolies paires de jambes bien dessinees. Elles avaient un peu froid mais aussi quelle idee de se promener en short de foot a 2800 m d'altitude. Nous voyons tout de même une autre lagune un peu plus loin sur le parcours. Les nuages la decouvrent un peu pendant qu'on est la. Ensuite le chemin continue dans la foret, il tombe une fine bruine mais cela ne nous empeche pas de profiter des paysages de "foret hantee" comme la decrit Clement. Nous repassons par le cratere des fois que les nuages laissent une fenetre de visibilite mais c'est definitivement bouche, nous n'avons pas eu de chance.
Le chauffeur nous emmene ensuite a un parc ou on peut voir toute sortes d'animaux en cages : papillons, oiseaux, singes. Un zoo quoi. La pluie s'est renforcee et les volieres sont faites de filets, et surtout le prix et le faible interet de voir des animaux en cage alors qu'on aura toutes les chances de les voir en vrai font que nous n'irons pas visiter ici. Par contre nous restons pour le repas car un restaurant offre un buffet a volonte de plats plus ou moins locaux. Pendant que nous mangeons des oiseaux viennent manger les bananes mises a leur disposition sur un tronc d'arbre. Un coati vient se joindre a la fete et en quelques minutes racle toutes les bananes.
La pluie ne semble pas vouloir s'arreter alors nous decidons d'aller faire un tour a San Jose. La ville n'a pas grand interet mais le marche vaut le coup d'oeil. Je demande au chauffeur de nous amener en ville et de nous laisser la, nous rentrerons en bus a Alajuela. Le marche est plutot calme a cette heure ci : il est 16h et il ferme a 17h mais ca donne une vue du lieu. D'etroite allees ou se melange les marchands de poissons, d'herbes, de vannerie, de fruits, de souvenirs, de chaussures et les sodas ou il y a toujours quelquechose a manger ou a boire. Sous la pluie nous faisons une petite balade dans les rues de San Jose. Comme a Marseille le sculpteur farfelu est venu poser des vaches peintes un peu partout dans les rues principales. Nous allons boire un coup au bar de la poste qui comme son nom l'indique se trouve dans la poste centrale. C'est carrement un local attenant a la poste qui est dedie a un salon de the a la decoration moderne. Pour aller aux toilettes il faut meme traverserla salle des boites postales. C'est un petit labyrinthe qui compte au moins 12895 boites ( puisque c'est le plus grand nombre que j'ai vu marque ). Le retour en bus en soiree en semaine est beaucoup plus long que ce que j'avais mis le dimanche quand je suis arrive. Nous mettons plus d'une heure a rejoindre Alajuela. Il pleut toujours et la nuit est tombee. Les enfants s'endorment et j'ai une impression de journee un peu foiree. On est decu de ne pas avoir vu le volcan et la pluie,sans nous avoir empeche de promener, n'a pas ameliorer la balade dans les rues de San Jose qui n'est deja pas la plus belle ville du monde ( oui c'est un euphemisme! ). Arrives a Alajuela, il faut reveiller les enfants et attraper un taxi pour rentrer a l'hotel. Les restaurants d'Alajuela ne sont pas supers et on peut manger a la pension. Tout le monde est fatigue alors on rentre. Daniel fait signe a un taxi qui s'arrete dans la rue en face. Dans le mouvement Daniel s'elance pour traverser mais dans la faible lueur des reverberes il n'a pas vu le profond caniveau et entraine dans sa chute Remy qu'il tenait par la main. Il faut preciser que les caniveaux dans ce pays habitue a de fortes precipitation font au moins 60cm de profondeur ( c'est passe a 80cm et meme un metre chaque fois qu'on en reparlait! ) et du coup Remy a disparu au fond du trou. Daniel qui s'est en partie affale sur le bord de la chaussee a rebondit rapidement et s'est releve en tirant Remy des douves costariciennes. Malgre quelques douleurs aux tibias et un pied mouille tout le monde s'en sort bien et on a bien rigole. A la pension un cuisinier italien prepare la cuisine. Mais les enfants fatigues et Alec n'ont pas tres faim. A 21h tout le monde est au lit. Demain nous nous leverons tranquillement pour aller prendre un bus en ville qui devrait nous vers la cote est en destination de Tortuguero ou nous devrions retrouver le calme de la nature.